Par son témoignage, Philippe de Villiers confirme les intuitions que vous lisez sur ce blog.
♘ Les politiciens sont bien la lie de notre société. Cyniques, cupides, narcissiques, malhonnêtes, beaux parleurs sans aucun bon sens et, surtout, surtout, sans aucun souci du bien général.
Sa description de l'énarchie est ravageuse parce qu'il frappe au coeur de la monstruosité énarchique, l'ambition folle et criminelle de remplacer le gouvernement des hommes par l'administration des choses.
De Villiers se permet de citer les banques avec lesquelles les politiciens font équipe, par exemple Fillon avec Goldman Sachs (ne croyez pas qu’il soit pire que les autres, c’est juste un exemple). La question est : le politicien utilise-t-il la banque ou la banque utilise-t-elle le politicien ? Poser la question, c’est déjà un peu y répondre.
De Villiers a une tendresse pour Pasqua, un magouilleur à l’ancienne avec des buts politiques qui n’étaient pas tous personnels et carriéristes.
♘ Les gnomes de Bruxelles veulent abolir les nations, les Etats et les peuples européens pour les fondre dans un grand marché cosmopolite d’êtres déracinés et atomisés. Le sentiment pour les peuples européens qui transparaît dans les propos privés des eurocrates est pire que le mépris, c'est la haine.
Les discours sur la super-nation européenne ne sont qu’un leurre pour ces abrutis de peuples, en réalité les eurocrates veulent (bis repetita) abolir les nations. Tous les moyens sont bons, y compris, bien entendu, le Grand Remplacement.
Pour de Villiers comme pour moi, le début de la grande catastrophe, c’est Giscard, la conjonction de l’avortement et du regroupement familial, du progressisme et de l'européisme.
Il est possible pour un gnome de Bruxelles de devenir millionnaire avec cette politique grâce à ses fructueux rapports avec les lobbys. Pour montrer à quel point les gnomes de Bruxelles sont à part de notre monde, de Villiers fait remarquer qu’un quart des députés européens sont associés à un lobby LGBT.
Philippe de Villiers a réussi à me convaincre que les patrons sont un des moteurs du Grand Remplacement. Je n’y croyais pas parce que c’est idiot économiquement : l’intérêt économique n’est pas d’avoir des bons-à-rien sous-qualifiés mais des travailleurs très qualifiés pour augmenter la valeur ajouté et les profits. Mais que les patrons soient des brêles en macroéconomie ne devrait pas me surprendre.
Selon de Villiers, c’est foutu pour cette génération. Tous les souverainistes de combat ont disparu de la scène, Seguin, Pasqua, Le Pen père, lui-même. Il garde la foi, mais sans lui donner un contenu concret.
♘ Les pages les plus émouvantes sont sur Soljenitsyne et sa visite en Vendée pour rendre hommage aux victimes des colonnes infernales de la révolution. Ce géant du XXème siècle a été complètement ignoré par la France qui cause dans le poste, sauf par ceux qui l’ont insulté.
Quant à l’oubli de l’esprit, de Villiers s'attriste du suicide de l’Eglise. Il cite un évêque regrettant en public « l’emprise de l’Eglise sur la Vendée », « oubliant » de lancer des invitations pour la visite de Jean-Paul II et demandant à ce que le public soit tenu à distance. Et cela ne risque pas de s’améliorer : le pape François nous fait un Vatican 3 rampant. Quoiqu'en dise le pape actuel, l'Eglise devient de plus en plus, au moins en Occident, une ONG bien-pensante, vaguement social-démocrate, vide d'esprit et courant après la mode.
Philippe de Villiers, après avoir présenté au milieu de son livre l’islamisation comme inéluctable (un monde spirituellement consistant rentre comme dans du beurre dans un monde spirituellement vide), conclut avec plus d’optimisme sur la Russie, Poutine et Soljenitsyne.
Il pense, et je suis assez d’accord, que la clé est de savoir si l’Europe molle va se détacher des Etats-Unis et se rapprocher de la Russie. Pour l’instant, nous sommes dans la soumission atlantiste complète. Il n’est pas sûr que cela soit durable. De Villers admire Poutine beaucoup plus que moi. Mais je le rejoins sur l’importance de la Russie dans l’avenir de notre continent.
Il rappelle que Soljenitsyne nous conseillait de ne pas désespérer. Nous allons beaucoup souffrir, nous n’en sommes qu’au début, mais des étincelles d’esprit européen réapparaîtront du fin fond du désespoir.
De Villiers finit sur l’antique gesta dei per Francos (qu’on doit traduire, puisque les latinistes disparaissent : les actions de Dieu à travers les Francs). La France est la nation christique, pour le meilleur et, en ce moment, pour le pire. Son emblème n’est pas un puissant animal, lion, aigle, léopard, mais le fragile lys rappelant le linceul du Christ.
Quand les Français auront retrouvé leurs esprits, j’ai du mal à croire que quelques milliers de traine-savates barbus leur poseront problème. Mais tant qu’ils ne retrouvent pas leurs esprits, tout leur pose problème, même le simple fait de vivre.
jeudi, octobre 22, 2015
Le moment est venu de dire ce que j’ai vu (P. de Villiers)
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