samedi, février 03, 2007
C'est dit, nous allons griller comme des saucisses !
Mettant de coté pour quelques instants mon inquiétude vis-à-vis des très mauvaises décisions qu'il peut provoquer, j'avoue que j'ai bien ri en lisant les compte-rendus du rapport du GIEC sur le climat.
En effet, une telle unanimité médiatique dans le catastrophisme sur des bases si fragiles a de quoi provoquer une franche hilarité.
Décidément, beaucoup éprouvent une pulsion vers la religion païenne de la nature, déesse perturbée par l'homme maléfique (et, horreur, capitaliste). Après tout, si ça leur fait plaisir, je ne vais pas les contrarier dans leurs élans.
Je rappelle pour mémoire que, contrairement aux dires des medias, il n'y a pas unanimité parmi les scientifiques et que, de toute façon, les vérités scientifiques ne se décident pas à la majorité (le fait que la terre est ronde a été énoncé et prouvé environ 1500 ans avant d'être accepté par la majorité).
J'ai déjà énoncé ma position :
Et si nos gouvernants n'étaient pas si bêtes ?
Aujourd'hui, faisons un point sur les modèles climatiques numériques. Pour utiliser un modèle numérique pour faire des prédictions sur quoi que ce soit (on peut l'utiliser pour autre chose) et, encore plus pour prendre des décisions, il faut trois conditions :
1) Un état initial dont la connaissance est en rapport avec la précision espérée du modèle.
2) Une connaissance des lois régissant le phénomène étudié elle aussi en rapport avec la précision espérée et avec le domaine étudié.
3) Des recalages du modèle en rapport avec la précision espérée et avec le domaine étudié.
Sur les points 1) et 2), nous ne sommes pas au point en matière de climat et il est possible que nous ne le soyions jamais.
Quant au point 3, les seules possibilités de recalage sont l'étude du climat passé, or nous nous heurtons alors au point 1 pour effectuer des recalages corrects.
Illustrons les points 2) et 3) sur les modèles de résistance des matériaux, ce qui sera plus facile à comprendre.
Imaginons que l'homme n'ait jamais pu expérimenter hors de son domaine connu de l'utilisation des matériaux, comme nous ne pouvons pas expérimenter hors de notre climat. Il ne peut donc ni connaître ce qui se passe hors domaine ni recaler ses modèles.
L'homme ne sait donc pas que, quand on sort du domaine normal des matériaux, les lois changent, on passe de la déformation à la plastification puis à la rupture et à la ruine.
Ainsi, ignorant la rupture en bonne foi, un scientifique de notre monde imaginaire pourrait vous prouver une déformation de la Tour Eiffel de 100 m sous l'effet d'une certaine force grâce à un modèle numérique, et ce en toute honnêteté.
Non seulement, utiliser des modèles numériques climatiques actuels pour faire des prédictions n'a aucun sens, mais il est possible que ça n'ait jamais aucun sens.
Alors pourquoi un tel enthousiasme pour le catastrophisme ?
C'est un mystère de l'esprit, il s'y mêle des effets de position (c'est valorisant de se préoccuper de la Terre, d'autrui, etc.), des intérêts plus ou moins sordides (politiques, financiers), la joie de l'utopie (condamner ce monde ci pour mieux rêver qu'un autre monde est possible), le besoin du bruit médiatique (mieux vaut annoncer une catastrophe pour se faire entendre), le conformisme (les anti-réchauffistes sont traités de "négationnistes") etc. Mais c'est un autre sujet.
Je rappelle, à ceux qui auraient du mal à croire qu'un tel emballement collectif puisse reposer sur des bases erronées, les exemples passés de l'eugénisme et du marxisme, qui se présentaient tout deux comme scientifiques et qui eurent beaucoup d'adeptes pendant longtemps.
Si le passé sert de guide, nous pouvons dire que les illusions du réchauffisme passeront de mode, mais non sans avoir auparavant conduit à de bien mauvaises décisions, et peut-être des millions de morts (de ce point de vue, l'histoire de l'eugénisme et du marxisme n'incitent pas à l'optimisme).
Addendum du 4/02 :
Cet article sur le blog de Guy Sorman :
Atmosphère surchauffée
Décidément, je trouve cette hystérie réchauffiste de plus en plus ridicule. Le dernier feu d'artifice avant de passer de mode ?
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Que dénoncez vous au juste ? Le catastrophisme des médias ?
RépondreSupprimerLes conclusions du GIEC ?
Concernant le premier...pfff oui d'accord. Sur le deuxième point, par contre...
"Les vérités scientifiques ne se décident pas à la majorité!".
Certes. En l'occurrence voila un sujet difficilement reproductible en labo.... Il y a un réchauffement constaté et la cause de ce rechauffement est trés "probablement" d'origine humaine. Le rapport du GIEC n'est pas trop mal. Il progresse et est beaucoup plus précis mais néanmoins nuancé que celui de 2001. J'ajoute que les scientifiques sponsorisés par Exxon ne sont pas trés convaincants dans leurs argumentaires. (je n'ai plus le lien http sous la main).
