JP Chevallier est toujours à contre-courant. Quelquefois excessif mais souvent fort intéressant. Je m'évade ainsi du conformisme à 0 % de matière grise de la classe politico-médiatico-journalistique française.
Stratégie du désordre et prix du pétrole
JP Chevallier est tellement à contre-courant qu'on pourrait croire une provocation peu crédible, seulement voilà : tant dans son analyse d'EADS, que je connais bien, que dans son analyse des marchés financiers, il a, au cours des derniers mois, eu raison là où des cohortes d'économistes patentés et d'experts auto-proclamés se plantaient lamentablement.
Je ne sais pas si il a raison aujourd'hui, mais il ne peut être rejeté d'un revers de main.
lundi, mai 26, 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Article intéressant, c'est vrai, mais je ne suis pas bien sûr que l'analyse soit correcte. En effet, si des tankers de brut saoudiens ne trouvent pas preneur, c'est - à mon sens - parce qu'il s'agit vraisemblablement de brut lourd et extrêmement souffré (typique des réserves saoudiennes). Ce type de brut ne peut être traité que dans de rares raffineries très sophistiquées, et le marché n'en est donc pas amateur. Contrairement à ce que l'on peut croire, le raffinage n'est pas une opération aisée : de très nombreux paramètres jouent, et le degré d'acidité du pétrole y est très important. Par ailleurs, je ne pense pas que le coût marginal d'extraction soit de 10 dollars le baril. Le coût moyen est donné par les sociétés pétrolières dans leurs rapports annuels, et de mémoire, il me semble que le coût est au minimum de 25 à 30 USD chez TOTAL. Le coût d'extraction est - il est vrai - moins élevé pour des Etats, mais on parle alors d'autres chose : pour beaucoup d'Etat, le bon pétrole, c'est le pétrole qui reste en terre (pour les générations futures, etc.) : ce sont les Etats pétroliers qui empêchent les compagnies pétrolières d'augmenter la production. Il me semble avoir déjà lu des appels des pétroliers pour que les Etats donnent plus des accès à ces ressources. Enfin, il me semble que l'article ne dit pas QUI sont les grands comploteurs (même si on peut le deviner) et je me demande cependant si une telle entente peut rester secrète alors que tant d'acteurs sont impliqués ?...
RépondreSupprimerCélestin
N'oublions pas non plus celui qui a un interêt et une dépendance tres forte avec le prix du pétrole......
RépondreSupprimerVous ne voyez pas ? Vraiment pas ?
L'Etat francais ! dont la dépendance via la TIPP est considérable. Tout l'enjeu est d'avoir un prix fort pour des rentrées fiscales fortes sans tuer toutes possibilités de croissance économique, même minime, en jouant sur les mécontentements des uns et des autres.
L'Etat francais est une puissance pétrolière sans pétrole......Presque un gag.
J'ai de la peine à adhérer à la théorie de la hausse politique fomenté par une quelconque stratégie américaine. Les prix du pétrole ont aussi un impact aux USA...
RépondreSupprimerPar contre que ça soit une anticipation du marché en vue de faire émerger les solutions d'avenir, là d'accord...
L'article de JPC est plus fin que décrire un complot, qui nécessite une concertation.
RépondreSupprimerJPC décrit une convergence d'intérêts, les uns ayant un intérêt à ce que le prix du pétrole monte plus fort que la motivation des autres pour que le prix du pétrole descende.
Les produits pétroliers sont peu taxés aux US (essence à moins de 70 cts le litre de nos euros en ce moment ...) et les américains ont un potentiel évident coté économies d'énergie (En schématisant : il leur suffit de passer du V6 3L au 4 cylindre 2L pour y gagner). Nul doute qu'ils sauront en tirer parti.
RépondreSupprimerRien a voir avec nous ou le pétrole est une vache à lait pour l'état. Notre état suce comme un V12 et personne ne fait rien pour le faire passer au 4 cylindres.
Il est également dommage que l'article passe sous silence la capacité de raffinage, qui, d'après ce que j'ai compris, atteint en ce moment ses limites au niveau mondial, et encore plus particulièrement en France. Il semble que même si un tanker saoudien arrivait à Fosse sur mer, Total serait incapable de lancer le raffinage aussitot !
RépondreSupprimerFos-sur-mer qui est d'ailleurs bloqué par les poissonniers à l'heure où je vous écris.
RépondreSupprimerProchaine étape : on coupe l'eau et l'électricité dans toute une ville ! Il y aura bien un Ministre ou un Commissaire européen pour poser en photo avec nous.
J'ai par ailleurs appris hier que les USA absorbaient tous les excédents de raffinerie des pays industrialisés, et qu'ainsi Total France ré-expédiait chez eux la moitié de l'essence SP raffinée sur notre territoire national.
