Depuis les études de Médiapart et de France-Soir, on sait que les chiffres de la police en matière de manifestations sont surestimés et ceux des syndicats grotesques.
Mais ce n'est n'est pas la réalité des chiffres qui m'intéresse ici. C'est cette habitude de renvoyer dos à dos syndicats et police, comme si les deux avaient la même légitimité.
Sous des dehors faussement factuels, il s'agit d'une prise de position anarchiste : on met en équivalence des choses qui ne se valent pas. Plus exactement, on abaisse la police au niveau des syndicats, comme si la police était un acteur politique partisan parmi d'autres.
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Parce que vous allez nous faire croire que la police ne minimise pas le nombre de manifestants ?..
RépondreSupprimerHé oui, mon pauvre vieux.
RépondreSupprimerhttp://www.francesoir.fr/retraite-social/comment-nous-avons-compte-les-manifestants-du-mardi-12-octobre.37795
http://www.mediapart.fr/journal/france/121010/paris-mediapart-compte-le-chiffre-qui-fache
Il faut d'ailleurs avoir une vision singulière de la police pour croire qu'elle truande les chiffres.
Je n'ai jamais relevé du ministère de l'Intérieur mais connais bien les tricheries, proverbiales, du ministère français de l'Education en matière de comptage de grévistes : il calcule leur nombre non par rapport aux personnels qui devraient être en service, mais à la totalité du corps !
RépondreSupprimerexemple : si vous n'avez cours qu'à 9h 30, que vous vous présentiez ou non à l'heure dite, vous aurez été compté "non gréviste" pour la journée !
en ce qui concerne les annonces à la presse va-t-il sans dire, non les retenues de salaire !
alors, Franck, qui est le plus légitime dans ce cas, le ministre ou les syndicats ?
Voir encensé ici le bras armé de l'Etat socialo-communiste est pour le moins curieux. La statolâtrie béate, le gobage de toutes les fadaises hortefistes (ou autres) est une preuve de stupidité, pas d'intelligence, vous devriez le savoir.
RépondreSupprimerFrançois,
RépondreSupprimerVous détournez la question, je ne vous parle pas des grèves mais des manifs.
Or, il est aisé de voir que les syndicats racontent des conneries.
Un mien collègues m'en a fait la démonstration grâce à internet en moins d'un quart d'heure : il est allé mesurer sur Google Maps la surface du boulevard ? (Voltaire, je crois), il a chronométré les manifestants grâce aux films sur Youtube et a eu les heures de défilé en surfant.
D'un calcul simple de flux, on conclut vite que les syndicats mentent.
Maintenant, pour répondre à votre question, a priori, je ferai plus confiance au ministre qu'aux syndicats. Maintenant, si, a posteriori, on me démontre qu'il ment, je suis prêt à l'entendre (d'ailleurs la comparaison n'est pas pertinente : le ministre a une fonction politique, pas la police).
Hayek,
Je n'encense personne : je sais bien que la police est capable basses œuvres. Mais je ne fais pas une fixette comme les anars ou les libertarés.
Ce genre de jeu (calculer un ordre de grandeur du nombre de manifestants avec Google Maps et You Tube) est un excellent délassement pour l'esprit.
RépondreSupprimerIl me semble que c'est Richard Feynman qui demandait à ses élèves de lui donner une estimation du nombre d'accordeurs de pianos à New-York.
On constate aussi la bêtise, le peu de conscience professionnelle ou le parti-pris des journalistes : plutôt que de renvoyer dos à dos syndicats et police, ne peuvent-ils faire le calcul simple dont je parle ?
RépondreSupprimerTenez, c'est cadeau. Ca aurait été dommage de passer à côté.
RépondreSupprimerhttp://www.marianne2.fr/Alain-Jakubowicz-helas-le-racisme-anti-blanc-existe_a199318.html
C'est en fait Enrico Fermi qui commençait ses cours par la question sur le nombre d'accordeurs de pianos à New York, pour habituer ses étudiants aux "back of the envelope calculations" (= "Fermi problems").
