La stratégie vis-à-vis de l’Etat Islamique me semble assez simple à exposer et beaucoup plus difficile à mettre en œuvre. Jusque là rien que de très normal.
L’EIIL a un discours messianique : «Nous sommes le vrai califat. La seule terre où les musulmans authentiques peuvent vivre selon les règles de l’islam. Nos victoires sont le signe qu’Allah bénit nos actions».
Il se peut donc qu’une stratégie de containment suffise, comme face à l’URSS, autre messianisme. Une fois contenu, soit l’EIIL se normalise façon Arabie Saoudite (normalisation toute relative, je l’admets), soit il s’écroule sous le poids de ses contradictions (est-il possible de faire vivre ensemble et par la force des populations naturellement divisées, selon une loi rigoriste ? A coté de l’EIIL, la Corée du Nord va passer pour un paradis de la joie de vivre).
Avant même de contenir l’EIIL en Irak, en Syrie et en Libye, nous avons quelques problèmes à résoudre :
- Le containment à domicile. Chez nous, il faut aussi remettre les islamistes à leur place, c'est prioritaire par rapport à la guerre lointaine, qui paraît une diversion d'une guerre plus proche. Malgré les rodomontades et les belles déclarations, nous n’en prenons pas le chemin. Nous sommes à mille lieues de la solution napoléonienne : mettre les musulmans face à leurs responsabilités en leur posant des questions précises (mise à mort des apostats, obligation du djihad, soumission de la femme, interdits alimentaires et vestimentaires, etc.).
- Les « amitiés » avec des pays, pétromonarchies et Turquie, alliés à l’EIIL.
Nous ferions mieux d’abandonner ce combat aux Russes et aux Américains (après avoir résolu les problèmes dont je vous parle ci-dessus, histoire que notre choix stratégique n’apparaisse pas comme une reculade) et de nous concentrer où nous pouvons réellement avoir un effet, en Afrique.
Cela suppose que nous ayons une stratégie intelligente, ce qui est loin d'être le cas, comme le prouvent nos errements diplomatiques. Je n'aime pas Laurent Fabius mais c'est un peu facile de tout lui mettre sur le dos. Il a toute une administration et tout un gouvernement derrière lui et le résultat n'est pas brillant.
Bref, nous sommes mal partis et nous ne sommes pas près d'arriver.
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