Et ceci lu dans lefigaro.fr :
RépondreSupprimer"Pétrole : un fonds d'aide pour les plus touchés"
Encore et toujours le même schéma, que je qualifierai (et je pense que ce terme fera consensus à droite comme à gauche) de débile : on taxe l'essence, on décide de redistribuer un peu de ces rentrées fiscales, en payant au passage une armée de fonctionnaires pour faire tourner le fonds, grevant d'autant l'efficacité finale de la mesure.
Alors que diminuer de 10% la TIPP :
- diminuerait immédiatement les prix à la pompe ;
- diminuerait les rentrées fiscales de l'Etat, l'incitant à se restructurer.
On gagnerait deux fois en pouvoir d'achat... à la pompe et au moment de payer nos impôts.
Mais... non ! Probablement n'est-ce pas encore l'intérêt du plus grand nombre.
Mais l'état ne veut pas se restructurer! Ce n'est pas de l'intérêt des lobbys qui y sont implantés car cela signifierait moins de pouvoir, moins d'argent, etc.
RépondreSupprimerJe crois malheureusement toute réforme allant dans ce sens quasi impossible... jusqu'au jour où ce pays sera décoté...
Tout ceci est bien désolant!
Comme l'écrit avec humour un commentateur, l'Etat français est un Etat pétrolier.
RépondreSupprimerJe comprends qu'on ne veuille pas pour des raisons de noble politique à long terme baisser les prix à la pompe (quoique ça puisse se discuter : je n'ai pas confiance en la clairvoyance des politiciens).
Mais la France est un des rares pays avancés où l'Etat a réellement une capacité à donner du pouvoir d'achat aux citoyens : il suffit pour cela de sabrer les multiples impôts qui nourrissent une bureaucratie non seulement inefficace mais handicapante.
Malheureusement, la réforme de l'Etat, c'est comme l'amour, ce n'est pas ceux qui en parlent le plus qui en font la plus : au rythme réformateur où va l'équipê Sarkozy, il faudra quelques siècles pour le déficit de l'Etat soit résorbé.
et enfin n'oublions pas que la hausse du petrole permet d'augmenter les rentrées fiscales donc les impots en mettant ca sur le dos de la mondialisation, des chinois, des émirs mais surtout pas des politiciens francais dont la lacheté est une constante historique (à part de Gaulle, Clem, PMF). Je deviens poujadiste c'est dire si la crise est profonde
RépondreSupprimerPas tout à fait quand même, car la hausse très forte du prix du pétrole induit depuis quelques années une baisse sensible de la consommation, donc moins de rentrées fiscales.
RépondreSupprimerQuand le lapin Duracell propose une nouvelle redistribution vers les pêcheurs, outre qu'il crèe un dangereux précédent, il creuse un peu plus le déficit.
Il faudrait lui ôter les piles, mais comment faire ??
Ce qui me fait plaisir, c'est que la Commission Européenne n'est pas très enthousiaste pour valider ces aides déguisées, et s'apprête à nous lancer un avertissement sur nos comptes publics aujourd'hui. Ca la fout mal juste avant la présidence française de l'UE.
Sinon, sur un autre sujet, la croissance de ceux qui font des réformes se porte bien, malgré le cours de l'Euro : je veux dire l'Allemagne, qui avec 1.5% au 1er trimestre 2008 pulvérise un record (vous imaginez : ça fait du 6% l'an, on se rapproche des économies asiatiques !!) Quand je pense qu'on se pavoise de nos (peut-être) 1.7% sur l'année...
Tenez, Franck et les autres, monomaniaques du déficit réduit n'importe comment et de l'insulte anti-syndicale de principe.
RépondreSupprimerPeut-être l'humour d'une réplique militante saura-t-il réveiller votre neurone de la nuance :
http://www.atlf.org/IMG/pdf/LettreMmeMinistre.pdf
Doc38, si les politiciens français étaient capables de s'inspirer des bons exemples étrangers, on se serait aperçu de quelque chose.
RépondreSupprimerLes modèles étrangers de nos politiciens sont :
> Hugo Chavez
> Fidel Castro
> Daffy Duck
Sont-ce vraiment de bons exemples ?
" il suffit pour cela de sabrer les multiples impôts qui nourrissent une bureaucratie non seulement inefficace mais handicapante."
RépondreSupprimerVous voulez parler des entreprises qui dilapident les aides massives (65 milliards -je répète mais qui le sait ?) de ce qui devrait constituer le premier budget de l'état ?
Sur les cargaisons de pétrole qui ne trouvent pas preneur :
RépondreSupprimerhttp://www.leblogenergie.com/2008/06/liran-prouve-to.html