jeudi, avril 08, 2010

Comment réussir une sodomie : les positions, les lubrifiants

Je vais très rarement chez le marchand de journaux. Je suis abonné à toutes mes lectures habituelles. Il en résulte que je suis peu au fait des mœurs de la profession.

Voilà donc que, pour aller faire une course, je me gare devant la boutique d'un marchand de journaux, en plein centre-ville, dans la rue principale, d'une ville de banlieue bourgeoise, tout bien comme il faut.

Une grande affiche attire mon regard : X Hot Video, dont le titre est «Comment réussir une sodomie : les positions,les lubrifiants». Vous admirerez la technicité de la chose. La poésie ne passera pas par nous.

Interloqué (n'oubliez pas que nous sommes en pleine rue, pas dans une arrière-cour sombre de Pigalle), je lève un sourcil songeur, puis l'autre sourcil plus furibard.

En ce moment-là, je tourne mon regard vers les autres affiches, Cosmopolitan titre «Est-ce que c'est meilleur quand c'est long ?» et Be quelque chose comme «Comment organiser une partouze» (je ne me souviens plus exactement).

J'ai bien regardé les autres passants : pas un qui crie au scandale, pas une rombière qui pousse des hurlements hystériques, pas une mère de famille choquée, pas un vieux monsieur en colère. Visiblement, il n'y a que moi que ça dérange. Il faut que je me fasse une raison.

Ca confirme mon diagnostic sur notre époque (dont je me sens de moins en moins faire partie) : nous sommes fous à lier, bons pour l'asile, mûrs pour l'aller sans retour à Sainte-Anne. Nous yoyotons de la cafetière, nous déconnons du ciboulot, nous surchauffons de la cervelle, nous avons les boyaux de la tête qui fuient.

Finalement, le mollah Omar sur sa mobylette n'a peut-être pas totalement tort de penser que nous sommes décadents.

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