1957. Quatre journalistes et une photographe, coincés dans un petit poste méhariste par une tempête de sable, décident de découvrir à tout prix la vérité sur l'incendie, apparemment accidentel, d'un puits de pétrole.
Ce faisant, pour le simple plaisir de la gloriole, ils foutent la merde sans rien résoudre.
Peut-être parce qu'il s'agit d'un roman, c'est le réquisitoire le plus terrible que j'ai lu contre les journalistes.
Le métier de journaliste souffre d'une double hypocrisie :
> hypocrisie sur la mission : la mission des journalistes n'est pas d'informer, mais de divertir ou d'émouvoir afin de vendre du papier ou du temps d'antenne. Ainsi, on peut sans déroger baptiser journaliste un présentateur de journal télévisé, qui n'a pourtant qu'un rapport très lointain avec l'information.
Albert Londres avait cette honnêteté d'employer un style divertissant, très différent de cet insupportable sérieux de cuistres (qui font de plus en plus de fautes d'orthographe) du journal Le Monde.
> hypocrisie sur la position : le journaliste est à la fois le premier pouvoir mais aussi le meilleur serviteur des pouvoirs établis, jamais en retard d'une courbette, souvent dissimulée sous une indépendance en toc.
Très rares sont les journalistes capables de surmonter cette double hypocrisie.
Quand, en plus, le pouvoir en place est du bord politique des journalistes et couche avec eux (c'est une image ... enfin, pas tout à fait !), le journalisme vire de "peu intéressant" à "carrément grotesque".
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Dans le même ordre d'idée, je ne saurais que trop vous conseiller cet autre roman de Lartéguy : tout homme est une guerre civile. Ce roman en deux parties est d'une troublante modernité.
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