La chanteuse Zaz a subi les foudres des petits marquis du politiquement correct pour la phrase suivante : «À Paris, sous l'Occupation, il y avait une forme de légèreté. On chantait la liberté alors qu'on ne l'était pas totalement.»
Passons sur son mauvais français.
Ce qu'elle veut dire est évident pour quiconque connaît la période. Celle-ci fut l'âge d'or du cinéma populaire et de la chanson de même. Et aussi du théâtre (voir Le dernier métro).
Mais, d'une part, les nouveaux censeurs exècrent le peuple ; d'autre part, ils n'ont de cette période qu'une vision caricaturale et stupide (la stupidité est d'ailleurs leur principale caractéristique). Ils sont, comme disait Voltaire des parlementaires, des bœufs-tigres : bêtes comme des bœufs, féroces comme des tigres.
Il serait marrant de les scandaliser avec une phrase du genre : «Les Résistants étaient des farceurs : ils utilisaient les messages personnels de la BBC pour faire passer des contrepétries».
Puis, une fois le scandale bien monté en mayonnaise médiatique, on leur mettrait sous le nez le passage des mémoires du colonel Rémy, à qui on ne peut dénier aucun brevet de Résistance, où il explique qu'il a du arrêter les contrepétries dans les messages personnels parce que les auditeurs avaient fini par s'en émouvoir.
Dans quel monde vivons-nous, où une phrase, maladroitement exprimée mais limpide et incontestable, suscite le scandale ?
Tiens, une chanson de 1943 :
dimanche, novembre 16, 2014
La France des polémiques à deux balles
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