Je partage les craintes de Kerdrel. François Hollande me fait peur : sous l'aspect mou et rond, je détecte l'idéologue vindicatif, le frustré incapable de ne pas abuser du pouvoir.
Entre Sarkozy qui n'a pas d'idées à lui et Hollande qui n'en a que de très mauvaises, on n'est pas dans la merde.
Hollande, faux candidat «normal» et vrai idéologue
Yves de Kerdrel
Le candidat socialiste a bâti une partie de sa popularité sur une petite phrase: il veut être « un président normal». Son but n'est pas de faire rêver, de donner une ambition au pays, de parler à cette nation, qui est encore la cinquième puissance économique mondiale. Non. Il est simplement de rassurer, de tempérer, de modérer. Car en période de crise, comme le faisait remarquer Paul Valéry, juste deux ans après le krach de 1929, «la durée et la sérénité deviennent dans cet univers en transformation furieuse, des valeurs du plus haut prix».
Mais la «normalité» dont François Hollande se drape commence à se fissurer au fur et à mesure que sont dévoilées les mesures de son programme. Ceux qui pensaient avoir affaire à un socialiste bon teint, entouré de gentils experts, découvrent un véritable idéologue, capable de proposer à la fois à Jean-Luc Mélenchon une alliance gouvernementale et de signer un pacte avec la furieuse Eva Joly. En fait de candidat «normal», il s'agit du retour de Saint-Just et de Charlotte Corday, chantant La Carmagnole. Surtout en matière de fiscalité!
Car dans la plupart des pays développés, l'impôt a un double rôle. D'abord il participe au fonctionnement de l'État. C'est l'héritage de la conception féodale de la nation. L'impôt est la contrepartie de la sécurité qu'obtient celui qui l'acquitte. Ensuite, il a une fonction de redistribution.
Faut-il rappeler à ceux qui parlent en permanence de pseudo «cadeaux fiscaux» que les 1% de Français les plus aisés ont acquitté, à eux seuls, l'an passé, le tiers de l'impôt sur le revenu (soit 16 milliards d'euros). Dans le même temps, 55% de nos concitoyens n'ont pas payé cet impôt!
Tous nos voisins, qu'il s'agisse de l'Italie, de l'Espagne, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la Belgique et même des États-Unis, lorsqu'ils mettent en œuvre des changements fiscaux, ou parlent de nouvelles taxes, le font uniquement dans le but de consolider les finances publiques. Le plus vite possible. En faisant en sorte que ces prélèvements nouveaux ne brident surtout pas les frémissements de croissance ou de reprise qui pourraient commencer à poindre après la secousse qui a frappé toute l'économie européenne, dans le sillage de la crise des dettes souveraines.
Dans l'esprit et dans les déclarations de François Hollande, les hausses d'impôt annoncées, promises et revendiquées (29,1 milliards d'euros en l'espace de dix-huit mois) ont un aspect «punitif» et non pas «curatif».
La lecture de la quinzième mesure du projet socialiste est sans ambiguïté: «faire contribuer les plus fortunés des Français… en créant une tranche supplémentaire de 45%» Des citoyens qui, outre ce nouvel impôt marginal, acquittent une CSG et une CRDS de 8% sur leurs revenus salariés. Si bien que leur taux réel d'imposition sera en fait de 53% alors qu'en Allemagne il ne peut dépasser 42%.
Autre exemple de ce retour en force de l'idéologie: la volonté de taxer les revenus du capital au même niveau que ceux du travail, avec en arrière-plan le souhait de faire croire qu'il existe une France de rentiers qui toucheraient des milliards d'euros de dividendes.
La réalité est heureusement différente. Pourquoi l'épargne est-elle un peu moins taxée (et encore!) que le travail? Parce qu'elle est le fruit des économies réalisées par une vie de labeur, sur des revenus déjà lourdement taxés. Et parce que cette épargne est précieuse pour le pays, pour ses entreprises et pour financer le déficit budgétaire à travers l'assurance-vie.
Dernière illustration de ce dogmatisme forcené: la hausse de la fiscalité des entreprises. Celles qui distribuent des dividendes, non pas par gaieté de cœur, mais pour avoir accès aux marchés financiers mondiaux et faire ainsi la course en tête. Sans parler des PME qui vont subir, à leurs dépens, une nouvelle réforme de l'ex-taxe professionnelle, à hauteur de 3,3 milliards d'euros.
Plus les jours passent, plus le candidat qui se veut «normal» se révèle, en fait, comme une sorte de mystificateur, capable de replonger le pays à une époque où il était dévoré par les idéologues, les doctrinaires ou les exaltés. Par les fanatiques de l'impôt, les maniaques de la taxe, et les obsédés des contributions. Non décidément, François Hollande n'a rien de commun avec le travailliste Tony Blair, qui avait tiré cette conclusion pleine de pragmatisme: «La gestion de l'économie n'est ni de gauche ni de droite, elle est bonne ou mauvaise. Tout ce qui compte, c'est ce qui marche.»
mercredi, février 08, 2012
Hollande, faux candidat «normal» et vrai idéologue
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François la gélatine,
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