Le problème de fond reste donc : que faire ? (désolé de citer Lénine).
Bref, mon cher Fabrice, j'aime votre blog, mais sur ce sujet je redoute de vous voir préféré avoir tort avec Sartre que Raison avec Aron ! Ce qui se serait un comble vous concernant !
Il n'est pas faux de penser que derrière le problème "climat" se pose un nombre de questions dont les plus dangereuses ne seraient pas tout de suite climatiques mais plutôt politique/idéologique ...
Bref dans ce débat, on a droit à tout (cf les réactions sur LeMonde.fr avant la votre) entre les malthusiens extrémistes et les dénonciations du liberalisme, de ceci, de cela...
Dans l'immédiat, je vous propose d'appliquer le pari de Pascal à l'hypothèse -notez que je dis hypothèse- "réchauffement". Attention, n'assimilez pas ce pari au principe débile de précaution. Dans le pari de Pascal, il y a un risque !
Quand à Allègre, il n'est pas totalement nul, mais il a un problème d'égo démesuré : je me souviens encore de lui à l'époque de la contreverse de la Souffrière (Tazieff avait eu raison, il ne fallait pas évacuer l'Ile). Vous vous en souvenez ?
Bref, considérer le rapport GIEC avec attention, prudence mais en l'occurrence adhérer aux conclusions sur le constat, ne conduit pas obligatoirement à voter Bové !!!! ni même à signer le pacte d'Hulot (lequel n'est pas totalement idiot non plus -taxe carbone- à l'exception de la logique de décroissance qui elle, je suis d'accord est une catastrophe...
Sur la question "Que faire ?", je pense que le message "Et si nous gouvernants n'étaient pas si bêtes ?" est suffisamment explicite.
RépondreSupprimerPour ceux qui sont convaincus de la réalité du réchauffement climatique, rapport du GIEC à l'appui, je conseille de faire une petit détour sur ce forum, sur lequel j'ai creusé la question plus que je ne pourrais le faire ici.
RépondreSupprimerCher DOMP,
RépondreSupprimerJe copie votre conclusion :
RCG (réchauffement climatique global), GES (gaz à effet de serre)
Pour résumer :
1. On n'est pas sûr qu'un RCG a bien lieu, bien qu'il y ait certaines présomptions. Plus crédibles, des RC locaux, ainsi que des refroidissements, également locaux. Rien que de très normal, en somme.
2. Les GES ne sont qu'une des causes d'un éventuel RCG. De nombreuses autres pistes existent, la moindre n'étant pas la source même de toute chaleur sur Terre : le soleil.
3. La part anthropique dans la présence de GES dans l'atmosphère est faible, et l'impact de cette part encore plus.
4. L'homme n'a pas la maîtrise de ces phénomènes, entre autres pour la raison ci-dessus évoquée, ainsi que pour des raisons économiques. Le retour à l'âge de pierre n'est pas une solution viable pour éviter un RCG.
5. Si RCG il y a, ses effets peuvent certes être négatifs pour certains, mais aussi bénéfiques pour d'autres. La part des choses est difficile à faire, et ce travail n'a pas encore été accompli.
6. Enfin, une grande proportion des informations sur le RCG diffusées via les medias est, au mieux, erronée, et au pire, un tissus de mensonges. Dès lors, sur quelles bases s'appuyer?
Ma préférée : Prince Phillip, Duke of Edinburgh, leader of the World Wildlife Fund: "If I were reincarnated I would wish to be returned to earth as a killer virus to lower human population levels." (Si je devais me réincarner, je souhaiterais revenir sur Terre en tant que virus exterminateur, histoire de limiter la population)
Très bon article. Je parle aussi un peu de ce sujet sur mon blogue dans la section écologie.
RépondreSupprimerJ'ai mis un lien vers votre blogue sur le mien. http://avenirdufutur.hautetfort.com
RépondreSupprimerN'hésitez pas à faire de même.
Cordialement.
Salut, les savants du GIEC avancent que leur prévisions sont fiables à 90%. Peut-on savoir quel est le degré de fiabilité des votres? L'intervalle d'indécision est fondamental dans ce genre de modélisations.
RépondreSupprimerMerci
"Peut-on savoir quel est le degré de fiabilité des votres? " Justement : je ne fais aucune prévision, je n'en ai pas besoin. C'est la beauté du raisonnement (qui n'est pas de moi, restons modeste). Le raisonnement est de dire l'homme s'adaptera au climat comme il l'a toujours fait, et que ça coutera toujours moins cher (parce qu'on sa'daptera que là où ça sera nécessaire) que des mesures tous azimuths.
RépondreSupprimerJ'ai bien peur que la beauté du raisonnement cache la faiblesse de votre argumentaire. Les experts du GIEC eux se basent sur des données comme tout bon scientifique.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne l' adaptation au climat, j'espère que l'on arrivera mieux a s'adapter que les dinosaures ne l'ont fait. A moins que les dinosaures ne sient aussi qu'une vaste supercherie destinée à nous ficher la frousse
"Les experts du GIEC eux se basent sur des données comme tout bon scientifique."
