Le gouvernement décide de baisser les charges sur les salaires. Naïf que vous êtes, vous vous dites : "Les charges salariales trop élevées sont identifiées par tous les économistes comme une faiblesse française. C'est bien qu'on s'y attaque."
Malheureux ! Vous avez juste oublié que vous êtes en France.
Le gouvernement y est dirigiste, bon sang de bois.
Combien de fois faudra-t-il vous le répéter ? Il ne saurait, comme un vulgaire gouvernement libéral, baisser uniformément les charges avec un "Et Dieu pour tous".
Non, non, un gouvernement français qui se respecte doit décider, dire qui mérite et qui ne mérite pas, aiguiller, encourager et décourager, faire acte de roi.
De plus, dans ce pays, l'Etat ne saurait réduire son train de vie de manière significative.
Sa Majesté matignonesque a donc décidé, sous l'oeil bienveillant de la divinité élyséenne :
> Seuls les bas salaires bénéficieront de baisses de charges
> Seules les entreprises de moins de vingt salariés sont concernées
Conséquence ?
> C'est idiot d'augmenter les bas-salariés parce qu'au delà d'un certain seuil l'essentiel de l'augmentation part en charges salariales.
> Il faut y réfléchir à deux fois avant d'embaucher le vingtième salarié et plutôt monter une filiale.
On décourage le progrès des bas salaires et la croissance des petites entreprises. Grandiose !
On appelle cela un effet pervers, quand on croit que le liberté de l'employeur est perverse et est au mieux une tolérance dommageable.
Il n'est pas interdit de rêver qu'un jour nos dirigeants se rendront compte que la meilleure chose qu'ils puissent faire pour l'économie est de ne pas s'en mêler et de consacrer le temps ainsi libéré à des choses plus utiles, par exemple à réduire la gabegie étatique.
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