Il souffle un certain vent d'optimisme chez les conservateurs européens, qui sentent bien que le sens de l'histoire (auquel ils sont censés ne pas croire) souffle dans leur sens.
Mais, quand on regarde la dure réalité, le recul de l'européisme est minime, pour ne pas dire inexistant : quelle directive, quelle procédure importante, quel fondement du pouvoir européiste a été changé ? Aucun. Même le Brexit n'est toujours pas effectif et tous les signes pointent vers un échec.
C'est pourquoi la mise en garde d'Edouard Husson est salutaire :
A tous ceux qui croient que le sommet européen des 27, 28 et 29 juin a été un échec
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Tant que Giuseppe Conte ne met pas en cause l’architecture de la BCE, il est utile : il aide à canaliser les populismes ; il peut s’allier avec la Bavière ou la Hongrie qui sont plus rigoureuses budgétairement parlant que l’Italie. Pendant ce temps, le débat ne porte pas autant qu’Emmanuel Macron le voudrait sur l’avenir de la zone euro. Mais n’est-ce pas dangereux de trop parler des choses ; au lieu de les traiter à huis clos et de les sortir du chapeau du Conseil ou de la Commission quand c’est opportun ?
Le refus de donner prise au débat sur les questions qui sont au coeur de l’appareil de pouvoir européen reste une très grande force de l’Union Européenne. Qui décide ? Comment ? Quelle est l’efficacité réelle des politiques mises en place ? Personne n’est capable de le dire mais, jusqu’à maintenant, la capacité à résister à tous les assauts jugés démagogiques a rassuré les marchés.
J’entends bien monter les mécontentements, je vois bien que Madame Merkel, en déstabilisant l’espace Schengen, a mis ses confrères chefs de gouvernement dans une situation délicate. Mais il ne faut pas sous-estimer les ressources dont dispose encore la bureaucratie que nous appelons « bruxelloise » par facilité. Les dirigeants européens, à Bruxelles, Francfort ou dans les gouvernements nationaux, peuvent considérer qu’ils ont le temps pour eux, que la zone euro est « too big to fail ». C’est en tout cas la carte qu’ils ont l’intention de jouer encore durant plusieurs années.
Je ne dis pas que les partisans du réel soient condamnés à affronter en vain les défenseurs de l’utopie européiste. L’histoire de l’Europe est un cimetière de mauvais gouvernements, renversés pour ne pas avoir tenu compte de la réalité. Mais les illusions ont la vie longue. Machiavel sert à tous ceux qui veulent entretenir la manipulation. Et il faudra beaucoup de réalisme aristotélicien pour ébranler son assise.
Si vous avez décidé de porter le fer dans les failles de la cuirasse de votre adversaire, préparez-vous à un combat long et, au départ, asymétrique. Cuirassez-vous comme il faut vous-même. Acceptez d’être un temps ostracisé. Soyez constant et patient.
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On ne sortira pas de cette vérité toute simple : l'européisme est la prison des peuples et les barreaux de cette prison sont faits d'Euros. Tout ce qui n'attaque pas l'Euro est dommageable diversion, resserre en douce les noeuds de la camisole.
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