RépondreSupprimerJustement non, vous avez tort sur deux points :
> un scientifique s'appuie sur une théorie lui permettant d'interpréter les données, leur donner une interprétation. Sans théorie, les données ne disent rien. il se peut que les données contredisent une théorie en vigueur et donnent naissance à une nouvelle.
Les faits ne prouvent JAMAIS RIEN sans théorie associée (il arrive que la théorie soit implicite, mais elle existe)
> Le GIEC est biaisé, il ne regroupe pas tout le spectre des opinions. De plus, la science, comme l'art, ne se décide pas à la majorité, même forte.
"j'espère que l'on arrivera mieux a s'adapter que les dinosaures ne l'ont fait"
Copmparaison très éclairante de votre erreur de raisonnement : les hommes, contrairement aux dinosaures, pensent et s'adaptent.
"J'ai bien peur que la beauté du raisonnement cache la faiblesse de votre argumentaire"
RépondreSupprimerJ'ai donné en lien un argumentaire doté de suffisamment de références scientifiques et factuelles pour que la beauté du raisonnement n'ait pas à être la seule sur laquelle s'appuyer.
"En ce qui concerne l' adaptation au climat, j'espère que l'on arrivera mieux a s'adapter que les dinosaures ne l'ont fait."
N'ayez crainte. L'homme est la seule espèce un tant soit peu évoluée à être parvenue à s'adapter à tous les climats. Il ne fait pas le moindre doute que nous parviendrons à faire au moins aussi bien, si le besoin venait à s'en faire sentir, que nos ancêtres de 20 à 30 mille ans.
"N'ayez crainte. L'homme est la seule espèce un tant soit peu évoluée à être parvenue à s'adapter à tous les climats. Il ne fait pas le moindre doute que nous parviendrons à faire au moins aussi bien, si le besoin venait à s'en faire sentir, que nos ancêtres de 20 à 30 mille ans."
RépondreSupprimerJe rebondis sur votre dernier commentaire qui relève, au mieux, de l'insouciance. Si je comprends votre raisonnement, l'humanité est une unité dont l'avenir ne se lit qu'au travers de sa survie ou non. De ce point de vue, je suis d'accord, le réchauffement n'entrainera pas la disparition totale de l'humanité.
Le fait que l'humanité est parvenue jusque aujourd'hui n'empêche pas de se rendre compte qu'elle a connu de nombreuses victimes au cours de son histoire pour diverses raisons (guerre, famine, maladie) dont les descendants n'existent pas, car leurs ancêtres ont disparu précocément dans ces fatalités (ou non...).
Personnellement, je ne considère pas l'humanité comme un troupeau de gazelles poursuivi par une lione qui "abandonnerait" les plus faibles ou les plus vieux à la voracité du félin.
Je pense que l'homme (c'est ce qui fait son humanité, justement) se doit de tenter de protéger les faibles et malades qui sont dans son troupeau. c'est ce qui nous distingue, notamment, des gazelles.
Or, il n'est pas difficile de voir que si nous (Européens aisés) nous protégerons assez bien du réchauffement, il n'en sera pas de même pour d'autres régions exposées à une modification du régime des pluies ou une élévation du niveau des mers (pensons au Bangladesh) où les moyens financiers sont inexistants en terme de protection contre ces problèmes.
En conséquence, je rejette l'insouciance un peu facile et fataliste de votre commentaire.
"En conséquence, je rejette l'insouciance un peu facile et fataliste de votre commentaire."
RépondreSupprimerLe commentaire était certes un peu fataliste, mais l'ensemble de mes interventions sur le réchauffisme est économique : qu'est qui coûte le moins cher et à qui ?
Il est aisé de voir que l'adaptation coûte bcp moins cher qu'une diminution de l'émission des GES au résultat très hypothétique.
Or, par un mécanisme évident (proverbe chinois : quand les riches maigrissent, les pauvres meurent), les plus touchés par une récession due à la mise en pratique des idées réchauffistes seraient les pauvres.
Ah voilà ! Nous ne parlons pas de la même chose. Cela dit, pour un article sur les conséquences économiques, vous nous servez de bien longues remarques approximatives sur les modèles numériques en climatologie.
RépondreSupprimerEnfin bon, je ne partage pas non plus votre sens des priorités. Et puis, quand bien même, économiquement parlant, il suffit d'être capable de saisir la balle du marché des réductions de CO2; c'est ça aussi, l'adaptation...
"Nous ne parlons pas de la même chose." Mais si, nous parlons de la même chose : le climat en soi n'aurait aucune importance si il n'y avait pas des hommes pour y vivre. Et comme, jusqu'à preuve du contraire, l'économie est ce qui leur permet de vivre plus ou moins bien, ne pas se préoccuper d'économie est quelque peu désinvolte.
RépondreSupprimerMes remarques sont peut-être approximatives (encore que j'en crois le fond juste) mais certainement moins que les modèles climatiques !