jeudi, novembre 25, 2010

Le calice jusqu'à la lie : c'est carnaval

De plus en plus, la France est dirigée par la lie de la société : les fumeux, les immoraux, les dépourvus du moindre bon sens, les abrutis cyniques, les apatrides, les gommeux, les profiteurs, les baratineurs, les saltimbanques ...

On présente François Fillon comme le moins filou de notre gouvernement, mais enfin, il fait tout de même un discours de politique générale où il propose des «avancées sociales», terme convenu pour désigner le clientélisme dont nous souffrons depuis trente ans et qui nous rapproche chaque jour de la cessation de paiement. Les «transferts sociaux», c'est-à-dire le social-clientélisme, représentent 650 milliards d'€, nous en mourons et il faudrait en faire encore plus ? Quel médecin conseillerait à un empoisonné de reprendre une petite dose de poison ?

Si François Fillon est ce qui se fait de mieux, s'attendre au pire de la part des autres politiciens est d'un optimisme béat, ce n'est pas assez. Il faut s'attendre au cataclysme, à la fin du monde, au jugement dernier, à l'apocalypse.

Ailleurs, on nous parle d'une réforme de l'appareil judiciaire, sous l'impulsion de la technocratie européiste et anti-nationale, qui irait encore plus loin dans le penchant en faveur des criminels, les désormais fameux (pour les lecteurs de La Lime) «socialement proches». La soi-disant justice française était depuis longtemps une farce. Elle devient une farce sinistre.

Le carnaval, c'était ce moment où les faibles pouvaient se moquer des puissants, où les places étaient brièvement inversées.

La France de 2010, c'est carnaval tous les jours : les clandestins manifestent publiquement, les puissants s'humilient devant les bouffons télévisuels, les bons-à-rien obtiennent l'argent des travailleurs, on prend conseil auprès du plus bête (ça s'appelle un sondage, comme une coloscopie), le mensonge est érigé en vérité, la tromperie habile est admirée, le sacré est conspué et le profane est exalté. La tiers-mondisation de notre pays, la politique devenue folle et bête, la liberté d'expression bafouée, les imbéciles arbitres des élégances et du politiquement correct, les jaloux maîtres de tuer l'économie libre, les anti-éducateurs aux commandes de l'école ...

Quel dieu avons nous offensé pour susciter une telle vengeance ? Quelle faute avons nous commise ?

19 commentaires:

  1. Quel médecin conseillerait à un empoisonné de reprendre une petite dose de poison ?

    ***

    Hahaha, un homéopathe, évidemment ! Autre spécialité française...

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  2. C'est vrai qu'il y a de quoi être désespéré quand on voit la vie politique de ce pays. Je regarde avec de plus en plus de commisération ma carte d'électeur, me demandant à quoi peut-elle bien servir. Au parlement, c'est à celui qui sortira le projet de loi le plus c... Tout est dans l'affichage, rien dans la réflexion. Quant à la vie économique, elle ressemble à l'agonie d'un canard à qui on a coupé la tête. Je vois le vrai point de départ de cette dégringolade en 1981 quand un des plus néfastes hommes politiques français, et au moins le plus machiavélique, est arrivé aux affaires. Au début, ça a ressemblé à une douce glissade assez agréable au demeurant. La pente s'est brusquement accélérée avec son successeur. Depuis 2007, on a franchi le bord du précipice. La chute sera longue et l'atterrissage très difficile et très douloureux. J'avoue avoir beaucoup de mal à voir comment nous allons nous en sortir.

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  3. "Quelle faute avons nous commise pour être condamnés à une peine si sévère"

    Avoir voté pour tous ces étrons qui se disent dirigeants de ce pays.

    En 2012, ce ne sera plus le caniveau la référence des candidats, ce seront les égouts les plus répugnants.

    "ma carte d'électeur, me demandant à quoi peut-elle bien servir."

    A rien. Brûlez-la.

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  4. Vous êtes tout aigri parce que l'État n'a plus d'argent pour payer ses fonctionnaires.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/11/25/04016-20101125ARTFIG00418-l-etat-peine-a-payer-ses-fonctionnaires.php

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  5. @Bob: "NON!"; c'est la réponse que je fais systématiquement, l'air grave et désespéré en même temps, quand un globe trotter baba-con me dit qu'en cas de souci de santé à l'étranger, il trouvera probablement ses médocs homéopathiques dans la première pharmacie venue.

