Le Hezbollah est condamnable :
1) par ses buts de guerre : l'anéantissement d'Israel ; qui n'est en rien un bien pour le Liban. Le Liban aurait bien plus intérêt à commercer avec Israel qu'à le détruire. C'est pourquoi baptiser le Hizb de "Résistance" est hypocrite et déplacé.
Le Hizb ne "roule" pas pour le Liban, mais pour l'Iran et la Syrie. (et qu'on ne vienne me bassiner avec les "fermes de Chebaa", ce n'est tout de même pas l'Alsace-Lorraine)
2) Par les méthodes avec Israel qu'il emploie : se planquer au milieu des civils
3) Par les méthodes qu'il emploie avec les Libanais : "Je t'aide à finir de payer ta maison et ton taxi mais, tu seras gentil, ta fille porte le voile et ton fils va à l'école coranique, sinon, adieu l'aide"
Israel :
Etant donné l'évolution des fusées (portée et charge militaire), Israel devait faire quelque chose sans quoi son existence même aurait été menacée dans les années qui viennent. A-t-il choisi la bonne méthode ? Je ne sais pas, je n'arrive pas à me former une opinion sur la question.
J'ai une sympathie certaine pour Israel : c'est un pays où s'expriment cent fois plus de libres opinions, y compris en temps de guerre, que dans tous les pays arabes l'entourant.
L'Iran : un acteur dont le jeu est clair : il a un intérêt à accroitre le chaos et la tension dans la région car, par l'intermédiaire des mouvements chiites dont le Hezbollah, cette situation lui profite.
Le Liban : les Libanais ont eu le tort de soutenir le Hezbollah ou de laisser faire. Aujourd'hui, une fraction des Libanais se réjouit de l'intervention israelienne pendant qu'une autre la condamne.
Une évaluation mesurée des degâts, avec grande prudence :
> Beyrouth n'est que peu touché (quelques immeubles)
> Par contre, les infrastuctures économiques (routes, ponts, aéroport, centrales électriques) sont atteintes. Cependant, quand j'entends dire qu'Israel "détruit tout un pays", je sais que c'est à l'évidence faux.
> Je ne me prononce pas sur les pertes (civiles ou non), je n'ai pas de moyens de faire la part entre le propagande (toujours présente), la mise en scène (toujours possible) et la vérité (toujours fragile). Par exemple, on nous parle d'enfants tués à Cana : que faisaient-ils dans un immeuble dont personne ne semble contester qu'il abritait le Hezbollah ? Faute d'une réponse fiable, il est difficile de juger.
Les autres pays arabes : souvent à dominante sunnite, ils sont bien contents qu'Israel lance un avertissement musclé aux chiites pro-iraniens, d'où un silence assourdissant de leur part.
Les USA, l'Europe : nous sommes un peu près dans la même position que les pays arabes.
Le "reste du monde" (Chine, Russie, Inde) : ayant leurs propres soucis d'islamisme et d'approvisionnement pétrolier, la neutralité bienveillante est aussi de circonstance.
Al Quaida : organisation sunnite, elle est très gênée par l'engouement de la "rue arabe" pour le Hezbollah chiite. Elle propage une théorie du complot comme quoi les USA et le Hizbollah seraient alliés pour repousser le sunnisme (question sur un site internet proche de Al Quaida : "Peut on dire une prière pour le Hezbollah ?" "Non, ce sont des mécréants qui font le jeu des croisés"). Il est à craindre que Al Quaida essaie de reprendre l'avantage sur le terrain du "marketing" par un attentat bien meurtrier, bien spectaculaire et bien médiatique, en Israel, en Arabie Saoudite, aux USA ou en Europe.
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