Natacha Polony : SNCF, les larmes pour cacher le déshonneur
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Mais que dire de cette impression lancinante jusqu'au malaise de voir la France
glisser peu à peu vers l'affligeant statut de pays du tiers-monde ? Caricature !
crieront les uns. Déclinisme ! renchériront les autres. Et pourtant, n'est-ce pas le
sentiment de tous les usagers des lignes secondaires, de ces TER et trains Corail qui
roulent sur des voies dont on apprend qu'elles sont si peu entretenues que des
éclisses peuvent être déclarées manquantes ou fissurées sans que cela implique la
moindre réparation ? Des lignes à la merci du plus petit aléa climatique, des lignes
sur lesquelles on peut annuler un train sans aucun préavis parce que le
mécanicien est souffrant et qu'il n'y a personne pour le remplacer. Ce qui
s'appelait autrefois la continuité du service public a des allures de vieille utopie
vaguement ringarde.
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« Voilà bien ce qui a disparu depuis que le génial communicant à la tête de la SNCF a choisi de gérer son entreprise comme une multinationale en quête de performance, en privilégiant la vitrine clinquante du TGV ».
Phrase absurde. Une multinationale en quête de performance ne ferait justement pas les investissements idiots de la SNCF.
Comme d'habitude, Mme Polony mélange tout, de rares bonnes idées sur fond d'une analyse fausse.
Au fond, elle ne comprend rien. Elle sent certaines choses, mais elle n'a pas la bonne grille de lecture qui lui permettrait d'ordonner le tout en idées cohérentes et justes. Au lieu d'opposer le bon étatisme et le méchant libéralisme, elle rassemblerait le méchant étatisme et le méchant libéralisme dans la notion de stato-libéralisme de connivence (1) son monde s'éclairerait.
En revanche, elle a raison sur un point : la disparition du sentiment de l'honneur est une catastrophe morale, qui, bien que silencieuse, a des conséquences collectives désastreuses.
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(1) : stato-libéralisme de connivence : on est libre de faire ce qu'on veut, notamment le sexe, tant qu'on n'essaie pas de sortir de la prison. Pendant ce temps, les gardiens sont les vrais maitres du monde qui s'entendent entre eux.
samedi, février 06, 2016
SNCF : la tiers-mondisation de la France
Libellés :
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