mardi, août 06, 2013
Naufrage de l'Etat français et orgasme liberticide
La banqueroute de l'Etat français, franche ou à la grecque, est inéluctable (je la pronostique entre 2017 et 2020) :
> pour des raisons intellectuelles. Nos politiciens de tous bords sont incapables d'envisager que l'Etat est le problème et non la solution.
> pour des raisons sociologiques. L'Etat est le problème. Plus précisément encore : eux, les élus, les politiciens professionnels, sont le problème : trop nombreux, trop endogames, trop privilégiés, trop isolés. Sortir l'Etat de la merde suppose un suicide social des politiciens, c'est tout de même beaucoup leur demander. Si on élargit la perspective, ceux qui s'abreuvent aux mamelles étatiques sont nombreux, organisés, nuisibles. Inversement, ceux qui auraient intérêt à une vraie réforme sont certes aussi nombreux, voire plus, mais ils sont dispersés, inorganisés et n'ont guère de pouvoir de nuisance (ou ils en ont mais l'ignorent).
On retombe sur le billet précédent : dans les organisations endogènes (et l'Etat français en est un exemple magnifique), le changement arrive quand il est possible et non quand il est nécessaire.
Les conditions pour le changement ne sont pas réunies : le changement n'aura pas lieu (1), l'Etat français fera banqueroute.
Mais l'Etat se débat, il essaie de survivre par tous les moyens. Il a commencé par les moyens légitimes puis, maintenant, il passe aux moyens illégitimes. C'est un feu d'artifice liberticide.
On apprend que l'utilisation de la loi pour diminuer ses impots pourrait devenir illégale. Evidemment, cette contradiction (illégalité d'utiliser la loi) est la porte ouverte à l'arbitraire le plus complet. Dans l'enseignement dispensé aux inspecteurs du fisc, la distinction entre évasion fiscale et fraude fiscale est ignorée : tenter d'échapper au fisc, même légalement, c'est déjà de la fraude. Pour le coup, on sort de l'Etat de droit que Mme Taubira invoque quand ça l'arrange.
Fondamentalement, ce qui menace l'Etat, c'est la réalité. Il faut donc détruire la logique qui permet de confronter l'Etat avec la réalité. C'est pourquoi l'absurdité de certaines décisions gouvernementales n'est pas le fruit d'erreurs mais, au contraire, est consubstantielle à ce gouvernement. Donc un acte peut être à la fois légal et illégal. On peut à la fois se plaindre du chômage et s'évertuer à l'augmenter. Appeler à la concorde des Français et s'acharner à les diviser. Promouvoir une extension indéfinie des droits et tomber dans une répression compulsive, etc.
Voici la liste des 100 choses interdites depuis 40 ans. Par ailleurs, on s'aperçoit qu'il y a une brigade dédiée à la répression des ambulances et des taxis !
Je sais bien que ce mot est souvent employé, mais nous sommes clairement dans une démarche orwellienne, destinée à soumettre les gens en les rendant fous (2), en les faisant vivre dans un monde tellement absurde, tellement arbitraire, que leur libre-arbitre est rompu, cassé.
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(1) : la campagne de François Hollande est à cet égard un remarquable exemple de compensation par le discours. Derrière le slogan «Le changement, c'est maintenant», le message était «Si vous votez pour moi, je ne changerai rien». Promesse tenue sauf dans tout ce qui concourt à la destruction de la société française.
(2) : une des techniques les plus simples pour rendre fou est de nier ce que les gens voient : les immigrés foutent le feu aux banlieues ? Non, non, l'immmigration est une chance pour la France. Les délinquants ne sont pas le problème. Le problème, c'est la prison. L'insécurité ? Ca n'existe pas, c'est juste un sentiment, etc.
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