jeudi, novembre 05, 2009

La pensée est un outil pour affronter la réalité

La pensée est un outil pour affronter la réalité. Truisme ? Evidence ? Banalité ?

Pas du tout. Si vous lisez et écoutez attentivement les medias, vous vous apercevez que dans une très forte proportion, presque la totalité des cas, la pensée est utilisée pour éviter d'affronter la réalité, pour la contourner, l'amoindrir, la déguiser, la contourner, ou l'ignorer purement et simplement.

Xavier Raufer dans son livre Les nouveaux dangers planétaires développe cette thèse en faisant référence à Michel Maffesoli (compte-rendu à venir).

Jean-François Revel disait qu'il fallait beaucoup d'efforts intellectuels pour ne pas comprendre les causes du chômage en France. De même, il faut vraiment déployer des trésors de sophismes pour expliquer sans se sentir ridicule que les émeutes de banlieue sont sociales et non ethniques. Ou encore, pour nier le désastre éducatif et les méfaits du quasi-monopole étatique sur l'instruction. Mille exemples viennent à l'esprit.

Cela ne provient pas tant d'une défaillance de l'intelligence que d'une perte de courage.

La vie est dure, la société conflictuelle, le monde dangereux. Il est plus confortable, plus aisé et moins éprouvant de se concentrer sur de faux problèmes et de fausses solutions.

Le monde imaginaire est toujours plus ordonné que le monde réel. Vous me direz à juste raison qu'il en a toujours été ainsi, alors qu'est-ce qui a changé ?

> l'entreprise d'abaissement des défenses immunitaires des pays occidentaux par les pays communistes et leurs alliés intérieurs a remarquablement réussi, à coups de culpabilisation anti-coloniale et de culpabilisation anti-richesse. Le stupéfiant «le prof dit pardon» du message témoigne de cette réussite. L'URRS est morte, mais les idées nocives qu'elle a instillées restent.

Elle n'est pas la seule cause de la dénationalisation des élites mais y a fortement contribué (ce n'est nullement par hasard si les élites russes sont beaucoup moins dénationalisées que les nôtres).

On remarquera que l'Eglise catholique s'y est mise également : l'éradication des saints et des cultes locaux par le concile Vatican II a contribué à détacher les croyances de la réalité bien prosaïque.

> le confort matériel et médical sans précédent qui se développe depuis les années 50 dans les pays occidentaux a amolli notre courage et notre détermination à affronter les difficultés de la vie.

> enfin, les décisions difficiles sont en contradiction avec notre société hyper-démocratique. Quand on veut en permanence recueillir l'adhésion de tous sur tout, la solution la plus pratique saute aux yeux : ne pas bouger, ne pas réagir, continuer comme avant. La passivité attire moins de critiques que l'action (1).

Une fois tout ceci mis bout à bout, on comprend qu'on utilise plus guère l'intelligence pour affronter la réalité mais au contraire pour la fuir.


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(1) : il convient de noter qu'il existe une alternative à cette passivité hyper-démocratique : le fascisme. Par bien des cotés le fascisme est précurseur de l'hyper-démocratie : primauté de l'émotion, négation ou maquillage des conflits d'intérêts au sein de la nation (rejet sur un bouc-émissaire), unanimisme, etc.

16 commentaires:

  1. "Jean-François Revel disait qu'il fallait beaucoup d'efforts intellectuels pour ne pas comprendre les causes du chômage en France. De même, il faut vraiment déployer des trésors de sophismes pour expliquer sans se sentir ridicule que les émeutes de banlieue sont sociales et non ethniques. Ou encore, pour nier le désastre éducatif et les méfaits du quasi-monopole étatique sur l'instruction."

    Je crois que vous sous-estimez la puissance de camouflage de la machine politico-médiatico-scolaire. Et ses effets cumulés au bout de plusieurs décennies.

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  2. «Je crois que vous sous-estimez la puissance de camouflage de la machine politico-médiatico-scolaire.»

    Cela renforce mon propos : il faut déployer beaucoup d'intelligence pour maquiller à ce point.

    «Et ses effets cumulés au bout de plusieurs décennies.»

    Les élèves crétins sont devenus des profs crétins et des journalistes crétins.

    La crétinerie se reproduit.

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  3. Bravo pour ce billet excellent. Je partage ton appel à la raison et au rationalisme. Comme au courage, d'ailleurs.

    Il est vrai que beaucoup préfèrent garder soigneusement la tête dans le sable : c'est si confortable !

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  4. Par exemple, Xavier Raufer explique certaines de ces réalités qu'on ignore sciemment :

    > l'humanité s'urbanise, mais les villes ne sont pas autonomes, contrairement aux campagnes. Elles ont besoin de réseaux d'apprivisionnement en tous genres très vulnérables.

    > cette concentration urbaine favorise les gangs. Il ya à Rio, à Karachi ou à Lagos des quartiers entiers, abritant des dizaines de millions de personnes, qui sont sous la coupe de gangs et où la police ne met jamais les pieds. Une estimation porte à plusieurs tonnes la masse d'armes que les gangs de Rio se font livrer chaque année.

    > Ces gangs sont alimentés par la drogue. On estime que 3 jeunes Irlandais sur 5 ont déjà gouté à la cocaïne.

    > la très forte majorité de l'humanité vit sur un mode clanique ou tribal.

