Nous vivons un naufrage éducatif.
Certains psychologues tiennent que le matriarcat intégral que nous subissons est une figure inédite dans l'histoire, aux conséquences imprévisibles.
Dans l'éducation traditionnelle qui remonte (au moins) à l'Antiquité, l'alternance de la protection maternelle et de l'exigence paternelle préparait les enfants à être des adultes affrontant la réalité du monde.
Aujourd'hui, les enfants, élevés dans le mensonge qui consiste à leur faire croire qu'ils sont le centre du monde, étouffés par la sollicitude des vraies mères et des mères-bis que sont devenus les pères biologiques, découvrent à l'entrée de l'âge adulte que leur vie était bâtie sur une tromperie. C'est la fameuse crise de l'adolescence.
Au lieu d'avoir eu toute l'enfance pour se préparer à affronter le monde, ils doivent en quelques années turbulentes se forger les armes et les outils qu'on a refusé de leur enseigner. Il est bien normal qu'ils n'y réussissent qu'imparfaitement.
Quelles conséquences ?
La première conséquence, nous l'avons déjà sous les yeux : une décadence évidente de la vie sociale, intellectuelle et spirituelle. On ne compte plus les comportements et les idées marqués par la frustration, la puérilité et le caprice.
Je redoute que l'ère des conséquences n'en soit qu'au commencement.
On a pu décrire le nazisme comme la politique des enfants sans père, Hitler faisant office de père de substitution.
Mais il est une autre politique des enfants sans père possible : le retour dans le giron maternel d'où la méchante réalité nous a arrachés.
Une figure castratrice comme Ségolène Royal pourrait parfaitement incarner cette dictature maternelle du conformisme, de la fusion communautaire. Je crois d'ailleurs que cette dimension n'est pas absente de l'enthousiasme qu'elle a suscitée en 2007 : je suis frappé par le registre émotionnel et affectif de ses partisans.
En politique, c'est sûr, les années qui viennent vont être passionnantes. Heureuses, c'est moins sûr.
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