A l'occasion de l'affaire René Galinier, j'ai découvert une notion du droit français : pour être légitime, la défense doit être proportionnée à l'attaque.
Je ne suis pas juriste, mais cette idée me choque : la famille et la propriété privée sont sacrées. Elles sont le sanctuaire de l'homme libre, le support concret de sa liberté. Leur défense ne souffre donc comme limitation que la vérification de la réalité de l'attaque : franchissement de clôture, coups, etc. Nul besoin de proportionnalité.
La proportionnalité est socialiste, c'est-à-dire vicieuse et immorale. En effet, elle indique que la préservation du monopole étatique de la violence est plus importante que la famille et que la propriété.
On ne s'étonne donc pas qu'un appareil judiciaire pourri de gauchisme, qui n'a qu'un rapport lointain et usurpé avec la Justice, fasse preuve d'autant de sévérité avec ceux qui se défendent que de laxisme, voire de sympathie, pour les "socialement proches".
En revanche, on peut s'étonner, et se féliciter, que les Français soient encore capables de saines réactions malgré le matraquage incessant pour les convaincre de se comporter en eunuques et d'en être fiers. La vieille mentalité paysanne n'est pas totalement morte. Tout le problème est de transformer les jacqueries en victoires politiques. Les chouans furent exterminés, mais la France paysanne écrasa la Commune.
La bien-pensance a parfaitement compris l'enjeu, c'est pourquoi des réactions isolées sont tolérées mais aucun cas leur coagulation en un mouvement politique. Toute inclination politique vers le conservatisme, si minime soit-elle, est aussitôt trainé dans la boue ("fachisse") pour parer au danger.
vendredi, août 20, 2010
La défense doit-elle être proportionnée pour être légitime ?
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RENÉ GALINIER
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Ce n'est pourtant pas nouveau : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cesare_Beccaria
RépondreSupprimerCette "proportionnalité" n'est qu'un des avatars de cette abomination communiste qui s'appelle "l'égalité".
RépondreSupprimerL'égalité stricte étant une chimère, la légitime défense est de là parfaitement impossible.
Si une légitime défense est retenue cela ne dépend que du bon vouloir du juge, et uniquement.
Anonyme,
RépondreSupprimerJe ne comprends pas votre commentaire.
C'est quoi la défense proportionnée quand quelqu'un s'introduit chez vous de nuit pour vous voler vos biens?
RépondreSupprimerD'aller chez lui la nuit suivante pour voler des objets de valeur équivalente (et pas plus sinon c'est disproportionné)?
Soyons clairs, toute effraction nocturne doit exposer les malfaiteurs au risque de se trouver du mauvais côté d'un flingue, comme disent nos amis d'outre Atlantique, sinon c'est l'incitation à la razzia, aux home-jacking et saucissonages ultra-violents comme il s'en déroule des centaines chaque année.
Il devrait même être sinon obligatoire au moins autorisé et fortement conseillé pour chaque citoyen d'avoir chez lui le moyen de se défendre contre toute intrusion.
Si le couple de boulangers de je ne sais plus quel bled avait eu une arme à feu, ils auraient évité une nuit entière d'horreur, attachés à leur lit, à se faire taillader à coups de couteaux et battus à coups de fils éléctriques pour révéler l'emplacement d'un coffre qu'ils n'avaient pas.
Mon choix est fait: si on entre, je tire. Je préfère discuter avec un juge qu'avec les vers de terre six pieds sous terre.
Quel grand homme ce Beccaria !
RépondreSupprimerPour être tout à fait clair : la loi admet une asymétrie, vous pouvez tirer sur un voleur armé sans qu'il ait tiré. Mais cela me semble très insuffisant. Je trouve légitime de tirer sur un voleur désarmé.
RépondreSupprimerLa réaction de René Galinier aurait été excessive, et donc légitimement répréhensible, dans une société normale, i.e. une société où l'on punit les délinquants avec la rigueur appropriée à la gravité des infractions qu'ils commettent. Elle ne l'est nullement dans une société où le laxisme judiciaire est la règle.
RépondreSupprimerEn effet, la victime d'une agression est légitime à se défendre par tous moyens nécessaires à la mise hors d'état de nuire de l'agresseur.
