lundi, décembre 17, 2018

Grégor Puppinck : « Quand la justice fait passer les sentiments avant le bien commun »

Grégor Puppinck : « Quand la justice fait passer les sentiments avant le bien commun »

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Contrairement à ce que l'on entend beaucoup, ce désordre universaliste n'est pas chrétien. Au contraire. Certes, l'Église catholique enseigne avec raison que les exigences de la charité dépassent celles de la justice, mais elle précise aussitôt que la charité ne doit pas s'exercer contre la justice. La charité doit être ordonnée au bien commun, du plus proche au plus éloigné, si bien que l'on ne saurait, sans commettre d'injustice, aider son voisin aux dépens de ses enfants, ou des étrangers aux dépens de ses concitoyens, fut-ce au nom de la fraternité. En un mot: «charité bien ordonnée commence par soi-même».

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Il est vrai que dans la Lettre aux Galates, Saint Paul a proclamé qu'« il n'y a plus ni juif ni grec, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme », mais il ne parlait pas de l'humanité dans son ensemble, mais exclusivement des personnes ayant reçu le baptême et qui ne font alors « plus qu'un dans le Christ Jésus ». Il parlait de l'Église, et peut-être aussi de la fin des temps.

Or, on a le sentiment que la République voudrait faire mieux que l'Église et établir dès maintenant une fraternité universelle sans autre baptême que le fait d'être humain. Catholique veut dire universel en Grec, mais l'universalisme relève d'une tout autre religion: celle de l'Humanité. Le salut qu'elle attend est immanent et consiste en l'unification pacifique de l'humanité. Peut-être voit-elle dans ce sacrifice de l'identité nationale à l'accueil de l'étranger un geste héroïque par lequel la société pourrait renaître, purifiée et transfigurée, élevée à l'universalité. Cette idée de renaissance à travers le sacrifice est profondément chrétienne, mais il faut croire en l'Humanité plus qu'en soi-même pour estimer que ce sacrifice en vaille la peine, pour donner l'exemple d'une nation qui se dissout dans la globalisation.

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Cette fraternité universelle est bien une vertu chrétienne devenue folle. Ce sont d'ailleurs les nations dont le catholicisme est resté le plus orthodoxe qui, en Europe, résistent le plus à cette dissolution: Slovaquie, Pologne, Hongrie et maintenant Italie. Celles-là mêmes qui ferment leurs frontières sont aussi celles qui encouragent la natalité, qui veulent encore croire en leur avenir en tant que peuple et culture. Ce sont aussi celles qui ont refusé de signer le Pacte de Marrakech.

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Aujourd'hui, nous sommes dans la situation paradoxale où les autorités publiques tendent à tolérer l'aide illégale portée aux « migrants irréguliers » et à sanctionner durement l'opposition de certains « identitaires » à l'entrée irrégulière sur le territoire, alors même que leurs méthodes ne violent pas la loi.

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La résistance et les ‘préjugés' des peuples qui veulent défendre leur bien commun, notamment culturel, apparaissent alors comme autant d'obstacles à la réalisation du rêve d'unification de l'humanité par les migrations.
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