Avec l'élection de N. Sarkozy, le PS s'est pris une sacrée raclée. Visiblement au PS, trois thèses s'affrontent :
1) le PS a perdu parce qu'il n'a pas été assez à gauche (Fabius)
2) Le PS a perdu parce qu'il n'a pas fait sa mue sociale démocrate (DSK)
3) Le PS avait globalement raison et a perdu pour des raisons circonstancielles, par exemple "C'est la faute aux sondages et aux journalistes" (Hollande)
Eliminons tout de suite, la thèse 3 : la campagne a été trop longue, la participation trop importante pour que seules comptent les circonstances. Cette explication par les circonstances est assez pitoyable.
Les fidèles lecteurs de ce blog savent que la thèse 2 est la mienne : le libéralisme est la voie démontrée de la prospérité, si le PS n'en met pas une dose dans sa politique, il se condamne à être coupé des réalités.
Reste la thèse 1 : si elle l'emportait, elle condamnerait le PS soit à une longue opposition, soit à exercer le pouvoir en contradiction avec ses promesses puisque les réalités s'imposent toujours (voir le "tournant de la rigueur" de 1983).
Reste que je suis convaincu que c'est la première idée qui va l'emporter : le PS va glisser à gauche et quelques personnalités à sa droite genre Kouchner vont le quitter (DSK, lui, fera comme d'habitude : il se couchera et avalera les couleuvres).
Pourquoi ?
1) Parce que c'est dans sa nature : à part JM Bockel, aucun socialiste français vivant n'a jamais pensé positivement le libéralisme. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais le PS part vraiment de très très loin.
2) Parce que l'attraction politique exercée par le peuple de la fonction publique, qui ne peut être qu'anti-libéral, se revélera plus forte que toutes les analyses et les études. Quand viendra le moment de choisir, le PS penchera toujours du coté des 5 millions de fonctionnaires français de préférence aux réussites des exemples étrangers.
La seule chose qui pourrait sauver le PS, c'est dix ans de Sarkozy : la transposition en France du cycle Reagan-Clinton aux USA ou Thatcher-Blair en GB. La droite fait les réformes difficiles, la gauche passe la pommade sans rien toucher des réformes précédentes.
Ajout de 13h30 : on parle déjà de querelles de personnes et la question se pose de savoir si Ségolène Royal est la bonne personne pour mener à bien la rénovation du PS. La réponse est assurément négative : elle n'a aucun goût pour les idées et le travail de fond, elle s'en est même fait un argument ("Je suis comme vous, je ne sais pas tout.") et elle est profondément sectaire.
SR va plus encombrer le PS qu'elle ne va le servir.
lundi, mai 07, 2007
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Oui, sauf que le fond de commerce du PS va s'apauvrir comme peau de chagrin, avec la politique volontariste de NS et sa décision de ne pas renouveller un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique. D'autre part, il est prouvé que les seniors votent plutôt à droite et comme la population à tendance à vieillir de mieux en mieux, l'avenir est sombre pour un parti qui n'a pas voulu se rénover au bon moment afin de ne pas déplaire ! Si Sarko s'y prend bien, il est là pour dix ans, quand à Mme Royal, son discours "papal" du haut de la terrasse du siège du PS, prouve qu'elle est encore en train de rêver...d'éléphants roses sans doute !
RépondreSupprimerVous oubliez le vote immigrés, voir le résultat des grandes villes.
RépondreSupprimerLes temps vont devenir très durs pour la droite et pas seulement en France.
Vous ne voyez pas ce qui est en train de se passer, et pourrait aller très vite.
RépondreSupprimerPourtant vous disiez vous-même il y a quelques heures :
"Sarkozy a beaucoup promis, quelquefois des choses contradictoires, maintenant qu'il tienne."
Tenir quoi ? Les deux bouts de ses contradictions ?!
Je m'interroge encore un peu à cette heure : l'individu a-t-il fait ses promesses attrape-tout par pur arrivisme et maintenant qu'il est arrivé va-t-il, comme Chirac, souffler, jouir tranquillement de son pouvoir en laissant plus ou moins aller les choses et se distraire en organisant des combats de coq entre ses lieutenants ? Ou a-t-il vraiment un projet, tient-il à ses "réformes" et va-t-il charger tous azimuts ?
J'ai hélas l'intuition qu'il va vouloir foncer et mettre en oeuvre un certain nombre de ses "idées" stériles ou dangereuses comme le fichage des enfants, la police de l'immigration, etc., bref que la "diabolisation" qui suscitait la semaine dernière des choeurs de vierges effarouchées va entrer dans les faits plus vite que quiconque ne le prophétisait.
