samedi, avril 24, 2010

La Grèce va faire défaut, et alors ?

La Grèce va faire défaut, c'est inscrit dans ses taux d'intérêts.

Le défaut de paiements est la forme étatique de la faillite.

Les salopards qui ont répété qu'«un Etat ne peut pas faire faillite», alors que ça arrive très régulièrement nous ont vraiment pris pour des cons. Passons.

Qu'est-ce que le défaut de paiement ?

C'est quand un Etat en déficit ne trouve plus de créanciers pour lui prêter de l'argent. A ce moment-là, il ne peut plus payer ce qu'il doit payer : les fournitures, les salaires des fonctionnaires, les subventions, les allocations, ses créances.

Il doit donc faire des choix : parmi tous ceux à qui je dois de l'argent, qui je choisis de ne pas payer en priorité ?

En général, tout le monde en prend pour son grade : les salaires des fonctionnaires sont diminués (on a vu jusqu'à un tiers), des allocations sont supprimées (1) et les créanciers sont spoliés.

La spoliation des créanciers s'appelle pudiquement «restructuration de la dette». L'Etat en défaut dit aux créanciers «Je vous dois 100, je ne vous rembourserai que 70. Et pas dans 10 ans comme prévu, mais dans 20 ans».

Le problème est le suivant : malgré les mesures d'urgence, un Etat en défaut reste en déficit, donc il doit trouver des créanciers, alors même qu'il vient de spolier ses anciens créanciers.

La seule manière d'y arriver est de prendre des mesures tellement drastiques que les créanciers n'aient aucun doute sur le fait qu'ils seront remboursés.

C'est là qu'intervient la FMI, à la fois comme prêteur et comme garant des mesures d'austérité.

Bon, après le défaut de la Grèce, que se passera-t-il ?

On passera au Portugal. Et à la France. Ca va être marrant de voir Strauss-Kahn, président du FMI, imposer à Nicolas Sarkozy ou à Martine Aubry les mesures d'austérité que nous refusons depuis quarante ans.

(1) : par exemple, en France, je supprime l'allocation parent isolé : un enfant, ça se fait à deux, ça s'élève à deux. Quand ce n'est pas le cas, cela résulte de choix personnels (pas obligatoirement du parent qui reste isolé, mais quoi ? On n'a qu'à mieux choisir avec qui on fait un enfant), ce n'est pas à la collectivité de payer pour des décisions personnelles idiotes et irresponsables (sauf éventuellement en cas de veuvage).

4 commentaires:

  1. Tiens, à ce propos, j'ai écouté hier le ministre allemand de l'économie, M. Schäuble, et il apparait clairement que les allemands sont furieux à l'encontre des grecs qui ont trompé tout le monde. Ils ne sont pas prêts à le leur pardonner... D'ailleurs, le ministre évoquait la date du 19 mai pour le versement d'une aide mais au train où vont les choses...
    Je sens que les prochains mois vont être sportifs ;))

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  2. Les quatre Etats qui ont les dettes les plus problématiques au monde sont dirigés par des socialistes : le Pakistan, le Vénézuela, la Grèce et l'Argentine. C'est vraiment curieux. Mais comme de bien entendu, les méchants libéraux seront accusés de tous les maux qui leur arrivent.

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  3. A propos de "méchants libéraux", je vous conseille la lecture du livre de Nicolas Lecaussin sur le capitalisme : un vrai régal et surtout une mine d'or pour tous ceux qui souhaitent contrer les mensonges ambiants!

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  4. Quels sont les pays qui sont sortis de l'ornière grâce à l'aide du FMI? Je veux dire avec moins de dettes qu'avant son intervention?
    -
    Les gouvernements sont bien plus interventionnistes envers la Grèce qu'ils ne l'ont été vis à vis des grandes Banques pendant la crise.
    Ceci dit, la Grèce ne sera jamais en mesure de rembourser sa dette, son appareil productif est resté sous-développé. Comme beaucoup de pays entrés dans l'UE au chausse-pied d'ailleurs.
    Ca sent le souffre.

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