dimanche, août 09, 2015

La pétassification

Avec un ami, nous regardions tranquillement passer les filles à la terrasse d'un café (bin ouais, c'est l'été). A un moment, nous est venue la même idée : «Les tatouages, ça fait pétasse».

Sentence définitive complétée par : «Si la mode était aux plumes dans le cul, nul doute que certaines chasseraient l'autruche».

Le tatouage est un truc de marginal, détenus, légionnaires, marins. Quand les bas-fonds deviennent à la mode, la société est très malade. Il y eut une époque où l'inspiration de la norme était Versailles. On est décadent ou on ne l'est pas. Nous, aucun doute, nous le sommes, et, clou dans le cercueil de la raison, nous nous en glorifions comme des paons.

La transformation des femmes en pétasses est un mouvement puissant. Car les mêmes qui prétendent que les hommes sont des femmes comme les autres incitent les femmes à se transformer en hommes. L'indifférenciation, ça marche dans les deux sens.

C'est ainsi qu'on voit fleurir les sites internet tirant profit d'inciter les femmes à adopter les comportements virils les moins glorieux.

Ce n'est pas tout à fait une nouveauté, puisque Brassens s'en plaignait déjà :






La pétassification est un mouvement qui a pour lui une arme redoutable : la mode. Bien des femmes vivent dans la terreur d'être en retard d'une mode. Rares sont celles (et ceux) qui ont assez de personnalité et de goût pour résister à une mode idiote.

De plus en plus souvent, on croise dans les rues des groupes de jeunes (et de moins jeunes) filles dont le qualificatif qui vient à l'esprit est : «Tiens, une bande de pétasses».

La chute s'accélère.

Quand, malgré la mode, on ne prend pas Cupidon à l'envers, la pétassification est un crève-coeur.

Cependant, à quelque chose malheur est bon, la sélection de celles qui valent qu'on leur consacre du temps, de l'énergie et du sentiment est beaucoup plus aisée. Pétasse, passe ton chemin, j'ai mieux.




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