David Davis, ministre du Brexit, vient de démissionner, suivi par Boris Johnson et quelques autres. Cela peut paraître compliqué, mais c’est en fait très simple.
Pour comprendre, il faut revenir à l’opposition du brexiter Peter Hitchens au référendum.
Son argument était clair et fondamental : dans le régime parlementaire britannique, le référendum ne sert à rien (il n’a pas force de loi), la seule manière d’imposer une politique, c’est qu’un parti la propose aux électeurs et qu’il gagne les élections. Ce n’est pas le cas du Brexit puisque UKIP, le parti qui le proposait, n’a jamais été en mesure d’obtenir une majorité.
Après le référendum, les deux principaux partis ont inscrit le Brexit dans leurs programmes électoraux, sans trop de détails. Tout simplement, ils n’y croient pas.
D’où la situation actuelle :
1) Les Britanniques ont voté pour le Brexit par référendum à une majorité assez confortable.
2) Ils ont envoyé au parlement des gens qui, en majorité, ne croient pas Brexit, voire sont de farouches opposants.
La majorité des parlementaires (et la majorité du gouvernement May) meurent d’envie de désavouer le référendum, mais ils ne peuvent le faire que de biais, sans que cela se voit trop (sinon, ils désavoueraient à la fois le référendum et leurs propres programmes. C'est embêtant, mais il n'y a rien là qui terrifie à l'excès un politicien moderne), d’où le sac de nœuds. La situation est inextricable et cela ne peut que mal finir.
Les Brexiters espèrent que Barnier et son orchestre seront tellement abrutis qu’ils finiront par faire basculer les mous dans leur camp. Ce n'est pas impossible, mais quand on en est à compter sur les fautes de l’adversaire …
En attendant, les Brexiters se rassurent comme ils peuvent, en se disant que des gens qui ont vaincu Napoléon et Hitler ne sont pas impressionnés par Michel Barnier. Hélas, en réalité, l'ennemi est intérieur.
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