Dans ces conditions, moins que jamais il ne faut désirer, pour faire face, un homme providentiel. En revanche, la campagne extraordinairement pugnace de Ségolène, suivie, hier soir, d'un appel plus culotté encore au maintien de la mobilisation sur la base de ses 17 millions de voix, risque d'être en phase avec les nécessités et de casser, sitôt montrées, les dents si longues de DSK.
Mais c'est égal, je n'ai jamais souhaité autant me tromper !
"Mais c'est égal, je n'ai jamais souhaité autant me tromper..."
RépondreSupprimerF. Delpla, comment pouvez-vous dire ça, à force de souffler le chaud et le froid, on ne sait même plus ce que vous pensez (le savez-vous?).
Il y a des moments, où il faut arrêter de gamberger sur n'importe quoi,(les rafles, le fichage des enfants, la peste brune, l'Allemagne de 33 et toutes les sornettes que l'on peut entendre ici et là);primo un peu de pudeur s'impose, secundo Les choses sont simples et limpides, le peuple s'est exprimé clairement et surtout massivement et rien n'est en train de se passer qui pourrait de près ou de loin menacer qui que ce soit. Cessez de "brasser" cet air vicié qui consiste à diaboliser celui qui a obtenu plus de 53 % des suffrages, c'est insultant et pour tout dire stupide. Un désir de changement et de modernisation du pays est en route, qui va bien au-delà des partis, nécessité fait loi. A gauche, seul DSK semble s'en rendre compte, mais après s'être trompé de candidat, les socialistes risquent de se tromper de siècle...C'est le fait même du dogme, si vous voulez donner là dedans après tout !?
La majorité du peuple français a élu NS malgré le qulifictif de dangereux que lui ont octroyé ses adversaires depuis plus d'un an.
RépondreSupprimerLe peuple désire le changement instaurant un retour aux valeurs de mérite, d'ordre et de rigueur.
Nous sommes en démocratie et il est logique de laisser à NS sa chance et de lui donner une majorité parlementaire pour le faire les réformes nécéssaires à notre pays. S'il échoue il sera temps de porter au pouvoir un autre candidat dans 5 ans.
C'est aussi simple que cela.
Je ne vois pas en quoi les échauffourées d'hier soir ont leur place dans une démocratie où le peuple a voté à moins de chercher à avoir par la force ce qu'on n'a pas obtenu par les urnes.
C'est ces mêmes électeurs de gauche qui se sont permis de tout casser à la Bastille pour contester le résulat d'une élection démocratique qui traitaient NS de dangereux. A les voir hier je pense que le danger vient plutôt d'eux et je souhaite que NS m'en protège.
et les contradictions pointées par Frank, vous en faites quoi et Frank en fait quoi ?
RépondreSupprimeril a dit tout et son contraire et s'est fait élire sur l'idée qu'il avait changé !! Bonjour la démocratie, c'est plutôt l'auberge espagnole !
Donc cela laisse, pour quelques heures encore, un doute : va-t-il pratiquer au gouvernement le même saupoudrage électoraliste, ou laisser parler les idées rétrogrades qu'il a laissé pointer tout en les noyant dans un sirop humaniste ? La réponse dépend uniquement de lui et ne devrait guère se faire attendre.
Quant aux émeutes, elles sont stupides et ne peuvent, dans mon hypothèse défavorable, que l'aider.
Il n'en va pas de même de toute mobilisation destinée à préserver, dans les formes légales, les droits et la morale devant toute atteinte qui leur serait portée, notamment en matière de chasse aux immigrés.
ps.- Si vous ne savez plus ce que je pense, lisez-moi lentement, complètement et correctement !
"Chasse aux immigrés"...
RépondreSupprimerStop, n'en jetez plus, on ne doit pas parler du même pays !
Analyse particulièrement réussie de la situation. En effet, si NS joue son rôle d'homme providentiel, seule une usure du pouvoir ou une limite de mandats auront raison de lui. Et encore faudra-t-il que le PS puisse avoir les atours "sexy" d'un Tony Blair pour revenir aux affaires.
RépondreSupprimer***"Chasse aux immigrés"...
RépondreSupprimerStop, n'en jetez plus, on ne doit pas parler du même pays !***
c'est une CRAINTE dont je souhaite qu'elle ne se vérifie pas, au sujet de quelqu'un qui dans sa soif de se faire élire a fait applaudir dans un meeting il y a moins d'une semaine l'idée de passer "la banlieue au karcher" et le projet bien arrêté de "liquider l'héritage de 68".
Ca me fait frissonner tout simplement, si ça se vérifie le premier devoir des démocrates est de résister, au besoin par l'humour mais ça risque de ne pas suffire. Si ça ne se vérifie pas j'en serai pour ma vigilance, mais je ne la regretterai pas.
