Cette conférence est très intéressante car ce qu’Obertone raconte avec des mots simples sur les effets de la télé (l’homme est un animal domestique et la télé est l’instrument du maître (1) ), sur les effets de la vie moderne sur l’instinct de survie (il n’est pas naturel pour un humain de vivre quotidiennement avec des milliers d’inconnus, ça débranche ses signaux d’alarme), sur la diminution de la mémoire qui favorise les manipulations, sur le fait que les arguments rationnels ne convainquent pas, que la peur d’être séparé du groupe est bien plus puissante etc. est l’expression vulgarisée d’un siècle de recherches sur nos comportements collectifs et sur le fonctionnement de notre cerveau. A chacune des affirmations d’Obertone, correspondent des expériences sociologiques, certaines d’ailleurs assez marrantes en même temps que dérangeantes.
Le point le plus important est que notre cerveau fait miel de tout, ce qu’on absorbe consciemment mais aussi inconsciemment, et ce n’est pas parce qu’on a oublié quelque chose qu’on ne l’a pas reçue et que ça n’a pas laissé une trace malgré nous. Une expérience est de faire dire aux gens ce qu’ils n’aiment pas manger, puis on leur projette un film où, dans le flux de l’action, cette chose est présentée dans une situation agréable. Hé bien, l’appétence pour ces choses augmente dans des proportions significatives. Et si, au lieu de projeter un film, on entoure les cobayes de mangeurs de la chose qu’ils n’aiment pas, c’est 80 % qui mangeront cette chose.
C’est pourquoi il faut absolument débrancher les trucs « en continu », les BFM, France Info et compagnie et aussi vivre dans une grotte avec juste votre clan, genre Rahan l’homme des âges farouches (bon, là, j’exagère un peu, mais c’est important de s’isoler physiquement de temps en temps, c’est d’ailleurs pour cela que les gens sont si attachés aux vacances). Comme disait à peu près Bernanos, le monde moderne est un complot permanent contre la vie intérieure et contre la liberté de l’esprit.
***************
(1) : j’avais déjà entendu cette anecdote sur les gens tellement en crise d’être privés de télé qu’ils mordaient le réparateur. A un niveau moindre, je connais un couple, qui, en vacances dans un appartement sans télé, a eu pour première action d’aller acheter un téléviseur.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire