samedi, janvier 08, 2005

Emprunts publics, emprunts privés

Quelle est la différence entre un emprunt d'Etat et un emprunt privé ?

La créance sur un emprunt privé a une contre-partie sur laquelle le créancier peut tirer : c'est l'appartement que vous apportez en garantie dans le cas d'un prêt immobilier, les actions de l'entreprise dans le cas d'un investissment.

Si cet emprunt est investi dans quelque chose qui garde sa valeur (un appartement) ou permet d'en créer, cet emprunt est productif.

Par contre, dans le cas du crédit à la consommation, il y a destruction de valeur : par exemple, dès son achat une voiture perd 30 % de sa valeur (la voiture peut néanmoins être un investissement, dans le cas d'un chauffeur de taxi).

Un emprunt d'Etat n'a pas de gage en face de la créance sur lequel le créancier puisse tirer, il est garanti par l'impôt futur.

C'est pourquoi on dit que impôt et emprunt d'Etat sont équivalents : il n'y a pas de contre-partie en valeur ni pour le contribuable ni pour le détenteur de bon du trésor. C'est pourquoi l'emprunt d'Etat est une forme de prélèvement sur l'économie productive au même titre que l'impôt.

Le déficit d'aujourd'hui est financé intégralement par des prélèvements actuels sur l'économie.

C'est pourquoi aussi il est faux de dire que nous transmettons une dette à nos enfants : nous leur transmettons des bons du trésor en contre-partie.

Alors, tout est pour le mieux ?

Justement, non. Car si l'impôt et l'emprunt d'Etat sont équivalents pour l'emprunteur, l'Etat, ils ne le sont nullement pour l'économmie.

Les emprunts d'Etat ne sont pas productifs, l'Etat ne crée pas de richesses. De plus, ils déforment toutes les relations économiques, la srtructure des taux et des investissemnts.

Le meilleur exemple est que la somme des titres d'Etats est moitié plus importante que la somme des titres privés (actions + obligations privées).

Bien entendu, comme le réel se venge toujours sur les aisances qu'on prend avec lui, le chômage est là.

Ce n'est nullement un hasard si les prospères années Clinton étaient aussi celles où la budget fédéral était équilibré.

On peut aussi noter que le budget suédois est en excédent de 2% du PIB, suivant la logique que le budget doit être équilibré et que, en plus, il faut dégager une petite marge pour les futurs retraites.

Mais j'ai bien conscience que ces propos sont absolument inaudibles en France.

1 commentaire: