Comme d'habitude, très suisse : modéré dans l'expression, mais incisif sur le fond :
« Nous sommes en train de dériver vers un totalitarisme qui ne dit pas son nom »
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J’ai en toute franchise été un peu surpris, à 55 ans, d’entendre que je n’aurais en fait pas eu la vie que j’ai eue, ni exercé la profession que j’ai exercée ! Soyons sérieux : si soudainement, alors que je suis honorablement connu sur la place depuis 25 ans, on vient questionner mon « personnage » et mon passé, cela doit peut-être avoir un lien avec le fait que mes analyses dérangent.
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Je suis convaincu qu’un des enjeux importants de la crise dans laquelle nous sommes, c’est le fait que nombre d’experts reconnus comme tels se sont énormément trompés. Même des spécialistes hyper pointus dans leur domaine ont dit des bêtises monumentales ce qui, pour moi, est probablement la conséquence de cette hyperspécialisation: dans un garage, il y a désormais le rétroviseurologue, le banquetteologue, le carburateurologue, etc… et personne ne semble plus avoir de vision d’ensemble.
Le propre de l’anthropologue c’est d’être un super-généraliste. On s’intéresse à plein de choses et on croise les savoirs pour essayer d’avoir une vue d’ensemble. Les contestations sur ma légitimité, en dehors de l’aspect un peu tactique de tirer sur une des rares voix dissonantes en Suisse, peut tenir au fait que j’ai été un des premiers à dire des choses qu’on réalise aujourd’hui, alors que nombre d’experts « officiels » disaient âneries sur âneries.
[les médias suisses] ont annoncé eux-mêmes m’avoir black-listé et ça m’a évidemment intéressé. […] cela me paraît une évidence que le Pr Didier Raoult a lui aussi été black-listé. J’avais cru que la presse avait pour mission d’informer la population, pas de l’influencer en montant en épingle des faits douteux et en occultant des faits solides. Il faut croire que j’étais naïf !
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Je suis convaincu que Ringier et Tamedia sont en loyauté d’intention avec les intérêts dominants tels qu’ils existent dans notre société. Pour la RTS, c’est un peu plus compliqué. Eux sont surtout allés demander leur avis aux gens du CHUV et des HUG, abondamment financés par les pharmas et qui n’ont pas besoin de le révéler, contrairement à la France. Il s’agit d’un phénomène complexe, car ça ne veut pas dire que les universitaires ou les professeurs concernés sont malhonnêtes – eux n’ont sincèrement pas l’impression de l’être – mais on a des volées d’études qui montrent que, du médecin généraliste qui prescrit des médicaments jusqu’au grand professeur d’université, quand il y a un financement par les pharmas, les choses sont biaisées. Inévitablement. Je pense aussi que la RTS sait qu’elle a des limites à ne pas franchir, comme d’aller enquêter de manière trop pointue sur les pharmas. Qui sont quand même le principal pouvoir économique de la Suisse, avec les banques.
Le second point c’est qu’en Suisse, on aime vivre dans cette belle image d’Épinal selon laquelle les autorités sont forcément toujours intègres et respectables, qu’elles s’occupent « en bon père de famille » du bien public, qu’il n’y a jamais en aucune manière anguille sous roche. On veut bien que les scandales sortent, mais 30 ou 40 ans plus tard comme avec Crypto. Cette espèce de prohibition du débat d’idées et de stérilisation de l’intelligence dans laquelle les médias se sont engagés me semble démocratiquement et intellectuellement problématique.
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[La peur de la mort supplante tout le reste], mais alors là c’était complètement disproportionné. Avec une privation d’un ensemble de besoins existentiels, relationnels, psychologiques et sociaux dont on sait déjà que cela va avoir des conséquences graves sur la durée. Et c’est une critique des autorités et de leur difficulté chronique à penser les choses de manière complexe, mais pourquoi? En grande partie parce qu’ils font toujours appel au même type d’experts qui sont formés et formatés de la même manière et qui ne voient pas en dehors de leur champ de vision. Il aurait fallu réunir des compétences beaucoup plus larges. Les autorités étaient tellement dans leur panique sanitaire qu’elles s’en sont totalement remises aux médecins. Or, ce n’est pas juste aux médecins de dire comment il faut organiser une réponse sociétale à une épidémie! Ou en tout cas pas sans le concours de nombreux autres ordres de compétences et de savoir.
