mardi, mars 07, 2006

Freakonomics (SD Levitt)



FF

Livre qui a eu un grand succès aux USA et qui a même relancé la popularité des études économiques. L'auteur applique un raisonnement économique libéral, autrement dit, il part du principe que les individus ont des raisons de faire ce qu'ils font et ne sont pas déterminés inconsciemment.

Il applique cette manière d'aborder les problèmes à différents sujets de la vie quotidienne : les profs trichent ils ? Les lutteurs de sumo sont ils corrompus ? Une arme à feu est elle plus dangereuse qu'une psicine ? Les agents immobiliers sont ils des arnaqueurs ? Pourquoi les noirs donnent ils des prénoms débiles à leurs enfants ? Qu'est ce qui a fait baisser la criminalité dans les années 90 ? Le résultat d'une élection est elle fonction des dépenses de campagne ?

Un de ses résultats : l'avenir scolaire des enfants est plus influencé par ce que les parents sont que par ce qu'ils font. Par exemple, si vous avez des parents intellectuels, vous avez plus de chances de réussir à l'école. Par contre, le fait qu'ils vous emmènent tous les dimanches au musée ne change guère vos chances de réussites scolaires.

5 commentaires:

  1. "l'avenir scolaire des enfants est plus influencé par ce que les parents sont que par ce qu'ils font."

    Allez pour finir (ce soir..) sur l'éducation, je souligne cette phrase.
    Elle est très juste mais tend à renvoyer vers ce cliché fataliste qui voudrait que la condition sociale conditionne l'éducation. C'est de fait implicite, mais pas inexorable pour l'enfant.
    Cela signifie en théorie que pour qu'un enfant de basse couche sociale puisse avoir une meilleure éducation de la part de ses propres parents, que ces même parents n'ont eu eux même, alors il faudrait que ses parents continuent de "grandir", d'être éduqués, ou de s'auto-éduquer, une fois adulte. Ainsi devenant meilleurs exemples que ne l'ont été leurs parents (grands parents), les parents donneront une meilleure image à leurs enfants, et ainsi de suite ... C’est ce qui se passe lorsqu’un individu saute une couche sociale et donne alors une exemple différent à ses enfants que les grands parents ne lui ont donné (mais attention l’inverse est aussi possible : monter en couche sociale et baisser en terme d’exemple …).

    Mais c’est théoriquement possible sans changement de couche sociale … C’est juste une question d'« évolution personnelle ».

    Bonne soirée.

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  2. Les déductions de l'économiste sont statistiques. D'ailleurs en conclusion, il cite :

    _ Unabomber, le terroriste blanc qui avait statistiquement toutes les chances

    _ un prof noir qui avait statistiquement toutes les malchances

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  3. Je suis en train de lire ce livre, aussi je vous poste un commentaire avant de l'avoir fini sinon je ne le ferai jamais (je lis 3 ou 4 livres en même temps parfois sur plusieurs mois ...) :
    Cet auteur sous couvert d"économie" fait de l'analyse "intelligente" ou pragmatique. Il utilise le temps et les statistiques pour trouver la vérité, ex : "le meilleur moyen de comparer un candidat aux élections est de le comparer ... à lui même ! (sous entendu dans le temps)" ... c'est excellent. Vous remarquerez aussi qu'il supprime et l'affirme clairement, la morale. Ainsi l'analyse n'est plus de la philosophie, mais de l'analyse pure et dure, qui soit dit au passage est plus de la sociologie que de l'économie mais bon ... (très intéressant la note sur le fondateur de l'économie moderne qui était à la base un philosophe..).

    Tout ça pour dire que c'est ouvrage, au moins dans le fond et dans la méthode est excellent voire révolutionnaire. Il laisse entrevoir un dévoilement de la réalité et de la vérité à travers notamment les chiffres, ceux là même qu'ont pensait nous voiler le monde ... Il faut en fait les utiliser avec intelligence ...

    Personnelemnt c'est ce qui me manque, les données concrète : chiffres, statistiques, voire culture, histoire, évènements, tout ce qui donne de la matière pour écrire un ouvrage (mais en revanche je dirai par exemple que Revel en met "trop", est trop érudit, trop informé et se coupe un peu du lecteur lambda, je pense à son chef d'oeuvre : "La grande parade" qui contient autant d'informations que dans 10 bouqins ...

    Mais donc moi je suis trop fainéant et préfère simplement observer, réfléchir et faire de la prospective à partir de presque rien ... de postulat quasi vide ...

    Enfin j'ai pensé aussi à la construction d'une base de donnée du type de Wikipédia, ou de l'arbre des futurs de Werber, croisé avec justement ce type de recherche dans Freakonomics, afin que chacun puisse apporter ses "micro-analyses" philosophiques, pour "quadriller" le réel et entrevoir des solutions ... à quoi ...?? :)

    Voilà, bon a+

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  4. Révolutionnaire ? Comme vous y allez. Disons tout simplement libéral (car c'est bien l'essence du libéralisme de considérer que les individus ont des raisons de faire ce qu'ils font et ne sont pas seulement déterminés par leur environnement.)

    Mais il est vrai qu'en France le libéralisme est révolutionnaire !

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  5. Je ne pense pas qu'il soit bon de tout ramener au libéralisme ... Ici c'est la méthode de dévoilement de la réalité qui me semble révolutionnaire en cela, qu'elle apporte des réponses et des questions sur la nature humaine qui peuvent nous permettre d'avancer.
    Si le libéralisme était une science ce serait plus une science des marchés et non des hommes. C'est pourquoi selon moi elle n'est pas une idéologie. Ce n'est pas l'idée de la libération totale de l'homme (ça ce serait finalement l'anarchie) ... Mais l'idée de la libération des marchés (en cela du point de vue des marchés, l'auto-régulation EST une anarchie ...).

    Toute idéologie est en cela nécessairement sociale et naive, car populaire ou égalitaire. Le libéralisme vis à vis de l'homme admet son inégalité et ses compétences intrinsèques. Il admet que la richesse créée vient de là ... mais c'est tout, il ne tire pas de conclusion ...

    Ainsi cette méthode, donc, peut permettre de voir audelà de l'économie et du libéralisme (ne me dites pas que vous voyez ou je veux en venir, je fais juste de la prospective ... :)) ...

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