Dans l' "état de nature", cette neutralisation est très difficile : en effet,si l'on se contente de repousser l'agresseur, ou de l'expulser de chez soi sous la menace d'une arme, ce dernier n'est nullement mis en hors d'état de nuire, puisqu'il pourrait très bien réessayer ultérieurement. Il est donc légitime d'aller jusqu'à la destruction de l'agresseur.
Dans une société policée, mettre l'agresseur hors d'état de nuire requiert en principe des moyens beaucoup plus légers : il suffit en effet de le neutraliser temporairement, le temps que la police vienne le saisir (c'est ce qui contribue à rendre cet état de société désirable). Tuer l'agresseur n'est donc pas indispensable -- si l'on se trouve dans l'hypothèse d'un agressé armé tenant en joue des agresseurs désarmés --, et pourrait donc légitimement être sanctionné.
En l'espèce, il est vraisemblable que René Galinier pouvait légitimement s'attendre à ce que la "justice" ne mette nullement ses agresseurs hors d'état de nuire. Je pense donc qu'il était moralement légitime à les tuer, même de manière préméditée.
C'est un peu ce que dit Locke :
"Faute d'un juge, devant lequel on puisse faire comparaître un agresseur, un homme a, sans doute, le droit de faire la guerre à cet agresseur, quand bien même l'un et l'autre seraient membres d'une même société, et sujets d'un même Etat".
Cela demeure valable quand "on peut appeler aux lois, et [qu'] il y a des juges établis pour régler les différends, mais que ce remède [est] soit inutile, soit refusé par une manifeste corruption de la justice, et du sens des lois, afin de protéger et indemniser la violence de quelques uns et de quelque parti ; il est mal aisé d'envisager ce désordre autrement que comme un état de guerre".
(traité du gouvernement civil, chapitre 3, "de l'état de guerre").
Jérome.
Cette histoire de proportionnalité, c'est le dernier avatar de la culture de l'excuse car ce qui est sous-entendu, c'est que les délinquants ont le "droit" de commettre leurs forfaits sans avoir à en assumer les conséquences.
RépondreSupprimerTrès judicieuse remarque de Jérôme.
RépondreSupprimerHélas, la loi sur la légitime défense ne dit évidemment pas : la proportionnalité de la riposte doit être appréciée selon que les juges sont ou non des branleurs.
Mais elle devrait.
"La riposte proportionnée", c'est de pouvoir tirer sur son agresseur... une fois qu'on est mort !
RépondreSupprimerC'est à cette seule condition qu'on a droit à toute la considération de nos magistrats !
Au fond, la seule "erreur" de ce pauvre René c'est de n'avoir que blessé ses assaillants. Ce qui leur a permit de porter plainte ensuite.
RépondreSupprimerCertaines victimes de cambriolage ont bien contacté la Gendarmerie durant le déroulement d'une visite nocturne de leur maison. Ils se sont entendu répondre:
"-Débrouillez vous tous seuls, nous sommes en sous effectif..."
Chacun l'aura compris, il faut plus de justice....dans notre tir.
Et balancer le corps dans le ravin, là où passent les renards pour se nourrir.
* Dernier détail: fusil de chasse seulement. C'est amplement suffisant !
Il y a quelques années, un légionnaire vint au secours d'une vieille dame agressée par un clochard. Le poivrot décéda de la rencontre. La police fit comprendre au légionnaire que, si il avait le bon goût de disparaître discrètement de la scène du drame, les recherches pour le retrouver s'avéreraient malheureusement infructueuses.
RépondreSupprimerAinsi fut fait.
Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, les choses se dérouleraient ainsi avec ce bon sens.
Rien à voir avec le présent sujet, mais Lefigaro.fr nous gratifie d'un magnifique contresens à des fins idéologiques dans la catégorie "réchauffisme":
RépondreSupprimerIci
M.Boizard,
RépondreSupprimerJe partage votre opinion.
Toutefois entant que juriste, je puis tenter de justifier le principe de proproportionalité.
En effet, la légitime défense peut également être invoquée par les voyous : imaginez l'usage qu ils pourraient faire d' une L D non proportionnée!
Prudence,donc...
En outrele code pénal prévoit que la L D est présumée en cas d'intrusion nocturne ainsi que vols ou pillage avec violence...
Cordialement. Jean-Marc Datcharry.