dimanche, septembre 14, 2025

L'affaire Galilée : une supercherie du sot XIXe siècle ? (Bernard Plouvier)

Tout est dans le sous-titre : il y a unanimité chez les gens intelligents,  de Léon Daudet à Philippe Muray, à considérer le XIXème siècle comme particulièrement stupide.

En 200 ans, l’intelligence française est passée du génial Pascal au grotesque Comte. Merci Voltaire et son orchestre de détraqués (nos fumeuses « Lumières » ne sont rien d’autre qu’un résidu d’asile psychiatrique).

Il y a trois questions que notre époque qui se croit très intelligente confond allègrement :

1) est-ce que la Terre est ronde ?

2) est-ce que la Terre tourne sur elle-même ?

3) est-ce que la Terre tourne autour du soleil ?

C’est un mythe moderne que nos ancêtres (donc blancs, les croyances des peuplades colorées ne sont pas mon problème) croyaient que la Terre était plate. En réalité, ils ont toujours (à vue humaine) su, à quelques zozos près, que la Terre était ronde.

Galilée n’était pas un génie incompris. Le génie des années 1630 était Kepler, persécuté par les protestants (mais comme on ne peut pas faire d’anti catholicisme sur son dos, ça intéresse moins. Ce qu tendrait à prouver que tout le monde sait que le catholicisme est la vraie foi).

Galilée était avide de publicité et l’Eglise a bien fait de le réduire au silence, en des temps très violents (Guerre de Trente Ans) où il n’était pas avisé de jeter de l’huile sur le feu.

Le vrai apport de Galilée est son utilisation systématique de la lunette astronomique. Ses écrits théoriques sont faibles et, surtout, ne prouvent rien.

Galilée n’a pas été condamné (à une peine symbolique) parce qu’il avait raison mais parce qu’il n’a pas respecté l’injonction qui lui avait été faite de se taire tant qu’il n’avait pas de preuve solide (preuve qui n'est pas si évidente puisqu'elle n'arrivera qu'un siècle plus tard).

S’il était resté dans des communications entre savants (dont beaucoup de religieux), il ne lui serait rien arrivé. Et d'ailleurs, il ne lui est pas arrivé grand'chose.

Son sort n'a ému personne au XVIIème siècle parce qu’il n’avait rien pour émouvoir. C’était tout de même un protégé du pape ! Le mythe de « Galilée martyr de la science » n'a pas pris au XVIIIème non plus, malgré quelques tentatives de Voltaire. Il a fallu attendre le stupide XIXème siècle.

Copernic n’a rien démontré du tout (contrairement à ce qu’écrit Montaigne) mais il a remis à la mode (avec de nombreuses erreurs) le système héliocentrique d’Aristarque. Système qui restait connu de quelques érudits mais ne sortait pas des monastères.

Il est bien dommage qu’Aristote ait préféré le système géocentrique,

Pourquoi l’auteur se croit il obligé de préciser qu’il est athée ? Bon, c’est un boumeur, il ne faut pas trop leur en demander.

2 commentaires:

  1. Merci beaucoup. Tout est dit dans votre court recension. On peut lire aussi avec profit sur ce sujet les Somnambules d'Arthur Koestler, juif hongrois du milieu du XXème s. Le livre va bien au-delà de Galilée, il est consacré à l’histoire des représentations du monde et à l’émergence de la raison mais 2 chapitres traitent en détail ses relations avec Kepler et avec l'Eglise. De fait, Galilée n'était pas un personnage sympathique, et son avidité de publicité lui faisait faire des choses anti-scientifiques. Une des raisons de son procès vient ainsi du fait qu'il a cherché à utilisé l'Imprimatur de l'Eglise à son profit pour faire taire ses adversaires, en utilisant un faux. Et comme vous l'indiquez, si son intuition était bonne, son raisonnement était faux. Il aboutissait notamment à la conclusion qu'il n'y avait qu'une marée par jour ce que les scientifiques de l'époque n'avait pas manqué de relever.
    Le génie publicitaire de Voltaire intégralement tourné contre l'Eglise et renforcé par le scientisme du XIXème siècle aura réussi à installer cette légende tenace du mythe du savant intègre et rationnel contre une Eglise obscurantiste. Jean-Paul II, bien que s'étant confondu en excuses officielles et en réhabilitation de Galilée avait tout de même fait remarquer malicieusement que la conduite du Cardinal Bellarmin avait été somme toute plus scientifique que celle de Galilée. Cette simple assertion avait suffi à susciter la bronca dans l'université italienne dans les années 80. On ne touche pas à un mythe et il faudra probablement encore 100 ans avant que ce naufrage historique ne soit correctement restitué dans les livres et encore plus dans l'esprit du grand public. "Mentez, mentez, il en restera toujours quelques chose" disait Voltaire.

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour ces précisions. En tout l'article Wikipédia sur Copernic précise que sa propre solution a posé beaucoup de problèmes (il avait notamment une vision circulaire parfaite des orbites planétaires), et qu'il a fallu les découvertes de Kepler pour rendre le système héliocentrique plus précis.

    Ironie du sort : Copernic semble avoir été poussé vers le système héliocentrique par des attributs visuels, spectaculaires du Soleil ("beauté", taille apparente), qui l'auraient peut-être poussé à choisir un autre système si notre bonne vieille naine jaune avait par exemple été une naine blanche...ou un trou noir.

    RépondreSupprimer