Ces enculés de journalistes (il faut appeler les gens par leur nom) tentent d'orienter le débat (évidemment dans un sens ethnomasochiste et culpabilisateur) sur l'invasion migratoire que subit l'Europe en remplaçant la réflexion par l'émotion, à l'aide d'une photo d'enfant noyé. Le procédé est misérable.
Cette pourriture du journalisme est décrite avec prémonition par Jean Raspail dans Le camp des Saints.
Elle ne me touche pas : je sais que des milliers d'enfants meurent en Orient et j'y pense tous les jours. Je n'ai aucune raison de m'apitoyer sur celui qu'on me désigne pour des raisons politique plus que sur les autres.
Cet article, loin de se laisser emporter par l'émotion, offre une excellente analyse :
La photo d'un enfant syrien noyé, l'émotion et laparalysie des politiques
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Les flux migratoires actuels ne peuvent donc pas être comparés à ceux du XIXème
siècle ou des siècles précédents, comme certains intellectuels le font aveuglément
comme pour minimiser un problème qu'ils refusent de considérer de façon
réaliste. L'accueil en Europe ne peut être comparé à celui de la Turquie ou des
pays frontaliers du Moyen-Orient. Par ailleurs, les réfugiés qui restent à proximité
de chez eux, près des frontières, n'ont pas les mêmes objectifs que ceux qui
risquent leur vie pour arriver jusqu'à Calais. Il est donc illusoire également de comparer des flux qui n'ont rien de commun dans leur
sociologie ou dans la psychologie des individus qui les composent. La vérité, c'est
que l'accueil des migrants en Europe est une impasse. Pour paraphraser De Gaulle,
on pourrait dire que: «Ceux qui prônent l'[accueil massif] ont une cervelle de colibri,
même s'ils sont très savants».
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Crise des migrants : et si on relisait Lévi-Strauss ?
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L'anthropologue Claude Lévi-Strauss nous aide à mettre des mots sur ce
phénomène. De façon prophétique, il avait mis en garde contre les conséquences
de l'effritement des frontières au nom d'un universalisme et multiculturalisme
destructeur: «La fusion progressive de populations jusqu'alors séparées par la
distance géographique, ainsi que par des barrières linguistiques et culturelles,
marquait la fin d'un monde qui fut celui des hommes pendant des centaines de
millénaires, quand ils vivaient en petits groupes durablement séparés les uns des
autres et qui évoluaient chacun de façon différente, tant sur le plan biologique que
sur le plan culturel». Et Lévi-Strauss de s'en prendre au «mouvement qui entraîne
l'humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes
auxquels revient l'honneur d'avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui
donnent son prix à la vie et que nous recueillons précieusement dans les
bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins
certains d'être capables d'en produire d'aussi évidentes». Pour l'anthropologue,
«toute création véritable implique une certaine surdité à l'appel d'autres valeurs,
pouvant aller jusqu'à leur refus, sinon même leur négation. Car on ne peut, à la fois,
se fondre dans la jouissance de l'autre, s'identifier à lui, et se maintenir différent» .
Cette réflexion, d'une grande radicalité mais aussi particulièrement lucide, lui fut
durablement reprochée à une époque où l'antiracisme et le «sans-frontiérisme»
régnaient en maîtres.
La position de Lévi-Strauss, que nous défendons ici, est pourtant authentiquement
antiraciste. Elle découle de la haute idée que nous nous faisons des cultures qui ne
sont pas les nôtres. Pour «être soi» et ainsi préserver la diversité du monde (et
donc sa richesse culturelle), il faut non pas rejeter l'autre mais accepter une
certaine séparation, car «pour être soi» il faut nécessairement «ne pas être
l'autre». «On doit reconnaître», conclut Lévi-Strauss, «que cette diversité [du monde]
résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s'opposer à celles qui
l'environnent, de se distinguer d'elles, en un mot d'être soi : elles ne s'ignorent pas,
s'empruntent à l'occasion, mais pour ne pas périr, il faut que persiste entre elles une
certaine imperméabilité».
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