Général Desportes : «Les intérêts politiciens désorganisent l'armée française»
Il y a un débat en Grande-Bretagne et (un peu moins) en France sur la fin de la dissuasion nucléaire, avec l'argument : le nucléaire coûte très cher en ces temps de disette, au détriment de dépenses plus utiles, et ne sert à rien contre les acteurs non-étatiques.
On peut s'attendre à un débat complexe. En réalité, il n'en est rien. La complexité n'est qu'un rideau de fumée.
Les choses sont simples :
1) L'arme nucléaire donne à la France et à la Grande-Bretagne un statut qui dépasse leur taille. Elle justifie en partie qu'elles soient membre permanents du conseil de sécurité de l'ONU.
2) L'arme nucléaire sans armée conventionnelle ne sert à rien car elle oblige les décideurs à un impossible tout ou rien.
3) La sortie du nucléaire est irréversible (l'Ukraine doit le regretter).
Les deux choix armée sans nucléaire et nucléaire sans armée sont aussi suicidaires l'un que l'autre.
C'est même assez confortable, nous n'avons pas le choix si nous ne voulons pas être suicidaires (mais le voulons nous ?) : garder le nucléaire en augmentant considérablement les moyens conventionnels, notamment en quantité, car la quantité est en soi une qualité.
La décision anglaise peut être différente parce que leurs armes sont contrôlées par les Américains.
Mais la bonne décision française ne fait aucun doute. Si une autre décision est prise, comme il est probable, à savoir rogner encore le conventionnel et le nucléaire tout en prétendant le contraire, cela sera catastrophique.
Bref, il faut en finir avec les temps de disette militaire, disette qui sert à financer ailleurs le gaspillage, le clientélisme, l'assistanat, rien de bon pour la France. Et ce n'est même pas difficile, il suffit de le vouloir, il y a tant de gaspillages clientélistes que les marges de manoeuvre sont immenses. Nous sommes en 1936 quand Hitler remilitarise la Rhénanie. Que faisons nous ? La décision facile à court terme et catastrophique à long terme ? Ou l'inverse ? Avons nous encore envie que la France vive ?
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