Recueil des écrits clandestins d'un théologien de grande réputation, le Père Gaston Fessard (non, toute l'Eglise française n'était pas pétainiste).
La ligne est gaulliste : un gouvernement sous la domination de l'ennemi n'est pas légitime et mieux vaudrait qu'il n'y en ait aucun. Tous les arguments justifiant le gouvernement de Vichy ne font pas le poids face aux arguments opposés.
Fessard ne se laisse absolument pas prendre à la fable christique du « don » de la personne de Pétain à la France « pour atténuer son malheur ». Il connaît trop bien Pétain, son aigreur et son ambition personnelle (qu'oublient les défenseurs actuels de Pétain).
Fessard est bien plus dévastateur pour Pétain et pour les pétainistes que ne l'est de Gaulle. Parce qu'on ne peut pas lancer contre lui l'accusation spécieuse d'être un intrigant, un arriviste, un ambitieux manipulateur et diviseur, comme le font contre de Gaulle les pétainistes. Fessard ne peut pas être accusé de grand-chose par ceux qui veulent éviter d'entendre ses arguments.
L'intérêt de ces textes est que, même si certains sont destinés à une diffusion clandestine grand public, ils sont d'une haute tenue intellectuelle. Comme dirait un collègue, « ça envoie du steak » (on notera - toujours ma marotte du rapport complexe entre courage intellectuel et courage physique- que Fessard a combattu tout jeune entre 1915 et 1918 et de nouveau, plus vieux, en 1940).
Raymond Aron disait de de Fessard : « Si l'on se souvient de ses prises de positions successives, il est difficile de ne pas admirer sa clairvoyance et son courage ».
Evidemment, quelques passages ont des échos très actuels, nous sommes depuis longtemps, depuis Pompidou, gouvernés par des princes-esclaves, Emmanuel Macron n'étant que le plus esclave de tous.
Depuis le début, je classe le phénomène Macron sous la rubrique du « néo-pétainisme ». Je considère le vote Macron (premier, second tour, législatives, municipales, c'est tout un à mes yeux) comme une forme de trahison pétainiste.
J'aime bien le petit dialogue de Serge Federbusch :
_ Que représentent au fond que les Gilets Jaunes ?
_ Le patriotisme.
_ Et Emmanuel Macron ?
_ Le contraire.
Revenons au livre dont je vous parle.
Revenons même un peu avant.
Munich 1938 (je tire cela d'un autre livre de Fessard : Autorité et bien commun).
En 1938, Fessard est anti-munichois avec la bonne analyse, sauf qu'il ne va pas jusqu'à prôner fermement l'alliance russe (donc communiste). Certes, elle est sous-entendue dans le choix de s'opposer aux desseins hitlériens (le renvoi dos à dos par Fessard du nazisme et du communisme, qui lui vaudra quelques ennuis après guerre, est limpide. Mais il n'aurait pas du l'empêcher d'en tirer des conclusions circonstancielles).
Il écrit également (toujours aussi clairvoyant) que, si la France perd la guerre qui vient, il ne faudra pas qu'elle se compromette même si l'ennemi doit nous dominer pendant mille ans. Un peuple qui se compromet meurt, car il perd son âme, alors qu'un qui ne se compromet pas peut renaître plusieurs générations plus tard (la Pologne, l'Irlande, Israël).
C'est exactement l'argument de Churchill au printemps 1940 ! Comme quoi le gaullisme de Fessard (comme celui de de Gaulle !) n'est pas un coup de tête, il est mûrement réfléchi.
Vichy 1940 (là, c'est le temps du prince-esclave, pour ceux qui suivent mon billet alambiqué).
Dans les années de guerre, sa position est claire : l'outil du prince, qui justifie qu'on lui obéisse, est la souveraineté, grâce à laquelle il peut poursuivre le bien commun, à savoir protéger et faire prospérer la nation dont il a la charge.
Autrement dit, légitimité et souveraineté sont indissolublement liées. Les abandons de souveraineté sont nécessairement des abandons de légitimité.
La souveraineté est binaire : soit on est souverain, on peut oeuvrer pour le bien commun, soit on ne l'est pas.
Un prince qui n'est plus souverain, comme Pétain jadis, comme Macron aujourd'hui, n'est pas en droit d'exiger l'obéissance.
D'ailleurs, c'est bien ce qu'on voit avec Macron : pour se faire obéir, il n'a plus que la matraque, le procès, la prison et le fisc. Ou l'orgie de terreur épidémique avec la complicité des medias criminels. Il a perdu toute autorité parce qu'il n'a pas de légitimité.
En politique comme en justice, on ne peut arguer de sa propre bêtise. L'excuse « on pouvait pas savoir » est une lâcheté et une imbécilité, car vous aviez le même accès aux informations que d'autres qui ont mieux choisi que vous. Les cathos qui ont voté Macron (que j'ai le plus grand mal à pardonner) sont responsables de toutes les saloperies macronesques, ils n'ont aucune excuse (1).
Je l'écris d'autant plus aisément que, si j'ai jugé dès le départ correctement Hollande et Macron, je me suis fait des illusions sur Sarkozy. Jamais je n'ai dit « je pouvais pas savoir », j'ai dit « j'ai été con, on ne m'y reprendra plus ».