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L’histoire nous enseigne que, quand des droits d’exception sont adoptés pour faire face à des menaces quelles qu’elles soient – terroristes, sanitaires – dès lors que les conditions ne sont plus réunies, ces droits perdurent. Les lois qui ont succédé au 11 septembre sont toujours actives. Et c’est ma crainte. Il y a une forme de dérive totalitaire qui est en train de se mettre en œuvre, y compris dans notre pays !
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C’est revenir à l’époque où le Seigneur avait le droit de disposer des corps des gens. On est dans ce genre de dérive aujourd’hui, avec la pointe redoutable que, puisque c’est pour la santé, refuser revient à risquer de mettre en danger la vie des autres ! Je suis extrêmement inquiet. C’est une des raisons pour lesquelles je me suis tellement bougé: on est en train de dériver vers un totalitarisme qui ne dit pas son nom.
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[Sur la vaccination obligatoire], il y a deux hypothèses: la première c’est l’emballement d’une logique. Nos dirigeants sont convaincus que ce qu’il faut faire c’est vacciner les gens. Avec évidemment certains intérêts économiques derrière, parce que vacciner huit milliards de personnes ça permet quand même à l’industrie de faire des bénéfices juteux au passage. Et puis, il y a des thèses beaucoup plus inquiétantes – qui ne sont pas mes convictions mais que je ne m’interdis certainement pas d’écouter – qui soulignent que les autorités européennes viennent d’autoriser la présence d’OGM dans le vaccin. Qu’il s’agit d’un projet de vaccin à ARN, un type nouveau que l’on n’a encore jamais expérimenté sur l’être humain. Avec de possibles signatures nanoparticulaires permettant à une autorité extérieure de savoir si on l’a reçu ou pas. Avec un passeport vaccinal déjà prêt qui permettrait d’être autorisé à se déplacer ou non. Donc un contrôle total sur la population qui serait alors captive d’un système de surveillance totalitaire.
Tout ceci pour un coronavirus sans danger exceptionnel (par rapport aux épidémies dont nous avons l’habitude) et qui semble déjà perdre de sa virulence, comme il est normal pour les virus qui envahissent une nouvelle espèce.
La situation que nous vivons avec le coronavirus est en fait apocalyptique, dans le sens littéral – et non pas mystique – de « dévoilement »: quand les choses sont dévoilées dans leur réalité. Là on est dans une espèce de dévoilement à large échelle de la manière dont la gouvernance des pays a vrillé, dont les intérêts privés tendent à l’emporter sur le bien commun, avec à l’arrière-plan (du fait des groupes qui ont le vrai pouvoir, comme les GAFAM) une forme de délire transhumaniste qui est en train de prendre le pouvoir sur les systèmes sociétaux d’une manière où il semble que rien ne puisse plus résister à cela.
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Mais je suis heureux de tous ces messages reçus de personnes, de tous milieux et de tous métiers (y compris d’intellectuels et d’universitaires) qui m’ont remercié d’avoir osé dire une parole qui s’opposait à la psychose que nous étions en train de créer dangereusement, là où il s’agissait simplement d’être prudents, responsables et vigilants. Je crois qu’il y a eu un emballement nocif – qui n’est d’ailleurs pas terminé – qui exige que nous osions penser et, parfois, nous opposer. Et si je me retourne sur les propos que j’ai tenus depuis début mars, je peux me donner quittance d’avoir plutôt bien vu les choses dans leur ensemble. Il n’y a pas de secret : si aujourd’hui je suis parvenu à être solide dans mes analyses, c’est aussi le fruit paradoxal de m’être souvent trompé ! Ça reste la seule manière d’appendre. Et avoir la confirmation à un moment donné d’avoir un peu appris en cours de route et de pouvoir le partager avec les autres en faisant œuvre utile est au fond une agréable consolation au fait de vieillir.
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