mercredi, septembre 13, 2006

Un petit moment de fatigue

Ce soir, je suis las. Je vous fais donc un collage de citations de JF Revel, qui me remonte le moral face à la bêtise ambiante (aujourd'hui encore, un communiste -un des derniers- m'a raconté qu'il voulait la retraite après 37.5 années de cotisation pour tout le monde -pourquoi 25 tant qu'on y est ? - et que les riches paieraient. Affligeant !)

J'ai déjà utilisé certaines de ces citations :

> Pourquoi, en vertu de quels raisonnements, certains rédempteurs du genre humain se sont-ils mis en tête que la société ne deviendrait juste que du jour ou aucun individu ne pourrait plus se lancer pour son propre compte dans une entreprise économique, d’abord comme producteur, ensuite comme consommateur ? J’abandonne aux psychologues des profondeurs la tâche de nous éclairer sur ce sujet.

> Il y a une xénophobie généralisée chez les Irakiens, comme dans beaucoup de pays arabes. (...) nous nous trouvons devant un peuple incapable de se gouverner lui-même et qui, en même temps, ne veut pas que les autres s’occupent de lui : la situation est quasi insoluble. Cette contradiction est typiquement arabo-musulmane, c’est un trait de civilisation (Le Figaro, 8 septembre 2003)

> le mensonge idéologique consiste (dans les pays developpés) a poursuivre les vieilles diatribes contre le capitalisme, tout en sachant… que l’on n’a rien pour le remplacer.

> L’utopie n’est astreinte à aucune obligation de résultats. Sa seule fonction est de permettre à ses adeptes de condamner ce qui existe au nom de ce qui n’existe pas.

> Rappelons-le: dans l’acception du dictionnaire, on est intolérant quand on combat des idées contraires aux siennes par la force, et par des pressions, au lieu de se borner à des arguments. La tolérance n’est point d’indifférence, elle n’est point de s’abstenir d’exprimer sa penseé pour éviter de contredire autrui, elle est le scrupule moral qui se refuse à l’usage de toute autre arme que l’expression de la pensée.

> Ce que les Français détestent, ce ne sont pas les inégalités, ce sont les inégalités autres que celles qui sont octroyées par l'Etat.

> Le plus piquant est que l'Etat, quand il veut corriger - lisez : escamoter - ses erreurs économiques, les aggrave. Il peut se comparer à une ambulance qui, appelée sur les lieux d'un accident de la route, foncerait dans le tas et tuerait les derniers survivants.

> La France n'a pas moins de cinq cent trente-deux régimes de retraite spéciaux, qui sont autant de privilèges octroyés. Touchante réhabilitation de l'Ancien Régime, dans les actes, sinon dans les mots!

> Nous n'avons peut-être pas de cour, mais nous avons des courtisans. Nous n'avons peut-être pas de monarque, mais nous avons des sujets. Est-ce là un jugement trop sévère ? Je ne le crois pas. La tyranie se définit depuis toujours comme le système dans lequel les pièces dépendent d'un seul homme. Elle peut être débonnaire, elle n'en est pas moins la tyrannie.

> La liberté selon les socialistes se définit comme la participation au pouvoir collectif et non plus comme l'extension du choix et de la responsabilité individuels, avec ses risques et ses récompenses, ses victoires et ses défaites, ses triomphes et ses humiliations. On a beau vouloir se distinguer des communistes, se laver du soupçon d'acheminer la France vers un Etat totalitaire larvé, se draper dans l'autre tradition, celle du socialisme de la liberté ou des courants qui, depuis la Renaissance, luttent pour la conquête d'une autonomie croissante de l'individu : il n'en reste pas moins que, tant dans leurs textes théoriques que dans leurs réformes ou actes de gouvernement, les socialistes préconisent des mesures qui conduisent infailliblement à la consécration d'une tradition où, comme disait Rousseau, tout citoyen se voit contraint d'être libre.

> La libido sciendi n’est pas, contrairement à ce que dit Pascal, le principal moteur de l’intelligence humaine. Elle n’en est qu’une inspiratrice accessoire, et chez un tout petit nombre d’entre nous. L’homme normal ne recherche la vérité qu’après avoir épuisé toutes les autres possibilités.

> Pourquoi les français qui en ont les moyens seraient-ils généreux, alors que la société les condamne précisément pour avoir acquis ces moyens ? La générosité n'est-elle pas à double tranchant dans un pays où l'argent doit se cacher et où, par conséquent, l'évergétisme est voué à l'exécration, sauf dans quelques rares cas, comme dans l'entretien d'une équipe de ballon rond ? Comment espérer s'attirer la reconnaissance de ses compatriotes en tant que bienfaiteur public, si le don a pour premier effet de signaler le donateur comme un être immoral, puisque possesseur d'une grande fortune ? La haine "chrétienne et révolutionnaire" de l'argent engendre ainsi une société non moins inégalitaire que d'autres, mais notablement plus avare, plus égoïste, plus hypocrite. [où sont les Bill Gates et les Warren Buffett français ?]

> En terre démocratique, l'esprit islamique se révèle réfractaire à la civilisation du pluralisme que nous avons mis des siècles à construire, une civilisation où la religion est une affaire privée, où aucune religion ne jouit d'un privilège par rapport aux autres, où aucune ne peut exiger l'appui de la force publique en fonction de son dogme et en dehors de ce qui découle du droit commun, une civilisation, enfin, où c'est l'opinion qui tient en échec la violence, et non la violence qui tient en échec l'opinion

2 commentaires:

  1. De la nuance encore et toujours !

    Qui a écrit : "le communisme c'est le nazisme, le mensonge en plus" ? eh bien c'est Revel, révélant sa profonde connaissace du nazisme.

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  2. J.F Revel qui ne peut être taxé d'antisémitisme pour des tas de raisons évidentes, a connu le nazisme en "spectateur", comme beaucoup de gens, mais il a surtout bien connu le communisme car il a été dans sa jeunesse, communiste lui-même. A ce titre, on peut lire et suivre Revel dans sa critique du sans soupson de duplicité. Ajoutons que ceux qui sont passés à côté de leur siècle et qui font leur auto critique ne sont pas légion .

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