Voici comment Pierre Lefranc, gaulliste pur souche et proche des événements, analyse mai 68.
Pour Lefranc, mais 68 trouve son origine dans le fait que le premier ministre conservateur Pompidou a empêché les réformes audacieuses que préférait De Gaulle et qui auraient désamorcé la situation. Je ne partage pas cette analyse, en revanche, je suis assez d'accord avec la suite.
Dès les premiers troubles parisiens, De Gaulle aurait voulu rétablir l'ordre par la force quitte à risquer des morts, considérant que l'ordre valait bien cela. Par peur de ces morts et du retentissement politique, le préfet de police et le ministre de l'intérieur ont adopté une attitude plus laxiste.
Le retour de voyage de Georges Pompidou a renforcé le parti conciliant. De Gaulle, n'étant pas soutenu par son gouvernement, a laissé faire.
La tendance pompidolienne a échoué puisque les accords de Grenelle, véritable capitulation devant l'émeute, n'ont pas ramené le calme.
De là découle l'escapade gaullienne à Baden-Baden, destinée à créer un choc et à permettre à De Gaulle de reprendre la main.
Pierre Lefranc regrette que De Gaulle n'ait pas été soutenu dans sa première impulsion. Moi aussi, je le regrette : je suis libéral, je pense que l'Etat a peu de missions (défense, diplomatie, police, justice), mais que ces missions doivent être remplies sans faiblesse.
Après tout, si Cohn-Bendit s'était pris une balle sur une barricade, il serait aujourd'hui un héros dans certains milieux alors qu'il n'est plus qu'un adolescent vicieux, sénile et pitoyable, vivant aux frais du moutontribuable européen, bref une épave peu ragoûtante !
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