lundi, septembre 10, 2007

Les subtilités de la langue française : le lexique politico-syndicale

La langue française est fort riche et recèle des finesses aussi inaccessibles à un étranger que la différence entre le Mont-d'Or et le vacherin.

Examinons le vocabulaire politico-syndical.

Il obéit à un grand principe : les mots y prennent un sens très différent, voire contraire, de leur sens dans le vocabulaire courant.

Prenons en titre d'aujourd'hui : les syndicats craignent que le gouvernement passe en force sur les régimes spéciaux de retraite.

Au premier abord, cette phrase paraît limpide au naïf. Il imagine des syndicats tremblants à l'idée que le pouvoir politique, par une loi inique, piétine le voeu populaire, déclenche des manifestations massives proches d'émeutes et sombre dans les dérives des violences policières.

Le naïf n'imaginerait pas que l'on parle là d'une mesure gouvernementale approuvée par la grande majorité des Français, qui n'est que simple justice, et à laquelle les syndicats sont préparés depuis des années puisque tout le monde savait que ça arriverait un jour.

Prenons un autre exemple : "En matière de réformes, le Président montre la voie." N'imaginez surtout pas Christophe Colomb sautant de la Santa Maria, drapeau claquant au vent. Ce titre signifie que le Président ne sait absolument pas où il est, où il veut aller et pourquoi. En attendant que, par un coup du sort, le brouillard se lève, il pérore et gesticule à destination des olibrius payés pour gloser sur ces moindres faits et gestes.

Encore un exemple : "Le gouvernement travaille." Cela ne veut pas seulement dire que le gouvernement turbine, plongé dans la masse de ses importantes affaires, car c'est la moindre des choses et ce n'est pas une information. Non, la signification véritable est que le gouvernement ne sait pas quoi faire, qu'il n'a donc pas d'annonce pour aujourd'hui et qu'il cache son désarroi sous une apparence de sérieux responsable, professionnel et paternel du plus bel effet. "Le gouvernement travaille" signifie donc "Le gouvernement est prêt à tout et bon à rien."

Maintenant que vous commencez à comprendre, un petit exercice facile de mise en application : expliquez en quelques lignes le véritable sens politico-syndical du mot "rupture".

8 commentaires:

  1. Pour se concentrer sur les choses réellement importante, vous nous laisser sur notre faim en refusant à vos lecteur l'information capitale de ce 11 Septembre:
    Quel est la "vrai" différence entre le Mont d'Or et le Vacherin ?

    Charles

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  2. Justement, à ma connaissance, c'est là la ruse, il n'y a pas de différence.

    Avec un Mont-d'or (mais ce n'est pas la saison) vous pouvez faire une "boite chaude" :

    > vous enlevez le couvercle

    > vous faites un trou au milieu (pas trop gros).

    > vous remplissez de vin blanc à ras bord.

    > 20 minutes au four

    Et après, vous utilisez comme de la raclette.

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  3. A ma connaissance le mont d'Or est une variété particulière de vacherin qui est un genre plus large...
    Un peu à la manière des appelations viticoles
    le bourgogne
    plus sélectif : le cote de nuit
    sélectif ++ = le chateau trucmuch

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  4. Je vais me renseigner sur ce point fort important (je ne plaisante pas, la politique, c'est l'écume des choses mise en scène par des comédiens en général assez mauvais. la distinction entre Mont d'Or et vacherin me paraît plus intéressante.)

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  5. attention : mettez un vin blanc sec... idéalement un chardonnay d'Arbois ou mieux encore un vin jaune !

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  6. Le vin jaune est sujet à polémique : mon dealer habituel de chez Nicolas m'a dit qu'il servait surtout à la cuisine. Je me suis rengorgé en disant qu'il pouvait très bien se boire en apéritif avec des cubes de comté.

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  7. comment ? aller chez Nicolas ?
    il n'y a donc pas de caviste indépendant dans votre quartier ?

    Le vin jaune peut effectivement se boire en apértif, mais accompagne également tout un repas...qui tournera autour ! En mettre dans sa cuisine nécessite quand même de savoir ce que l'on fait (au prix de la bouteille !). le Chateau Chalon est un des meilleurs, peut se garder une vingtaine d'années sans aucun problème, et offre une profondeur aromatique et une longueur en bouche tout à fait exceptionnels... A part la truffe, je ne vois pas d'autres produits offrant de telles qualités !

    je ne vous parle même pas du vin de paille, merveille des merveilles !

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  8. Comment ça 20 ans ? Le vin jaune est de ceux qui se garde le plus longtemps, j'ai même vu un reportage sur la dégustation d'un bouteille d'avant 1789 !

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