J'entendais à la radio un commentateur avancer l'hypothèse suivante : les candidats ont des programmes (celui du PS pour soeur Marie-Ségolène) qui valent ce qu'ils valent mais sur lesquels ils ne sont jamais interrogés. On peut donc soupçonner que ceux qui posent les questions, ou plus exactement, ne posent pas les questions, sont aussi responsables que les candidats eux-mêmes du vide de la campagne ; autrement dit, ça serait l'incompétence des journalistes, incapables de comprendre autre chose que les scooters, les fiches et les petites phrases, qui serait pour une bonne part responsable du vide de la campagne.
Je ne sais pas comment sont formés les journalistes en France, mais j'aimerais bien savoir. En effet, grand dévoreur de presse à l'exception de la télévision (dont je soupçonne qu'elle ne relève pas le niveau), je suis souvent surpris par des contre-sens, des approximations, des parti-pris qui prouvent que le journaliste ne sait pas de quoi il parle et n'a pas pris la peine de se renseigner ; et ce non seulement dans des domaines dont je suis spécialiste (mais, après tout, il y a aussi des journalistes spécialisés), mais dans des domaines de pur bon sens.
Je me souviens d'une chronique impeccable à un détail près : le journaliste avait confondu exportations et importations.
Nul n'est parfait ni exempt d'erreurs, soit. Mais, tout de même, je considère que le temps que je dois passer pour recouper une information sur un sujet qui m'intéresse est normalement inclus dans le prix du journal.
Dernier exemple en date : le panel de l'ONU sur le climat, le GIEC en français, rend son rapport. Concert dans les medias, à l'exception de deux informations, minuscules, négligeables et par conséquent négligées : comment le GIEC a été constitué et fonctionne, où l'on s'apercevrait que l'unanimité y est la moindre des choses puisque les dissidents ont été exclus et une contre-expertise, ce qui est élémentaire en matière scientifique.
Bien sûr, comme toutes ces informations sont disponibles sur internet (vive internet), on peut, après quelques heures de recherche, se taper sur le ventre et éclater de rire avec un "Qu'est-ce qu'ils sont cons, ces journalistes !" Il a juste fallu avoir internet, de préférence lire l'anglais, et avoir quelques heures devant soi.
Je signale sur le même sujet que le pacte de M. Hulot est débile et que le refus de le signer est à porter au crédit des deux seuls candidats qui ont refusé. Ce sont, je vous le donne en mille, Jean-Marie Le Pen et Edouard Fillias, candidat libéral, qui prend le temps sur son blog d'argumenter son opposition.
Jacques Marseile publie un petit bouquin Les bons chiffres pour ne pas voter nul en 2007, qui se présente simplement : un sujet et un tableau de statistiques sur la page de gauche, une explication sur la page de droite. Tout y passe : chomage, éducation, dette publique, pouvoir d'achat, inégalités, précarité, exportations, etc .
De lecture rapide (2 ou 3 h), cet ouvrage, bien assimilé, doit vous permettre de passer pour un aigle de la connaissance en comparaison de n'importe quel journaliste vedette de la presse française (par un obscur retour de misérabilisme, je tiens que les plus connus ne sont pas les plus compétents).
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