mardi, mai 30, 2006

Un mot de Favilla dans Les Echos

On en est là :

Plus fascinant [que les partis extrêmes] est le comportement des partis de gouvernement.

Dotés d'une solide majorité parlementaire, le pouvoir et l'UMP réussissent à faire oublier leur gestion somme toute acceptable du pays par les vapeurs délétères de Clearstream. Après avoir maladroitement tenté d'enfumer Nicolas Sarkozy par des manoeuvres subalternes, « on » cherche maintenant à diffracter l'enquête par divers fumigènes ; la « victime », de son côté, commence à craindre que toutes ces nuées n'occultent son mâle discours...

Mais, en face, les socialistes sont près de sauver la droite par la confusion du leur. Pris au piège de leur projet compliqué et toujours en discussion, ils interdisent pourtant à leur futur candidat de s'en écarter, ce qui ne lui facilitera pas la tâche ; leur dernière controverse les oppose sur la date de sa désignation, la durée de la campagne interne, l'opportunité ou non d'en laisser téléviser les débats.

Et, quand des responsables du parti, soucieux de la future majorité, n'excluent pas de prendre langue un jour avec François Bayrou - nouvel opposant depuis son vote de censure -, ils se voient quasiment menacés d'excommunication pour collusion avec la droite. On peut être stupéfait d'un tel refus de l'esprit d'examen, d'une aussi grande prégnance de l'exclusion des autres, sorte de racisme politique, d'une référence aussi butée à on ne sait quels principes inscrits dans on ne sait quel Coran. Aveuglé par l'obsession des « voix de gauche », le PS semble s'enfermer à nouveau dans les effluves de sa fumerie, comme l'opiomane se blottit dans la sienne. On ne s'étonnera pas qu'après cela, le moment venu, l'électeur délaisse les urnes à la recherche d'un bol d'air.

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