    L'homéo, il n'y a que les cons et les économistes qui y croient. Les hommes-médecine homéopathes (litote approuvée officiellement) et les épiciers vénéneux font l'interface entre ces deux groupes.

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  6. Je n'ai pas un aussi gros coup de blues que notre hôte. La pression européenne, en l'occurrence, n'est pas mauvaise si elle permet d'améliorer le fonctionnement de notre justice. Ici : 1) On nous dit ailleurs de l'extérieur que notre parquet n'est pas indépendant. Il faut arrêter de prétendre le contraire. Voir par exemple le blog de Bilger. 2) Une cour d'assise vient de motiver son arrêt. Faut-il s'en plaindre ?

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  7. Quelle faute avons-nous commise ?

    Celle de réussir c'est là le paradoxe. La France s'est enrichie tout simplement.

    Le fier sanglier gaulois est devenu adipeux et s'est transformé en porc. Les animaux gras deviennent lâchent et faibles. C'est ce qui lui est arrivé. Il a oublié que sa réussite et sa prospérité tenaient à l'intelligence, au courage, à la volonté et au travail...

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  8. "La France est envahie par la passivité", Pierre Manent dans son interview au Point, 23 sept. 2010.

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  9. Pot de départ le 20 décembre 2012

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  10. Et pendant ce temps, voici ce qu'on dit en Allemagne :
    "Germany cannot keep paying for bail-outs without going bankrupt itself," said Professor Wilhelm Hankel, of Frankfurt University. "This is frightening people. You cannot find a bank safe deposit box in Germany because every single one has already been taken and stuffed with gold and silver. It is like an underground Switzerland within our borders. People have terrible memories of 1948 and 1923 when they lost their savings."
    The refrain was picked up this week by German finance minister Wolfgang Schäuble. "We're not swimming in money, we're drowning in debts," he told the Bundestag.
    (Daily Telegraph, 26 nov 2010)

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  11. Vous etes , cher blogueur, si sombre mais si juste aussi ...

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  12. ...celle d ' avoir laisser flotter les rubans ...après le 1 er tour de 2007 .....
    ...ou une simple erreur de Loi électorale ....

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  13. Tu dis tout haut, et de manière si juste, ce que beaucoup pensent tout bas, qui ont bien tort de se taire ?

    Continue comme ça.

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  14. Il me semble que nos problèmes sont de plus en plus européens et que votre tendance gauloise à l'autoflagellation (une paille que vous voyez fort bien dans l'oeil des autres) s'applique tout aussi bien aux Grecs, aux Allemands et à ces deux pays devant lesquels force libéraux criaient naguère au "miracle", j'ai nommé l'Irlande et l'Espagne.

    Le problème dominant ne serait-il pas celui d'une Europe en panne, ne concevant qu'armures et boucliers devant l'étau américano-chinois au lieu de parler fièrement à ses deux branches, et d'abord de s'en donner les institutions ?

    Or la majorité sinon la totalité d'entre-vous n'était-elle pas pâmée devant la prétendue constitution Giscard, qui organisait cette paralysie en interdisant notamment de regarder les investissements extérieurs avec circonspection ?

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  15. Pour une fois, je suis d'accord avec vous.

    Mais ne vous leurrez pas : même si nous étions plus futés, nous serions obligés de démanteler le système d'assistanat généralisé que vous aimez tant, tout simplement parce qu'il est un énorme gaspillage clientélisme au-dessus de nos moyens.

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  16. Sans aller aux considérations économiques, obliger une partie de la population à travailler et à donner 70 % de son salaire à d'autres via l'Etat, ça porte un nom : l'esclavage.

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  17. quand aurais-je dit que j'aimais l'assistanat ?

    Le droit au travail est inscrit dans la constitution, si vous vous mettez à en réclamer l'application je suis votre homme !

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  18. Je m'étais peut-être réjoui trop vite de l'innovation consistant à motiver un arrêt. On trouvera un point de vue nettement moins enthousiaste sur le blog de Philippe Bilger : "Encore Saint-Omer", 26 novembre 2010.

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  19. C'est triste à dire : dans les domaines médiatiques, politiques et institutionnels, le passé récent nous enseigne à toujours attendre le pire. Cela s'applique particulièrement à l'appareil judiciaire.

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