Est-ce que c'est clair ?
Frank ne m'a toujours pas répondu sur les branches des contradictions qu'il souhaitait voir fleurir.
"Frank ne m'a toujours pas répondu sur les branches des contradictions qu'il souhaitait voir fleurir."
RépondreSupprimerMoi qui pensais mon blog suffisamment clair pour me dispenser de répondre. Aïe, cent fois sur le métier, ...
Pour : toutes les mesures d'inspiration libérale (heures sup., moins d'impots, moins de fonctionnaires, plus de libertés, plus de respect de la loi mais aussi des droits fondamentaux)
Contre : le protectionnisme, l'étatisme, l'agitation intrusive, etc ...
"liquider l'héritage de 68.Ca me fait frissonner tout simplement".
RépondreSupprimerNe nous arrêtons pas sur la forme qui n'a que peu d'importance et admettons au moins que ceux qui obligeaient les écoliers et jeunes lycéens (dont j'étais, je sais de quoi je parle) à manifester à leurs côtés en 68, se posaient moins de questions quant à leur légitimité républicaine.C'était pourtant des méthodes plus que discutables,(je n'emploierai à dessein pas de métaphores historiques extrêmes). Cette élection aura au moins le mérite de tordre le coup à ce vieux cliché poussiéreux qui veut que le bien soit à gauche et le mal à droite. Alors oui pour emporter l'adhésion de tout un peuple qui se fait rouler dans la farine depuis plus de vingt ans par une gauche minoritaire, il faut quelqu'un de solide, de méthodique et pour tout dire de "sévèrement burné" comme disent les Guignols. Il n'empêche qu'à bien des endroits NS est exemplaire, il l'a montré dimanche avec une humilité certaine dans la victoire et il le démontrera dans les mois qui viennent par sa faculté à réformer un pays dont beaucoup s'accordent à penser que c'est imposssible. Votre "CRAINTE" restera sans fondement, mais c'est vrai, on n'était plus habitué à voir un homme politique expliquer avant, ce qu'il allait faire, au risque de ne pas se faire élire ensuite, cela s'appelle le courage et la lucidité et ce n'est pas offert à tout le monde. Les urnes viennent de nous donner un homme "d'Etat", respêctons le, ainsi que les échéances et évitons par dessus tout les procès d'intention! Ceux qui doivent vous inspirer de la "CRAINTE", sont ceux qui ont brûlé 740 voitures hier soir et qui ne conçoivent la démocratie que quand la gauche distributive est aux manettes. Dieu vous en protège.
***Pour : toutes les mesures d'inspiration libérale (heures sup., moins d'impots, moins de fonctionnaires, plus de libertés, plus de respect de la loi mais aussi des droits fondamentaux)
RépondreSupprimerContre : le protectionnisme, l'étatisme, l'agitation intrusive, etc ...***
dit Frank
et je le remercie de m'aider à clarifier mes craintes pour ses lecteurs.
Oui, je redoute, et je sens venir "gros comme une maison"
-l'application des promesses concernant la baisse de l'impôt direct surtout pour les riches, les coupes sombres dans la fonction publique (police incluse) et la protection sociale, l'aggravation des brutalités policières et de la maltraitance judiciaire pour faire mine de faire le maximum pour la sécurité alors qu'on en réduit les moyens...
-l'oubli des envolées promettant l'attention aux éclopés de la vie, la lutte contre les délocalisations et la remise à l'honneur d'un capitalisme familial...
Lui laisser sa chance ? mais il l'a et, s'il se conduit honnêtement, il pourra même prendre appui sur mes doutes. Mais si nous sommes cocus, plus tôt nous en prenons conscience et mieux c'est, non ?
"les coupes sombres dans la fonction publique"
RépondreSupprimerCoupes sombres : c'est exactement l'expression qui convient.
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Coupes sombres / coupes claires
Ces deux expressions sylvicoles sont souvent employées par la presse, notamment pour parler de restrictions budgétaires. Elles subissent alors une véritable inversion de sens, sans doute à cause de la charge funeste de l'adjectif sombre.
Pour les bûcherons, une "coupe sombre" consiste à couper peu d'arbres, donc la futaie ou la forêt reste à l'abri de la lumière. Les "coupes claires" consistant à abattre moult arbres sur la même étendue, la zone boisée qui les a subies devient donc beaucoup plus claire, et même clairsemée.
En d'autres termes, la coupe claire est bien plus cruelle que la sombre. C'est pourquoi, dans la hiérarchie croissante des coupes budgétaires, il devrait d'abord y avoir le sombre, puis le clair...