En 1580, Montaigne, prétextant de sa "maladie pierreuse" (calculs rénaux), part en voyage à travers l'Europe (France, Allemagne, Suisse, Italie) pour un an et demi, officiellement à la recherche de la meilleure cure thermale.
Il aime les voyages, s'il avait eu à choisir son destin, il aurait passé sa vie "le cul sur la selle". Voyageur curieux, il fait son miel de tout.
Ce qu'il dit de son écolier s'applique à lui-même : "Il sondera la portée d'un chacun : un bouvier, un masson, un passant, il faut tout mettre en besogne, et emprunter chacun selon sa marchandise : car tout sert en mesnage : la sottise mesmes, et foiblesse d'autruy luy sera instruction. A contreroller les graces et façons d'un chacun, il s'engendrera envie des bonnes, et mespris des mauvaises.
Qu'on luy mette en fantasie une honneste curiosité de s'enquerir de toutes choses : tout ce qu'il y aura de singulier autour de luy, il le verra : un bastiment, une fontaine, un homme, le lieu d'une battaille ancienne, le passage de Cæsar ou de Charlemaigne."
Sur ses motivations,il dit "Je sais bien ce je fuis et non pas ce que je cherche".
Et il précise sa pensée : "Nous n'avons pas faict marché, en nous mariant, de nous tenir continuellement accouez, l'un à l'autre, comme je ne sçay quels petits animaux que nous voyons d'une maniere chiennine. Et ne doibt une femme avoir les yeux si gourmandement fichez sur le devant de son mary, qu'elle n'en puisse veoir le derriere, où besoing est. "
Voilà qui est clair ! Mais un an et demi, tout de même ...
mardi, janvier 25, 2005
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire