dimanche, septembre 21, 2025

Qui était Jean ? [Enquête sur l'auteur du 4ème Evangile] (Claude Tresmontant)

Tresmontant était « catho de gauche ». Ca fait de la peine chez un homme si intelligent. Mais la gauche est une maladie de l'âme liée à une pathologie de la filiation et de l'éducation : quand on connait le parcours chaotique de Tresmontant, on est moins étonné.

Tout adulte est de droite. Et plus on est adulte, plus on est de droite. (Ce n'est pas de moi, mais j'aime bien.)

En théologie, la gauche est une gnose et, donc, l'ennemie intime du Christ.

Heureusement, le sujet d'étude de Tresmontant est assez éloigné pour n'être pas trop affecté par son navrant positionnement politique (Tresmontant sous-estime la valeur de la Tradition, mais, à part ça, guère de traces).

Ce texte posthume est très court. Le sujet est simple, dans le titre : qui est Saint Jean, le quatrième évangéliste ?

Jean l'évangéliste n'est pas Jean, apôtre, le frère de Jacques, fils de Zébédé

L'identification traditionnelle de Jean l'évangéliste comme l'apôtre Jean frère de Jacques est très probablement fautive (comme quoi la tradition peut se tromper). Elle vient d'Irénée de Lyon, qui semble s'être planté sur ce coup là. On a une lettre d'un certain Polycrate, qui identifie Jean l'évangéliste comme un cohen, un prêtre juif.

En effet, le quatrième évangile (qui est probablement en réalité le premier rédigé) est le plus théologique, la différence frappe tout lecteur, même moyennement attentif. Le rédacteur est un lettré, pas un paysan galiléen.

La question qui est posée est : comment la créature (l'homme) peut avoir part à la vie de son créateur (Dieu) ? C'est le sujet du Cantique des Cantiques (qui n'est pas un recueil de chansons de corps de garde, contrairement à ce qu'a prétendu le stupide XIXème siècle à la suite de Renan).

Par contre, l'identification de Jean l'évangéliste comme « le disciple que le Seigneur aimait » ne pose pas de problème.

Jean est un cohen

Jean est très probablement un cohen, un prêtre-sacrificateur du Temple (Tresmontant se permet une remarque rigolote : les femmes ne peuvent pas exercer cette fonction parce qu'elles ne peuvent pas trimballer des quartiers de bœuf) :

> Il a ses entrées libres au Temple (contrairement à Pierre).

> La servante du Temple lui obéit, quand il lui dit de laisser passer Pierre.

Une preuve presque matérielle : dans l’Evangile selon Saint Jean, le triduum pascal est décalé d’un jour par rapport aux Evangiles synoptiques. Cette différence a toujours perturbé les exégètes.

Or, en 1892, un érudit juif (d’une secte qui ne reconnaît pas le Talmud, ça existe) a prouvé que, jusqu’à la destruction du Temple en l’an 70, les cohen utilisaient un calendrier décalé les années où Pâques tombait pendant le Sabbat.

Dans la liste dressée par Flavius Josèphe des cohen de ces années, il est assez facile d’identifier un neveu du grand prêtre Anne, celui-là même qui a condamné Jésus à mort et dont l’un des fils fera condamner à mort l’apôtre Jacques. On comprend alors pourquoi cet évangéliste préfère garder l’anonymat.

Et qu'il se soit exilé à Patmos pour échapper aux persécutions juives (soit dit en passant : tout cela ne peut se passer qu'avant la catastrophe de l'an 70, la destruction du Temple, donc autant pour la thèse allemande  absurde de la rédaction tardive des Evangiles, thèse protestante anti-catholique, destinée à salir l'Eglise primitive. Décidément, les Allemands sont gens qui pensent compulsivement de travers. Qu'ils se contentent de faire de la physique et de la chimie. Et encore, pas pour fabriquer des armes)

 Voilà, mystère résolu.

2 commentaires:

  1. j'ai lu il y a quelques mois en préparant une séance de catéchisme sur la Résurrection une analyse, justement du chapitre de l'Evangile selon Saint Jean relatant la Résurrection. Le rédacteur de l'Evangile arrive avant saint Pierre à l'entrée du tombeau. Normal, il est bien plus jeune. Il n'entre pas, non par déférence envers son ainé Kephas sur lequel le Christ bâtit son Eglise. Mais il s'agit d'un tombeau avec un cadavre - en principe - donc lieu impur. Il ne peut s'en approcher ou alors il lui faudra procéder à complexe rituel de purification pour à nouveau rentrer dans le Temple. Et donc il attend, et quand Saint Pierre qu'il n'y a plus de corps, il entre à son tour, voit les linges bien pliés et alors "il crût"
    D'ailleurs, si ça se trouve, ce texte était de Tresmontant!

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