Nous vivons dans une société de vieux égoïstes dont les jeunes sont les victimes. Bien sûr, ce n'est pas ce qu'on vous dira, tous les parents jureront qu'ils adorrrent leurs gosses.
Regardons d'un peu plus près.
L'enfance
Grâce à notre éthique moderne de singes bonobos, un petit sur deux a des chances de ne pas finir son enfance dans la famille où il l'a commencée. Rester ensemble à cause des gosses ? Quelle ringarditude ! La vie est courte, il faut s'éclater, vous dis-je. Enfilons nous les uns les autres, mes frères, dans la grande extase des «familles» recomposées.
Ensuite, le rôle le plus ingrat des parents, c'est d'être une barrière et un guide. C'est pénible de dire non et, c'est bien connu, tout ce qui est pénible est à proscrire absolument. D'ailleurs, on vous le dit, on vous le répète, c'est TRAUMATISANT. Laissons donc les enfants se croire les rois.
Quand ils seront adultes, ils feront la fortune des psychanalystes. Mais de quoi se plaignent-ils ? N'ont-ils pas été couverts de jouets ? Leur moindre caprice n'a-t-il pas été satisfait ? Justement, c'est bien le problème.
Et comme, décidément, toutes ces histoires d'éducation sont bien embêtantes et peu festives, on ne va pas se gâcher la vie à insister sur la lecture, l'écriture, le calcul et l'orthographe, ces vieilleries. Pour tout cela, il y a des ordinateurs, non ? Soyons de notre temps. Passons aux choses sérieuses : où allons nous en vacances l'été prochain ?
De toute façon, tant qu'il échappe aux pédophiles, c'est l'essentiel.
L'adolescence
Ca y est, le petit grandit et l'enfant-roi devient un adolescent frustré et inculte, qui, si il a quelques sensibilité, souffre de son inculture et de sa frustration. Il fait sa «crise d'adolescence». Comme c'est étonnant ! Il s'habille bizarre, il mange bizarre, il parle bizarre, il vit bizarre. Bref, il est bizarre. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Il se teint les cheveux en mauve, il a tellement de piercings qu'on le prend pour une publicité de Facom, il écoute de la musique (enfin, si on peut appeler ça de la musique).
Il nous pique déjà assez de colères, on ne va pas en plus se fâcher, des fois que ça le pousserait à se droguer. Et puis, vous savez les goûts et les couleurs ...
Les études
On aimerait bien qu'il travaille à l'école, mais bon, c'est pas trop son truc. Heureusement, le bac est donné, même si il a eu un peu de mal à le décrocher.
Ensuite la fac, c'est gratuit et il suffit d'avoir le bac. Il a une vocation : il s'intéresse à la psycho-sociologie de l'histoire de l'art.
Je veux bien reconnaître que ça n'a aucun avenir et que c'est un passeport direct pour l'ANPE, mais qui sommes nous pour contrarier une si noble vocation ? OK, nous sommes ses parents, mais ce n'est pas une raison : nous ne sommes ni paternalistes ni autoritaires.
Quelques politiciens viendront hypocritement faire des courbettes aux jeunes-avenir-du-pays à la télévision. Le jeune n'aura pas tout perdu.
L'entrée dans la vie active
Les bons emplois sont verrouillés par ceux qui les ont, c'est-à-dire les vieux. Par un phénomène physique et économique évident, plus il est difficile de virer les détenteurs d'un poste, plus il est difficile d'y entrer. On dit que les barrières à la sortie et les situations de rentes créent des barrières à l'entrée.
Plus prosaïquement, ça veut dire que le confort des vieux fait la précarité des jeunes. Jeune, réjouis toi, exulte, tu as le choix entre le chomage, les boulots précaires et les emplois sous-qualifiés (ta super-licence de psycho-sociologue de l'histoire de l'art se révèle un papier de merde sur le marché du travail, mais personne n'avait insisté sur ce point). C'est ainsi que j'ai vu une femme de ménage qui avait une licence ; frustrée, évidemment, et en plus pas très bonne femme de ménage.
Même chose pour le logement : les prix élevés, parce que les permis de construire sont distribués au compte-goutte, favorisent ceux qui sont propriétaires, c'est-à-dire, vous avez compris, les vieux.
Enfin, le jeune qui a réussi, par chance et par miracle, à se loger et à trouver du travail, voit la moitié de ses revenus pris par les impôts et autres prélévements obligatoires. Parce qu'il faut bien payer la Sécu des vieux, la retraite des vieux et la dette publique des vieux. Il ne manquerait plus que ce jeune con à qui on a tout donné rechigne à la solidarité entre les générations.
