On entend souvent que la France est victime de l'«ultra-libéralisme». Est-ce vrai ?
Une réponse lapidaire, juste et imparable : avec 58 % de dépenses publiques dans le PIB, la France est le pays le plus communiste du monde, à part la Corée du nord et Cuba, qu'il faut s'appeler Danielle Mitterrand pour admirer. Donc, autant pour la pauvre victime du libéralisme. Si la France est victime de quelque chose, c'est du social-clientélisme.
Pourtant, à travers la propagande, les mensonges, la distorsion des mots, la mauvaise foi, il y a une part de vérité : nous sommes victimes de l'idéologie mondialiste. A-t-elle un rapport autre que superficielle et anecdotique avec le libéralisme ?
Cette idéologie a l'obsession de la mise en concurrence et de l'ouverture des frontières. Quand on voit qu'il faut l'énorme machine bureaucratique bruxelloise pour l'imposer à l'Europe, on a déjà la puce à l'oreille, on se doute que c'est le contraire du libéralisme. Examinons cela.
Pour les libéraux, le marché, la mise en concurrence, sont des résultats possibles, mais pas systématiques, de la liberté et de la responsabilité. Un libéral tolérera très bien un monopole de fait, si celui-ci s'est dégagé des circonstances et non de la force de la loi, si les nouveaux entrants sont libres de tenter leur chance.
En revanche, pour un mondialiste, la mise en concurrence «pure et parfaite» est un but en soi.
Flora Montcorbier a décrit dans Le communisme de marché ce que cette idéologie mondialiste avait de commun avec le communisme : transformation de l'humanité en une masse d'hommes nouveaux, interchangeables et réduits à leur seule dimension matérialiste (producteur dans un cas, consommateur dans l'autre).
Le libéralisme, qui laisse les hommes libres de vivre leurs singularités et toutes leurs dimensions, n'a rien à voir avec cela. Pour le comprendre, plutôt qu'un long discours, il suffit de se référer à la première mondialisation, celle de la fin du XIXème siècle, qui fut authentiquement libérale. On ne peut pas dire que les hommes y étaient déracinés (1) et interchangeables, réduits à leur seule dimension matérielle.
La France victime du communisme, du mondialisme et de la bruxellose ? Oui. Du libéralisme ? Non.
Dans le monde tel qu'il est aujourd'hui, avec un vrai libéralisme, où les évolutions viennent du bas et non du haut, nous aurions sans nul doute plus de protection et un rejet partiel de la mondialisation.
Le libéralisme aurait partie liée avec le conservatisme. L'ouverture économique a pour pendant la protection dans les autres domaines. C'est d'ailleurs ainsi que font les pays qui tirent profit de la mondialisation : ouverts quand cela les arrange.
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(1) : même si on peut discuter des effets de l'urbanisation.
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