samedi, mars 19, 2011

Fukushima : balançons de l'eau sur la tête des medias et des politiciens, cela les refroidira

Voici un commentaire que j'ai laissé sur le blog de Stéphane Montabert et qui, vu sa longueur, peut faire un billet :

Je ne sais pas pour les écologistes suisses, mais, en tout cas, il y a une photographie de Cohn-Bendit et de Duflot qui les montre hilares lors de leur conférence de presse.

Il est permis de trouver cette attitude indécente.

La précipitation des écolos s'explique : le temps joue contre eux. Si, comme tout le monde (à part les écolos fanatiques) l'espère, les japonais parviennent à maitriser l'accident nucléaire de Fukushima, quel sera le bilan ?

Six réacteurs nucléaires en fin de vie, de conception ancienne, ont subi un tremblement de terre et un raz-de-marée exceptionnels. Au final, les victimes seront peu nombreuses, quelques dizaines d'irradiés parmi les travailleurs du site, c'est-à-dire beaucoup moins que l'effondrement du barrage.

On pourra difficilement dire, quand les têtes auront refroidi en même temps que l'uranium, que ceci constitue une condamnation sans appel du nucléaire civil. Si les tenants du nucléaire communiquent habilement, ils pourront même faire valoir cet argument comparatif dans quelques mois.

Si la précipitation des écolos est compréhensible, celle des politiciens prétendument responsables, à commencer par Angela Merkel, l'est beaucoup moins.

Quand on examine sereinement la situation, les anti-nucléaires ont raison sur deux points, un accident nucléaire peut disperser des déchets :

> sur une surface immense (un continent)

> pour longtemps : certains composés radioactifs restent actifs pour des centaines d'années.

Mais ces deux effets nocifs sont compensés par deux effets bénéfiques dont on parle peu :

> à mesure que les déchets radioactifs se dispersent, leur concentration baisse et l'on passe très vite sous les seuils dangereux pour l'homme.

> la plupart des déchets radioactifs ont une vie courte. 7% des produits de fission sont à vie longue (période entre 100 et 100 ans) et 10% très longue (supérieure à 100 ans).

La combinaison de ces quatre paramètres fait qu'en pratique les accidents nucléaires ont peu d'effets au-delà de quelques dizaines de kilomètres autour du lieu du sinistre, comme l'a amplement montré la catastrophe de Tchernobyl.

Qu'en déduire ? Qu'il faut éviter de construire des centrales nucléaires trop près des mégapoles. Mais c'est déjà le cas, non ?

En vérité, le seul danger vraiment hors de proportions du nucléaire civil, c'est son possible détournement pour un usage militaire. Mais, évidemment, cette question ne concerne pas les pays qui ont déjà la bombe atomique ou ceux qui, pour des raisons diverses, ne la recherchent pas (Allemagne, Japon, Suisse, ...).

Notre drame, pas limité au nucléaire, est, du fait de la dictature de l'émotion médiatique que nous subissons, qu'il devient de plus en plus difficile de prendre collectivement des décisions rationnelles.


J'ajoute que j'ai honte de ces Français (environ 10 % des Français vivant au Japon) évacués sous la pression combinée d'une ambassade alarmiste et de sociétés qui veulent se couvrir du risque juridique. Je sais qu'il est mal venu de juger si loin des événements, mais tout de même, je ne peux me déprendre d'une appréciation peu charitable vis-à-vis des évacués, surtout par comparaison avec le sang-froid des Japonais.

Cela suffirait à montrer que lorsqu'on vit dans un pays qu'on ne prend pas pour le sien, on est moins solidaire. A bon entendeur ...

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