Car lui aussi, quand il prendra sa retraite à 80 ans, il pourra bénéficier de la solidarité entre les générations.
Quand je vous dis qu'on adorrre nos gosses ...
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Franck, j'ai bon espoir que les gens de ma génération détruiront d'eux-mêmes le système par répartition quand elles seront aux manettes, c'est-à-dire quand nous aurons 50-60 ans et que vous aurez 75-85 ans, que votre génération fera la fortune des fabricants de couche-culottes et que prolonger votre santé et votre vie coûtera tellement cher que nous ne pourrons plus donner à manger à nos enfants.
RépondreSupprimerArgggh ! Peste fulminante et triplement bubonique soit de votre damnée personne et de sa descendance jusqu’à la 13 génération.
RépondreSupprimerJe conclus de votre calcul que vous pensez être de 25 ans plus jeune que moi. Un faisceau d’indices concordants me laissant penser que vous avez plus de 13 ans, jai peur que vous ne me vieillissiez considérablement.
Je cours de ce pas me plaindre à mon fournisseur de crème anti-rides.
Mais non ! 25 ans est la différence moyenne communément admise entre deux générations.
RépondreSupprimerEt les crèmes anti-rides, c'est pour les femmes, jeune métrosexuel !
Allez, je vais faire mon pseudo jeune et commenter briévement par un
RépondreSupprimer"+ 1".
Sans doute, comme vous, j'adore qu'on me traite de vieux con retrograde et tradi, je le prend comme un compliment.
Evidemment qu'il aime ça ! j'en rajoute une couche car je suis de bonne humeur : quand je lis vos messages, je pense un truc du genre "ce type de 38 ans a la maturité d'un type de 40 ans".
RépondreSupprimerDe mes modestes 35 ans, je ne revendique aucune maturité acquise !
RépondreSupprimerQui suis-je pour penser que demain je ne pourrais pas apprendre d'un de "mes" étudiants de 19 !
Mes vieilles idées sont raisonnables
et cela vaut à mes yeux tout l'or du monde. La force d'une pensée libérale est son incontestable profondeur intellectuelle.
Je suis donc heureux de lire ici sous une forme revendiquée des propos qui me dépassent et me force à creuser certain sujet.
La culture libérale se mérite c'est une de ses qualités.
Allez, jfais mon sale rebelle djeun csoir : allé ziva, nick les vioks !
RépondreSupprimerBé oué qu'on les aime, les gosses. C'est pour ça qu'on est en train de les baiser sans que [presque] personne ne s'en aperçoive. Faut dire aussi, que cet amour, dans une certaine mesure, on l'a déjà subi nous-mêmes de la part des générations de nos parents et grand-parents.
RépondreSupprimerJe me demande s'il y aura un jour quelqu'un (parmi les politiciens, j'entends) qui dira aux gens (pas seulement les d'jeuns) : "Oyez, oyez, braves gens. Vos cotisations-retraite et autres, traitez-les comme si c'étaient des impôts parmi tant d'autres et ne vous attendez pas à pouvoir les retirer un jour et vivre décemment de votre retraite, car d'ici quelques années tout ce joli système va s'effondrer. Alors, chers amis, mettez chaque mois un peu de pognon à côté, autant que vous pouvez (même cent balles par mois, mais il faut commencer tout de suite) - c'est lui qui fera votre retraite"
En ce qui concerne les adolescents et leur éducation - que chacun fasse ce qu'il veut. La niaiserie de certains (parents et ados) fera le bonheur des autres. Par ailleurs, si quelqu'un est suffisamment riche pour pouvoir s'offrir le luxe d'étudier la psychosociologie de l'histoire de l'art - tant mieux pour lui, à condition qu'il n'attende pas que l'Etat garantira un emploi à tous ceux qui, vers l'âge de 19 ans, semblaient vaguement s'intérésser à cette passionnante matière. En ce qui concerne les bourses d'études, elles devraient : 1) dépendre des notes obtenues ; 2) favoriser les métiers déficitaires (ceux, ou il faut se bouger un peu les meninges). Si on combinait ça avec des examens d'entrée aux études (toutes les branches, même les plus farfelues), une bonne partie des facteurs de crise dans l'enseignement supérieur serait, au bout de quelques années (hélas oui, l'nertie de ce type de système est immersurable) en voie de disparition. Bon, je n'ose même pas penser à l'éventualité d'études universitaires payantes. Quel scandale ça ferait !
Passque les jeunes (les jeunes d'esprit, aussi, bien sur, independamment de leur age), comme ils sont jeunes et sympas, il leur faut tout, tout de suite, et gratos, en plus. Sinon, c'est de l'esclavagisme sanguinaire dix-neuviemesiecliste plus reac que ça tu meurs.