Paul-François Paoli : «Cette gauche fâchée avec la nation»
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La France appartenant à tout le monde [dans la vision gauchiste],
comme le proclamait Danielle Mitterrand, un djihadiste de nationalité française qui combat
son pays n'est pas un scélérat ni un traître, c'est un Français qui a mal tourné et
qu'il faut rééduquer. Cette rhétorique relève d'une forme perverse de
«compréhension», qui en dit long sur une certaine gauche qui a toujours couvé, en
son sein, un esprit de trahison - que l'on se souvienne des porteurs de valise du
FLN. Face à cette réalité, la droite est paralysée car elle a toujours peur qu'on lui
jette Vichy à la figure.
[…]
Certaines élites se sont tellement
identifiées aux valeurs des droits de l'homme dont tout «citoyen du monde» peut
se réclamer qu'elles ne savent plus très bien ce que ce pays peut revendiquer de
singulier, à part ses fromages ou son industrie du luxe. Comment acculturer les
nouveaux venus à un pays qui ne sait plus se dire ou mettre en valeur sa
civilisation et sa langue? J'affirme dans mon livre que personne ne s'est jamais
intégré à des valeurs. On devient français ou pas, c'est un processus plus ou moins
conscient qui s'inscrit dans la durée. Ce devenir passe par l'appropriation d'une
langue et une identification à ses proches, il relève aussi du désir de ressembler.
Ce pour quoi je suis sceptique sur la pertinence du droit du sol, procédure à
travers laquelle on vous attribue une nationalité que vous ne demandez pas.
Quelle valeur peut bien avoir ce que l'on vous donne sans que vous l'ayez désiré
ou voulu? Devenir français suppose une forme d'empathie qui n'a rien à voir avec
le nationalisme mais relève simplement de l'amitié pour un pays qui vous est
devenu familier. Trop de Français ont l'impression que la France est devenue une
sorte de McDonald's où l'on vous dit: «Venez comme vous êtes.»
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Un intégriste [islamiste. Cela va sans dire, ce qui signifie que les intégristes chrétiens ne doivent pas être si dangereux que certains le prétendent] sur le plateau de Canal + : Céline Pina interpelle Najat Vallaud-Belkacem
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J'aimerais pouvoir dire [comme réaction au silence de Mme Vallaud face à l'islamiste] : de la stupéfaction, hélas si cela me choque profondément,
cela ne m'étonne pas pour autant. J'ai écrit il y a quelque temps que ce qui
développe un fort sentiment d'insécurité chez les Français, ce sont moins les
attaques des islamistes que le silence de la classe politique quand il s'agit de
défendre nos principes et ce que nous sommes. Cette séquence illustre
parfaitement ce propos.
[…]
Ce qui est arrivé au ministre de l'éducation aurait pu arriver à presque tous les
membres de notre classe politique, droite et gauche confondue. Mais la gauche a
un double problème, elle abrite en son sein des islamo-gauchistes, qui sont bien
plus que les idiots utiles des islamistes. Ils en deviennent leurs hommes de main et
leur servent de caution morale et de certificat de respectabilité. Ils assurent même
leur sale boulot de délégitimation de nos principes laïques et républicains, en
essayant de faire passer tous les lanceurs d'alerte pour des islamophobes et en leur
reprochant de faire le jeu du FN. Ils ont manifestement tout compris des stratégies
d'intimidation des islamistes et les mettent en oeuvre au sein de la gauche et à
l'intérieur des partis, chassant les républicains pour les remplacer par des
communautaristes ou des hommes sans conviction, pour qui la politique est un
plan de carrière.
[…]
Quant à notre gouvernement, il est toujours aussi peu clair quand il s'agit de
désigner l'ennemi. Or le refus du président de la République de désigner
clairement le terrorisme islamiste nous fragilise. Les Français ont parfaitement
compris quelle violence ils affrontaient, voir leur gouvernement refuser de le dire
ne peut s'interpréter que de deux façons: ils sont dans le déni par refus d'agir (ils
ne prennent pas la mesure du phénomène) ou ils sont dans le déni par incapacité à
agir (ils n'ont pas de grille de lecture de ce qui nous arrive ou ne le comprennent
pas). Dans les deux cas, le danger n'est pas combattu et la population se retrouve
en première ligne.
Pourquoi une telle prudence ? Cela traduit-il une peur ou une forme de
complaisance? Cet incident fait suite à la polémique autour de l'Observatoire
de la laïcité. Certains responsables politiques ont-ils trahi ce principe ?
Cela traduit probablement autant de la peur que de la complaisance, mais peut-être
aussi une abyssale inculture, comme la difficulté de sortir d'un mode de
fonctionnement quand on n'a plus de projets communs à défendre ni de rêves à
porter.
[…]
Écoutez tous nos politiques. Bien rares sont ceux qui ne vous donnent pas envie de
rire quand ils prononcent le mot France. On dirait que ce mot est trop gros pour
leur bouche, qu'il les gêne. Ils ne sont pas plus à l'aise avec les mots «patrie»,
«république», «nation», «peuple», comme si cela ne signifiait plus rien pour eux,
que des références obligées à un patrimoine enterré. En revanche parlez-leur de
«vivre ensemble», d'«intermodalité», de «transversalité» et d'«horizontalité» et ils
retrouvent des couleurs. Les mots de la politique ne sont plus les leurs, le langage
de la technocratie est leur référence. Malheureusement, ces mots ne permettent
pas de penser le monde, seulement de l'administrer, ils ne sont pas porteurs de
projets, ils ne font pas le lien entre le monde de l'action et celui de l'intention. Ils
ne créent ni sens, ni monde commun, et donc ne peuvent faire le lien entre les
hommes.
Enfin certains sont surtout piégés par les réalités locales: ils n'ont pas d'utopie à
proposer, pas de projet à construire, il ne leur reste que l'électoralisme et donc la
manipulation de population ciblée pour asseoir leur pouvoir. Or, sur certains
territoires comme la Seine Saint-Denis, le noyautage par les islamistes des
associations et de certaines institutions fait qu'il n'est pas possible de garder sa
place sans passer sous les fourches caudines des islamistes. Mais cela ne marche
que parce que le reste de la population s'est
arrêté de voter, faute d'offre politique qui lui corresponde. Car aujourd'hui, à
droite comme à gauche, il n'y a plus d'offre politique laïque et républicaine. Et l'on
peut demander ce qu'il reste de l'autorité de l'Etat.
L'épisode de l'Observatoire de la laïcité nous le prouve, qui voit un haut
fonctionnaire refuser la mise en garde du Premier ministre, lui répondre par voie
de presse de façon inadmissible et qui est pourtant confirmé à son poste alors qu'il
a décrédibilisé l'institution qu'il dirige et déstabilisé l'autorité de l'État.
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Mme Vallaud se défend en plaidant la sidération. Je la crois assez volontiers. Mais une telle sidération n’aurait pas saisi Philippe de Villiers, pour des tas de raisons que je vous laisse deviner (certaines sont dans l'article mais pas toutes).
mardi, janvier 26, 2016
La Soumission : un abandon de tous les jours
Libellés :
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Mme Vallaud
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