Décidément, si j’ai de l’estime pour la personne d’Alain Finkielkraut, on ne peut pas dire que je sois ébloui par sa pensée (sauf par son sens de la formule). Notamment, sa pensée politique ne m'impressionne vraiment pas, il fait dans le centrisme mou et consensuel à la Bilger alors que nous sommes pris dans un combat à mort.
Il dit dans le Figaro que nous progressons, qu’il est enfin licite de parler de l’islamisme et de la judéphobie (terme plus précis que « antisémitisme ») musulmane et que c'est un progrès.
Il n’a rien compris : nous ne progressons pas, ce sont les nihilistes qui actent une victoire.
Quand il devient licite de parler d’un sujet auparavant interdit, c’est qu’il est devenu trop tard pour y porter remède. C’est une manière d’acter le fait accompli. C’est une façon de cocher la case : « Et une destruction. Une ! ».
Aujourd’hui, il est licite de parler des méfaits de l’immigration, du naufrage de l’école ou de la violence de l’islam parce qu’il est trop tard pour y remédier. On permet la catharsis parce qu'elle ne peut plus déboucher sur une action et que, ce faisant, elle joue encore dans la main des destructeurs, en désamorçant la colère. A tout prendre, mieux vaudrait que le tabou persiste et que la colère soit entretenue souterrainement pour exploser un jour.
En revanche, il reste tabou de parler des ravages du divorce, de la catastrophe de l’avortement ou de la féminisation de certaines professions parce que nous ne sommes pas encore arrivés au bout de la destruction. Une fois que les Français auront cessé d’exprimer sondage après sondage (même si, dans les faits, c’est autre chose) leur attachement à la famille ou une fois que la médecine française, notamment rurale, aura été détruite par la féminisation, nous pourrons critiquer librement. Pas avant.
Finkielkraut prend les vessies pour des lanternes et les bulletins de victoire des nihilistes pour des progrès.
Comme disait un adjoint de Montgomery, quand celui-ci clamait que l’opération manquée Market-Garden était une victoire : « Encore beaucoup de victoires comme celle-ci et nous allons perdre la guerre ».
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