    Et la France dans tout ça ? Facile : vous mélangez les ingrédients ci-dessus dans les bonnes proportions et vous obtenez ce qu'on appelle hypocritement un «quartier sensible».

    La dégradation qui mène à ce désastre a pris quarante ans, alors le problème ne se résoudra pas en un jour, cependant toute solution reposant sur le gradualisme est nocive parce qu'elle laisse le temps à l'ennemi de s'adapter.

    Il faut une action énergique à laquelle nos gouvernants ne sont pas du tout disposés (1). Pourtant, c'est un domaine où mieux vaut tard que jamais et où le plus tôt serait le mieux.

    Récemment, la police brésilienne a eu plusieurs morts et a perdu deux hélicoptères en combattant les gangs, faudra-t-il attendre que nous en soyons là en France avant d'agir ?

    Il n'y a pas besoin de techniques nouvelles ou de moyens supplémentaires, il y a juste à «mettre le paquet».

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    (1) : d'ailleurs, aucun politicien français n'est disposé à une action énergique en quelque domaine que ce soit. La formation et la carrière de nos politiciens sont telles que quiconque pourrait avoir de la poigne est éliminé. Des coups de poignard dans le dos et des croche-pieds, des discours de matamores, ils savent tous faire, mais des coups de poing dans la gueule ou sur la table, ils ne savent pas, ça les tétanise.

    Pour prendre un exemple qui ne se rapporte pas à l'immigration et à la délinquance, on pourrait parler des banques.

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  5. Les campagnes ne sont plus autonomes, à rebours du fantasme survivaliste de la réacosphère, et du fantasme "paysan" chez les Degauche.

    Arrêtez l'approvisionnement de l'hypermarché local, et le campagnard ne pourra plus manger, même s'il est agriculteur.

    Empêchez-le de se ravitailler en essence et gas-oil, et il est cuit.

    Même chose pour l'électricité, l'eau courante, Internet, le téléphone...

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  6. Oui et non.

    Vous avez raison en situation ordinaire.

    Mais en situation extraordinaire, les ruraux reprennent l'avantage car ils peuvent survivre grâce à un réseau local restreinte (voir l'Occupe).

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  7. Sous l'Occupation, la France était encore très largement rurale, et les campagnes étaient très arriérées par rapport aux Etats-Unis, par exemple.

    Les paysans n'allaient pas chez Auchan pour remplir leur congélo ! Ils ne se connectaient pas sur Internet pour connaître les cours des denrées agricoles, acheter leur engrais, faire leurs demandes de subventions, etc.

    Le retour à l'autosuffisance y était très certainement plus facile qu'il ne le serait aujourd'hui.

    Il suffit de lire les sites survivalistes pour se rendre compte de la difficulté d'un retour à l'autosuffisance, même à la campagne.

    En cas de crise majeure, vaut-il mieux être citadin, ou campagnard ? Je n'en sais rien. Ca se discute.

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  8. En parlant de pensée, voici un texte très intéressant, me semble-t-il... qu'en pensez-vous?

    Histoire de France

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  9. «les sites survivalistes»

    Avez vous des liens vers de tels sites ?

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  10. Hahaha, LOL et PTDR, Franck. Je ne suis pas un spécialiste, mais allez donc voir ici :

    http://www.survivalblog.com/

    http://olduvai.e-monsite.com/accueil.html

    http://olduvai.e-monsite.com/rubrique,les-enseignements-de-ferfal-1,1168873.html

    Je vous préviens, c'est le genre de site qui vous rend parano en quelques heures. Vous avez des sujets du genre :

    How to Capitalize on Urine, Car Batteries, Wood Ashes, Bones and Bird Schumer

    Ou bien :

    Reconditionnement d'un filtre de masque NBC

    Bref, gros risque de voir vos amis appeler les hommes en blanc dans la belle voiture avec une lumière bleue au-dessus. Ou de faire un roulé-boulé en hurlant, les mains sur un flingue imaginaire, si votre boss pousse la porte pour vous inviter à prendre un café.

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  11. Sans compter que vous aurez aussi la réponse à la question qui, j'en suis sûr, vous empêche de dormir :

    How Reliable is the M16 Rifle ?

    Car ce n'est pas à vous que j'apprendrai que :

    The Reliability of the Gas Tube-Driven AR-15/M16/M4 Design is Again Questioned

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  12. http://exiledonline.com/war-nerd-apocalypse-never/

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  13. My two cents :
    http://ferfal.blogspot.com/

    Le blog d'un survivaliste argentin qui a vécu la crise de 2000.

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  14. En cas de crise majeure, j'espère pouvoir faire confiance à mon M16...

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  15. Comme je le disais, les hommes en blanc arrivent. Ils sont très gentils et vont vous emmener faire un tour dans leur belle voiture qui fait pin-pon :

    Liquid crystals and nano-sized microchips may have been included into the vaccines to facilitate mind control at a distance.

    http://ferfal.blogspot.com/2009/11/vaccines-and-little-bit-of-crazy.html

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  16. "La passivité attire moins de critiques que l'action ".
    On a reproché au ministre de la santé son inaction face à la canicule de 2003! C'est pourquoi on en fait beaucoup maintenant face au risque de grippe...

    Face aux risques, la tentation politique est d'appliquer le "principe de précaution" en agissant pour interdire l'action! C'est la manière d'agir des législateurs.

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