mardi, janvier 18, 2005

ue philosopher, c'est apprendre à mourir

C'est le titre d'un essai de Montaigne. J'y pense par esprit d'escalier.

J'ai posté un message intitulé "Révolution intellectuelle" où j'exposais ma conception libérale de la société par rapport à une conception étatiste.

Un ami qui a ses bonnes oeuvres, il encadre des jeunes des "quartiers difficiles", me signale que les dits jeunes sont très peu réceptifs aux questions de responsabilité et de liberté. Il ne me dit pas tout à fait que ce sont des veaux que la Star Ac suffit à satisfaire, mais bon, je l'extrapole sans vergogne.

Je me dis que pour être bon citoyen, c'est-à-dire libre et responsable, il faut savoir qui l'on est, donc d'où l'on vient et où l'on va.

Si on ne se préoccupe que des origines, on risque de tomber dans l'identitaire, voir dans le fondamentalisme. Indépendamment de la barbarie qui y est attaché, l'identitaire me déplaît aussi par sa paresse intellectuelle : ça ne va pas chercher loin.

C'est pourquoi il faut rappeler où l'on va, le terme du voyage qui unit tous les hommes : manger les pissenlits par la racine.

Or, dans notre société, on se cache au maximum sa propre mort au point de s'en étonner quand la mort arrive autre part qu'à la télé : un médecin racontait que la famille d'un homme de 77 ans, atteint d'un cancer, déjà victime d'un infarctus, et mort à l'hopital d'un second infarctus était étonnée et à deux doigts de mettre en cause la qualité des soins.

Si on en croit Montaigne (philosopher, c'est apprendre à mourir), nous manquons singulièrement de philosophie et de sagesse.


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