dimanche, janvier 16, 2005

Une inspiration pour l'Education Nationale ?

Ce n'est pas par méchanceté que je dis cela, mais maintenant que l'URSS a disparu, je ne vois qu'une structure au monde un tant soit peu comparable à l'Education Nationale française : le Department of Defense, plus connu sous son sobriquet de Pentagone.

Il semble admis que le système perdure, détaché du souci d'efficacité, d'actualisation, d'évaluation.

Or toute la question est là. En effet, toutes les questions de programmes, de moyens, de savoirs minimaux sont causalement secondaires, car toute énergie, tous moyens, injectés dans un système sclérosé sont perdus, malgré leurs éventuelles qualités intrinsèques.

On en vient à cette aberration : un de ces pédagogues que le monde entier nous envie fait l'éloge de la routine. Les réformes passent, les enseignants restent, il convient donc pour un minimum d'efficacité et de permanence que la base s'efforce de faire "comme d'habitude" quelles que soient les idées venues d'en haut.

Quand on en vient à ce degré de résignation face à une organisation dont le but initial, servir l'éduction de la Nation, est depuis longtemps oublié, on peut se dire que toute politique de changement est bienvenue.

Les résistances au changement dans le "mammouth" sont bien connues :

_ faible ouverture (1) et endogamie (je connais un prof, fils de profs, mariée à une prof, qui envisage que sa fille (un an) soit prof)
_ peurs générées par des réformes mal conçues, mal expliquées, mal appliquées
_ corporatisme aigu (d'autant plus aigu qu'il hésite à se nommer : c'est bien connu, les profs ne défendent jamais leur beefsteak, si ils font grève, c'est par altruisme pour défendre l' "éduction de vos enfants")

Or, la première condition pour vaincre des résistances au changement est de tracer une route avec avantages et inconvénients explicites. C'est la faillite complète des politiques de ne pas savoir tracer cette route.

Que la décentralisation ne soit pas une priorité absolue dans la tête de chacun des acteurs, à commencer par les enseignants, en dit long sur le faible niveau d'exigences vis-à-vis de l'organisation.


(1) : les profs se croient ouverts parce qu'ils lisent des livres, mais rien ne remplace l'expérience pour une vraie ouverture.

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