************
(1) : un « catho » qui vote Macron n'est pas catholique. Il pourra bien aller à la messe tous les dimanches et participer à des oeuvres, il ne sera pas catholique. C'est comme voter nazi ou voter communiste. C'est plus qu'un choix politique, c'est une conception de l'homme : Macron croit en l'homme infiniment plastique, qui peut s'auto-engendrer.
Si un électeur de Macron se croit catholique, c'est qu'il est égaré spirituellement. On n'imagine pas Bloy ou Bernanos votant Macron.
L'intérêt de ces textes est que, même si certains sont destinés à une diffusion clandestine grand public, ils sont d'une haute tenue intellectuelle. Comme dirait un collègue, « ça envoie du steak » (on notera - toujours ma marotte du rapport complexe entre courage intellectuel et courage physique- que Fessard a combattu tout jeune entre 1915 et 1918 et de nouveau, plus vieux, en 1940).
Raymond Aron disait de de Fessard : « Si l'on se souvient de ses prises de positions successives, il est difficile de ne pas admirer sa clairvoyance et son courage ».
Evidemment, quelques passages ont des échos très actuels, nous sommes depuis longtemps, depuis Pompidou, gouvernés par des princes-esclaves, Emmanuel Macron n'étant que le plus esclave de tous.
Depuis le début, je classe le phénomène Macron sous la rubrique du « néo-pétainisme ». Je considère le vote Macron (premier, second tour, législatives, municipales, c'est tout un à mes yeux) comme une forme de trahison pétainiste.
J'aime bien le petit dialogue de Serge Federbusch :
_ Que représentent au fond que les Gilets Jaunes ?
_ Le patriotisme.
_ Et Emmanuel Macron ?
_ Le contraire.
Revenons au livre dont je vous parle.
Revenons même un peu avant.
Munich 1938 (je tire cela d'un autre livre de Fessard : Autorité et bien commun).
En 1938, Fessard est anti-munichois avec la bonne analyse, sauf qu'il ne va pas jusqu'à prôner fermement l'alliance russe (donc communiste). Certes, elle est sous-entendue dans le choix de s'opposer aux desseins hitlériens (le renvoi dos à dos par Fessard du nazisme et du communisme, qui lui vaudra quelques ennuis après guerre, est limpide. Mais il n'aurait pas du l'empêcher d'en tirer des conclusions circonstancielles).
Il écrit également (toujours aussi clairvoyant) que, si la France perd la guerre qui vient, il ne faudra pas qu'elle se compromette même si l'ennemi doit nous dominer pendant mille ans. Un peuple qui se compromet meurt, car il perd son âme, alors qu'un qui ne se compromet pas peut renaître plusieurs générations plus tard (la Pologne, l'Irlande, Israël).
C'est exactement l'argument de Churchill au printemps 1940 ! Comme quoi le gaullisme de Fessard (comme celui de de Gaulle !) n'est pas un coup de tête, il est mûrement réfléchi.
Vichy 1940 (là, c'est le temps du prince-esclave, pour ceux qui suivent mon billet alambiqué).
Dans les années de guerre, sa position est claire : l'outil du prince, qui justifie qu'on lui obéisse, est la souveraineté, grâce à laquelle il peut poursuivre le bien commun, à savoir protéger et faire prospérer la nation dont il a la charge.
Autrement dit, légitimité et souveraineté sont indissolublement liées. Les abandons de souveraineté sont nécessairement des abandons de légitimité.
La souveraineté est binaire : soit on est souverain, on peut oeuvrer pour le bien commun, soit on ne l'est pas.
Un prince qui n'est plus souverain, comme Pétain jadis, comme Macron aujourd'hui, n'est pas en droit d'exiger l'obéissance.
D'ailleurs, c'est bien ce qu'on voit avec Macron : pour se faire obéir, il n'a plus que la matraque, le procès, la prison et le fisc. Ou l'orgie de terreur épidémique avec la complicité des medias criminels. Il a perdu toute autorité parce qu'il n'a pas de légitimité.
En politique comme en justice, on ne peut arguer de sa propre bêtise. L'excuse « on pouvait pas savoir » est une lâcheté et une imbécilité, car vous aviez le même accès aux informations que d'autres qui ont mieux choisi que vous. Les cathos qui ont voté Macron (que j'ai le plus grand mal à pardonner) sont responsables de toutes les saloperies macronesques, ils n'ont aucune excuse (1).
Je l'écris d'autant plus aisément que, si j'ai jugé dès le départ correctement Hollande et Macron, je me suis fait des illusions sur Sarkozy. Jamais je n'ai dit « je pouvais pas savoir », j'ai dit « j'ai été con, on ne m'y reprendra plus ».
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(1) : un « catho » qui vote Macron n'est pas catholique. Il pourra bien aller à la messe tous les dimanches et participer à des oeuvres, il ne sera pas catholique. C'est comme voter nazi ou voter communiste. C'est plus qu'un choix politique, c'est une conception de l'homme : Macron croit en l'homme infiniment plastique, qui peut s'auto-engendrer.
Si un électeur de Macron se croit catholique, c'est qu'il est égaré spirituellement. On n'imagine pas Bloy ou Bernanos votant Macron.
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