La litanie de la peur-Un inconnu vous aborde avec une kalashnikov
Le titre est excellent. Le reste aussi.
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Ayoub El Khazzani, était un combattant car il avait préparé, anticipé, visualisé, accepté son action violente mais ce n’était pas, comme souvent, un bon combattant. Il bénéficiait d’un armement redoutable et de la surprise face à des gens désarmés mais il a été incapable d’utiliser ces avantages énormes. Soumis lui-aussi à la peur, il s’est avéré maladroit, ne parvenant pas à utiliser correctement son fusil d’assaut. Il a beaucoup effrayé mais le piège du confinement s’est finalement retourné contre lui à partir du moment où il a trouvé autour de lui d’autres combattants, même désarmés. Ces hommes, militaires ou non, ont réussi en quelque secondes à contrôler suffisamment bien leur peur, par formation et/ou volonté, pour décider d’agir immédiatement. Cela a sans doute surpris l’agresseur et accentué encore sa propre peur. Comme souvent, il aura suffit qu’un seul, à plus forte raison des amis, initie le mouvement ou donne des ordres pour que d’autres, encore hésitants, basculent aussi dans l’action et permettent d'avoir la masse critique suffisante pour neutraliser l'agresseur. C’est ce qui fait souvent la différence entre le groupe amorphe devant une agression et celui qui la rejette. Ce n’est pas la compétence en combat rapproché ou la force physique qui sont décisives, Chris Norman est un consultant britannique de 62 ans, mais bien la volonté d’agir et le sens de l’honneur.
Nous sommes en guerre contre des organisations qui pratiquent le terrorisme et le minimum pour gagner une guerre c’est d’avoir des combattants, beaucoup de combattants même. Les circonstances de l'attaque du Thalys étaient favorables, cela n'a pas toujours été le cas dans le passé et cela ne le sera sans doute pas non plus dans le futur, mais plus on multiplie les combattants, y compris civils, et leur capacité d'agir et plus on multiplie les chances de victoires. Il est temps de mobiliser. Il est temps de se mobiliser.
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Mon idée de faciliter le port d'armes, avec éventuellement une astreinte à pratiquer le tir, est complémentaire : nous aurions des citoyens qui seraient préparés mentalement, qui connaîtraient le vrai bruit d'une arme à feu, qui se seraient déjà posé la question de ce qu'ils feraient dans ce cas là et qui, tout bêtement, auraient une arme sous la main.
Cela me rappelle une histoire : un pilote de Mirage III part avec un bidon sous chaque aile. L'un des deux tombe accidentellement aussitôt après le décollage, l'avion bascule sur le dos à faible vitesse. Sur le dos, à basse vitesse, à basse altitude et dissymétrique, c'est la mort à brève échéance. Et il s'en sort en manoeuvrant tout en délicatesse. Explication du pilote : «J'y avais pensé avant : je n'avais pas confiance dans ces bidons». Y penser avant ...
N'oublions pas que la suppression du service militaire par cet enculé de Chirac (plus j'y pense, plus je crois que Jacques Chirac fut une calamité pour la France bien supérieure à François Mitterrand) a entrainé un désarmement mental de la population française.
Jusqu'à la génération de mes parents, chaque Français mâle, et pas de mal de Françaises, avaient une familiarité avec les armes à feu. Combien de Français de moins de quarante ans ont tiré autrement qu'en jeu video ?
Un dernier point : l'environnement social. Si nos politiciens nous tenaient un discours churchillo-thatcherien, les Français seraient beaucoup mieux préparés à ce genre de situation.
Au contraire, on nous explique à longueur d'antenne qu'en cas d'agression, la légitime défense c'est mal, qu'il faut se laisser faire et compter sur la police (la «justice» martèle ce message en condamnant les malheureux qui ont eu l'idée saugrenue de se défendre), que, d'une manière générale, l'Etat s'occupe de tout laissez vous faire, que nous ne sommes pas vraiment menacés, que l'islamisme n'est pas le vrai islam et reste très marginal, les plus hautes autorités de l'Etat font bien attention (bien plus attention qu'à la plupart des autres choses) de pas nommer l'ennemi etc.
Autrement dit, nos politiciens travaillent avec la dernière énergie au désarmement moral et mental de la population française. Cet état de fait n'enlève pas la responsabilité individuelle, mais ça n'aide pas. Mon fantasme est que nos dirigeants soient fusillés dans les fossés de Vincennes pour désertion devant l'ennemi. C'est juste un fantasme, mais il vous dit toute l'estime que je porte à nos gouvernants.
Enfin, veuillez noter l'insistance de Michel Goya sur l'honneur (sentiment aristocratique -donc anti-socialiste- par excellence) comme motivation du courage.
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