A l'occasion de la mort de Jacqueline de Romilly, j'ai été surpris de constater que j'avais une dizaine de ses livres dans ma bibliothèque.
Son français, limpide, net et précis, proche du français classique, est un vrai bonheur. Cela change du jargon verbeux et ampoulé de beaucoup de nos cuistres contemporains.
Ses écrits sur l'enseignement sont lumineux. Que dit-elle ?
La relation d'enseignement est une relation sacrée entre le maitre et l'élève.
Rien ne doit interférer dans cette relation : ni les parents, ni l'administration, ni l'idéologie, ni la démagogie. Un enseignant qui séduit par autre chose que la beauté et la richesse de son enseignement trahit.
Pour que cette relation s'épanouisse, il faut que l'enseignant soit au mieux de ses compétences et l'élève prêt à recevoir ce savoir qui le tire vers le haut.
Cette relation est faite de rigueur dans les deux sens : rigueur dans l'enseignement et l'évaluation, rigueur dans le travail et l'apprentissage.
Si une complicité naît entre le maître et l'élève, ce n'est pas la complicité issue de basses séductions, mais la satisfaction commune d'un travail qui porte ses fruits.
Rigueur est le maître mot : rigueur dans les méthodes et les programmes, qui ne doivent d'autre objet que l'enseignement à dispenser. Rigueur dans la sélection des enseignants et leur formation.
A partir du moment où la rigueur est de retour à tous les niveaux, il redevient légitime de réclamer des «moyens», mais il y a fort à parier que, si la rigueur revenait, cette revendication s'estomperait, car le «manque de moyens» est l'excuse commode de manquements beaucoup plus graves.
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