Ainsi, le slogan de campagne de la Joconde du néo-socialisme a été dévoilé : "Pour que ça change fort".
Quelques remarques :
> c'est un français peu élégant pour ne pas dire médiocre, ou plutôt devrait-on dire vulgaire ? Un éditorialiste se moquait ce matin en disant qu'elle n'est pas allée jusqu'au bout de sa logique, son slogan aurait du être : "Pour que ça change grave."
> ce slogan est parfaitement interchangeable avec celui de N. Sarkozy ("La rupture tranquille") et tout aussi vide.
> elle continue dans la veine populiste et creuse qui fait son succès jusqu'à maintenant. Plus vide que "ça", c'est impossible et plus populiste que "change fort", ça n'existe pas. On essaie de se rapprocher des Français quand on s'en sent éloigné.
En somme, elle prend les Français pour des imbéciles (1), tout en les flattant, et ceux-ci (d'après les sondages) applaudissent des deux mains. Elle aurait bien tort de se priver.
Puisque Nicolas Sarkozy semble mal parti pour une campagne qui lui permettrait de l'emporter (mais tout peut encore changer), il reste à espérer, si elle est élue, qu'elle suivra jusqu'au bout l'exemple de son maître Mitterrand, c'est-à-dire qu'elle considérera que les idées servent juste à être élu et qu'on peut en changer comme de chemise, ce qui lui évitera au moins de persévérer dans l'erreur.
Si, par malheur, elle est élue et s'accroche à ses "idées" (2), elle précipitera l'inéluctable crise sans avoir les outils conceptuels pour la résoudre (3). Bref, comme on dit vulgairement (mais c'est à la mode), on ne sera pas dans la merde !
Enfin, il est probable qu'on en viendra rapidement, si elle élue, à se demander comment les socialistes ont pu proposer quelqu'un portant un message aussi creux et les Français l'élire.
Pour les socialistes, la réponse est facile : depuis 1973, les socialistes français ne pensent plus, du moins de façon massive, ils n'ont pas pensé la mondialisation, l'émergence de l'Asie, l'économie de la connaissance, l'atomisation de la société, les nouveaux medias etc. A pensée vide, discours creux, c'est logique.
Quant aux Français ... Ma foi, je ferais bien la même réponse que pour les socialistes : certains Français s'adaptent à titre individuel mais sans remettre en cause leur vision du monde, la nouveauté ne vient que sous forme de nouvelles peurs.
(1) : initialement j'avais écrit "elle prend les Français pour des cons", mais je ne crois pas qu'il y ait chez Mme Royal la nuance agressive que suppose l'emploi de cette expression.
(2) : S. Royal exprime peu d'idées claires, cependant, la ligne étatiste maternante est évidente.
(3) : toujours la logique de ma fameuse citation d'Einstein : il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre. Cette logique paraît évidente, et pourtant, si vous examinez la politique française des trente dernières années, c'est une logique inverse qui a prévalu : ceux qui étaient à l'origine des problèmes se sont présentés encore et encore comme les meilleurs experts tandis que ceux qui ont tenté quelque chose sans avoir trempé dans l'affaire auparavant (Barre, Rocard, Juppé) ont été lessivés en une fois. Les Français ne sont pas si cartésiens qu'on le dit !
mardi, décembre 12, 2006
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