dimanche, août 09, 2015

Grand Prix d'Allemagne 1935 : la plus grande course automobile de tous les temps ?

Grand Prix d'Allemagne 1935.

Nurburging, l'enfer vert. 23 kilomètres de piste étroite et glissante, parsemée de bosses sur lesquelles les voitures décollent (Niki Lauda a failli y laisser sa peau en 1976, il y a laissé son visage) et des arbres à quelques mètres du bord.

22 tours, soit 500 km, 250 000 spectateurs. Les Auto-Unions, conçues par Ferdinand Porsche :



et les Mercedes conçues par Hans Nibel :



semblent invincibles : beaucoup plus perfectionnées, plus puissantes d'au moins 100 ch. Les Alfa Romeo P3 vieillissantes de la Scuderia Ferrari ne font pas le poids, de très loin.



La question que tout le monde se pose est : «Laquelle des Allemandes va gagner ?».

C'est sans compter avec un peu de chance (mais Ferrari ne disait-il pas : «La malchance n'existe pas en course. On appelle faussement malchance la somme de tout ce que nous n'avons pas su prévoir» ?) et Tazio Nuvolari.

Nuvolari a quarante-trois ans, un embonpoint certain, il est considéré sur le déclin par beaucoup. Enzo Ferrari, qui n'a pas connu Michael Schumacher, verra toujours en lui le plus grand pilote de tous les temps. En Allemagne, il a apporté un argument à Ferrari.

Il pleut, les pneus des Allemandes s'usent plus vite que ceux denl'Italienne (les autres Alfa ont très vite abandonné, seul Nuvolari reste en course). Il se bat comme jamais, à la limite partout, à cette époque où les sorties de route sont mortelles. Peut-être les seuls équivalents sont-ils Senna à Monaco en1984 ou Schumacher à Spa en 1997 ? Mais les enjeux n'étaient pas les mêmes. Bien qu'il rende 30 à 40 km/h aux Allemandes en ligne droite, il réussit à se maintenir en seconde position.

Manfred von Brauchitsch, neveu du chef d'état-major de la Wehrmacht, est tranquillement en tête mais il éclate un pneu à l'avant-dernier tour. A la stupéfaction générale, Nuvolari gagne.



L'interview d'après course :

Le journaliste : – Où trouvez-vous le courage de grimper à chaque fois dans votre cockpit ?

Nuvolari : – Et vous ? Où espérez-vous mourir ?

Le journaliste : – Moi ? Chez moi, j'espère ! Dans mon lit !

Nuvolari : – Où trouvez-vous le courage de vous glisser chaque soir dans vos draps ?

Un autre récit :

Il y a 80 ans - La Victoire Impossible qui a contrarié le régime Nazi

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