vendredi, juin 15, 2018

SNCF : capitalisme de connivence

LA REPRISE DE LA DETTE DE LA SNCF, ANALYSE

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La première des choses à souligner c’est l’escamotage d’un intervenant essentiel : le porteur de la dette de la SNCF. Tout est fait, tout est dit pour escamoter le fait que quelqu’un, des banques, des marchés portent les créances sur la SNCF! La dette est sacrée, elle est portée par … le ciel.

Pourtant il y a bien un ou des créanciers,  et ces créanciers, dans un régime qui ne serait ni kleptocratique ni « monopolistique d’état et de banque centrale réunis », ces créanciers devraient perdre de l’argent, ils devraient déprécier leur créance sur la SNCF puisque celle ci n’est pas solvable.

La reprise de la dette est une entourloupe, un sauvetage contraire au règles libérales dont se gargarisent les gouvernants. C’est un cadeau aux banques et aux marchés. C’est un peu semblable à ce qui s’est passé au profit des Rothschild, sur les chemins de fer [à la création de la SNCF], on nationalise quand cela ne rapporte plus.

On vous présente le problème de façon tronquée et c’est cela le système : l’escamotage. Il y a les créanciers, l’état, les salariés et les clients. C’est à dire les contribuables, les salariés et les clients. La justice, la logique, l’efficacité systémique voudraient que les dettes de la SNCF soient mises à leur juste prix, la logique libérale dont nos zozos se réclament voudrait que la vérité des prix s’applique aux créances et donc quelles soient amputées, mises à leur vraie valeur. Donc qu’elles soient restrcuturées et euthanasiées partiellement. Après tout, ceux qui ont prêté à la SNCF sont des professionnels, des gens équipés, sophistiqués et ils savaient rien qu’en regardant les bilans et les comptes d’exploitation que la SNCF était non solvable. Donc ils ont pris leurs responsabilités. Comme l’ont fait en leur temps ceux qui ont prêté à la Grèce. La SNCF c’est une sorte de Grèce. D’ailleurs au début du problème grec, les chiffres de dettes en cause étaient du même ordre de grandeur que ceux dont on parle pour la SNCF.

Malheureusement, dans notre système dissymétrique d’empochement des gains et de socialisation des pertes, ces responsables ne sont pas punis, ils vont toucher plein pot. On sacrifie les salariés, les clients, les services de la La SNCF pour comme d’habitude faire des cadeaux aux créanciers. Pour qui regarde de haut, ce que l’on fait avec la SNCF est une sorte de modèle réduit de ce que l’on fait en France.
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