RépondreSupprimerLa méthode d'estimation du nombre de manifestants via Google Maps est très bonne. C'est une version de la méthode de Herbert Jacobs, que je décris dans un commentaire sur le blog Expression libre de LOmiG, dans 3du simple au double ?", 28 mai 2010.
Tout ça ne nous dit pas comment on compte les accordeurs de pianos à New York, ce qui est quand même vachement important.
RépondreSupprimerLes problèmes de Fermi sont amusants et formateurs. Récemment un journaliste a demandé en vain à Villepin et à Hollande quelle était la superficie de la France. Un ami m'a fait remarquer qu'en supposant la France rectangulaire avec 1000 km et 500 km de côté on a une estimation très potable.
RépondreSupprimerBob : The yellow pages !
RépondreSupprimerSi simple... :D
Oh ! DoM P est un vilain tricheur, sa "pratique pédagogique" est typique du laxisme ambiant. Pourquoi pas : "Je vais aller voir sur Internet" ! De mon temps on n'aurait jamais vu ça !Fermi voulait amener les étudiants à réfléchir astucieusement et à construire des enchaînements d'hypothèses avec estimations d'ordres de grandeur. Quelle est la population de New York ? Ça fait combien de foyers ? Quelle proportion de foyers a un piano ? Avec quelle fréquence fait-on accorder son piano ? Combien dure une intervention d'accordeur ? Combien de pianos un accordeur peut-il accorder e une semaine de travail normale ? Ensuite on va voir dans les Pages Jaunes, et on constate avec un plaisir vraiment très intense que, si on s'y est pris astucieusement, l'estimation était bonne.
RépondreSupprimerJe reproduis un commentaire que j'avais laissé sur Expression Libre : Pour ceux que ça intéresse, l’utilisation de la moyenne géométrique (et non arithmétique) est très pratique pour ce que les Américains appellent « back-of-the-envelope calculations », « guestimates », ou « Fermi problems », parce que Fermi adorait poser des questions de ce genre à ses étudiants, comme « Combien y a-t-il d’accordeurs de pianos à New York ? », sans regarder les pages jaunes de l’annuaire, bien entendu (il y aurait avantage à propager ces exercices dans l’enseignement français, où on entretient parfois un culte excessif de « la » valeur « exacte », au point que beaucoup d’élèves se croient obligés à une précision illusoire). Elle est massivement utilisée dans un livre méthodologiquement instructif malgré son accumulation de problèmes parfois artificiels : Lawrence Weinstein & John A. Adam [un physicien et un mathématicien], Guesstimation: Solving the World’s Problems on the Back of a Cocktail Napkin, Princeton University Press, 2008. L’idée est de conjecturer une estimation basse et une estimation haute pour la valeur visée de la variable, puis à prendre la moyenne géométrique, parce que « we want our estimate to be the same factor away from our upper and lower bounds ».
"Quelle proportion de foyers a un piano ?"
RépondreSupprimerUne autre époque.
"Ensuite on va voir dans les Pages Jaunes."
Une autre époque également. Aujourd'hui, dans les Pages jaunes, il y a seulement une minorité des professionnels concernés, parce que c'est payant (et probablement trop cher).
Impossible de trouver une laverie automatique près de chez moi grâce aux Pages jaunes (c'est plus important qu'un accordeur de pianos). Elles n'y sont pas toutes : donc les Pages jaunes ne servent à rien.
C'était mieux avant.
Cher msieu Boizard,
RépondreSupprimerce n'est pas le fond de mon intervention, mais je note que vous omettez de signaler les limites que mediapart souligne sur sa propre méthode qui tend vers le sous-estimation. Je reviendrai sur l'autre méthode si vous voulez.
Par ailleurs, je note qu'une des méthodes compte les individus qui passent à un endroit donné, l'autre se base sur une photo à un moment donné.
Franck, si à l'occasion d'une de vos prochaines sauteries, la photo de groupe est prise à 11h et que je n'arrive qu'à 11h10 (ou que je quitte cette sauterie à 10h50), considèrerez-vous que je n'ai pas participé à ladite sauterie ? Inutile d'en rajouter vous avez compris je crois. Et donc, je pense qu'on peut continuer à renvoyer dos à dos syndicats et police ...